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Le '''grasset''' est une ancienne lampe à huile utilisée dans la [[Manche]].  
Le '''grasset''' est une ancienne lampe à huile utilisée dans la [[Manche]].


Le grasset est utilisée dans le Nord du Cotentin jusqu'à la généralisation des lampes Carcel et des lampes à pétrole<ref name=annor>A. Bigot, « Le Grasset », ''Annales de Normandie'', 2ᵉ année, n°2, 1952.</ref>.
Le grasset est utilisé dans le Nord du Cotentin jusqu'à la généralisation des lampes Carcel et des lampes à pétrole<ref name=annor>A. Bigot, « Le Grasset », ''Annales de Normandie'', 2ᵉ année, n° 2, 1952.</ref>.


Proche du principe de la lampe romaine, le grasset est formé de deux godets emboîtés, terminés par un bec. La mèche était initialement en moelle de jonc puis en coton. Le godet inférieur portait une tige articulée, terminée par un crochet pour suspendre la lampe<ref name=annor/>.  
Proche du principe de la lampe romaine, le grasset est formé de deux godets emboîtés, terminés par un bec. La mèche était initialement en moelle de jonc, puis en coton. Le godet inférieur portait une tige articulée, terminée par un crochet pour suspendre la lampe<ref name=annor/>.


[[Jules Barbey d'Aurevilly]] l'évoque dans son roman ''[[L'Ensorcelée]]'' :  
[[Jules Barbey d'Aurevilly]] l'évoque dans son roman ''[[L'Ensorcelée]]'' :
::« Inquiète, fébrile, retournée vainement d’un flanc sur l’autre, elle se souleva et alluma son grasset.On croit, dans les longues insomnies, brûler, consumer, à cette lampe qu’on allume, les longues heures, les pensées dévorantes, les souvenirs. On ne brûle rien. Pensées, souvenirs, longues heures, rien ne disparaît. Tout vous reste. Le grasset de la Clotte, avec sa lueur vacillante, fut aussi sombre pour ses yeux que l’était pour ses oreilles le cri rauque et lointain des orfraies expirant tristement dans la nuit. »
::« Inquiète, fébrile, retournée vainement d’un flanc sur l’autre, elle se souleva et alluma son grasset. On croit, dans les longues insomnies, brûler, consumer, à cette lampe qu’on allume, les longues heures, les pensées dévorantes, les souvenirs. On ne brûle rien. Pensées, souvenirs, longues heures, rien ne disparaît. Tout vous reste. Le grasset de la Clotte, avec sa lueur vacillante, fut aussi sombre pour ses yeux que l’était pour ses oreilles le cri rauque et lointain des orfraies expirant tristement dans la nuit. »


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[[Catégorie:Vocabulaire dialectal ou régional]]
[[Catégorie:Vocabulaire dialectal ou régional]]

Dernière version du 24 septembre 2020 à 19:21

Le grasset est une ancienne lampe à huile utilisée dans la Manche.

Le grasset est utilisé dans le Nord du Cotentin jusqu'à la généralisation des lampes Carcel et des lampes à pétrole[1].

Proche du principe de la lampe romaine, le grasset est formé de deux godets emboîtés, terminés par un bec. La mèche était initialement en moelle de jonc, puis en coton. Le godet inférieur portait une tige articulée, terminée par un crochet pour suspendre la lampe[1].

Jules Barbey d'Aurevilly l'évoque dans son roman L'Ensorcelée :

« Inquiète, fébrile, retournée vainement d’un flanc sur l’autre, elle se souleva et alluma son grasset. On croit, dans les longues insomnies, brûler, consumer, à cette lampe qu’on allume, les longues heures, les pensées dévorantes, les souvenirs. On ne brûle rien. Pensées, souvenirs, longues heures, rien ne disparaît. Tout vous reste. Le grasset de la Clotte, avec sa lueur vacillante, fut aussi sombre pour ses yeux que l’était pour ses oreilles le cri rauque et lointain des orfraies expirant tristement dans la nuit. »

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 A. Bigot, « Le Grasset », Annales de Normandie, 2ᵉ année, n° 2, 1952.