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Grand doyenné d'Avranches

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Le grand doyenné.
Façade nord, rue de Lille.

Le Grand Doyenné, dit aussi manoir de Subligny, est un monument historique de la Manche, situé à Avranches, 26 rue d’Auditoire.

Histoire

Demeure urbaine seigneuriale du milieu du XIIe siècle, elle a pu être construite pour Hasculf de Subligny, seigneur d'Avranches et frère de l'évêque Richard de Subligny [1]

En 1172, le Grand doyenné a probablement accueilli Henri II Plantagenêt lorsqu'il est venu faire amende honorable sur le seuil de la cathédrale pour le meurtre de Thomas Becket [2].

En 1274, Jean Paisnel, descendant d'Hasculf, le vend à l'évêque Raoul de Thiéville [3] qui le fait restaurer pour l'hébergement du doyen, deuxième personnage de l'évêché.

Le 26 juillet 1690, Jacques II d'Angleterre (Jacques Stuart), débarqué à Brest après une défaite en Irlande, fait un passage rapide à Avranches où il se fait offrir le pain et le vin au Grand doyenné devant la bourgeoisie et le clergé de la ville [2].

Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert, nommé en 1788 est le dernier doyen d'Avranches [2].

Le grand doyenné est mis en vente comme bien national en 1790 [2].

En 1794, la salle basse sert de geôle aux « ex-nobles » de la Fournée d'Avranches [3].

La municipalité occupe l'immeuble jusqu'à son achat, le premier germinal de l'an IV, par Pierre Pinel, député de la Manche à la Convention [2]. En décembre 1899, le bâtiment est victime d'un important incendie [3]. Sophie de Montitier, petite fille de Pierre Pinel, occupe la maison jusqu'à son décès dans les années 1920 [2]. Ses héritiers , M. et Mme de Silly gardent la maison avant de la céder au député Maxime Fauchon en 1936 [2].

Entre le 29 mai 1940 et juillet 1941, quinze caisses de manuscrits de la bibliothèque d'Avranches et d'archives municipales sont mises à l'abri dans la salle basse, avant de rejoindre l'hôtel de ville puis la chapelle du château d'Ussé en Indre-et-Loire en 1942 [2].

Au décès de Maxime Fauchon, son fils aîné Jacques Fauchon hérite de la demeure qui est vendue par sa veuve en 2002 à M. et Mme Colet, amateurs de maisons anciennes, qui ouvrent occasionnellement leur demeure au public, aux étudiants et aux scolaires [2].

Ils obtiennent que l'édifice soit protégé par une inscription au titre des monuments historiques : l'ensemble du bâtiment, avec le sol de la parcelle, est classé par arrêté du 19 octobre 2007 [1].

M. et Mme Colet mettent leur demeure en vente en 2019 [4]. En 2021, Thomas et Elena Bork en deviennent les 47e propriétaires [5].

Description

Son cellier du XIIe est formé de deux nefs et quatre travées de 22,65 mètres de long sur 9,4 mètres de large. Les voûtes, dont le sommet domine à 4,2 mètres, reposent sur des piliers et les murs. Dans les murs de 2,28 mètres d'épaisseur, sont percées des baies à double embrasure.

Sur la façade nord du XIIe siècle, de 28 mètres, les fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècles témoignent de la transformation de l'« aula » (grand hall) plusieurs pièces sur deux niveaux. La façade sud, sur jardin, est remaniée en 1762 [3], avec à l'intérieur des boiseries et lambris. La toiture repose sur une charpente du XVe et XVIe siècles de 7 fermes de 8 mètres de haut.

L'escalier à vis du XIIe siècle, dit « de Saint-Gilles », situé dans l'angle nord-est desservait le cellier, l'« aula », la chambre et le chemin de ronde aujourd'hui remplacé par la toiture.

Le logis se trouve à proximité. Il est détruit au XIXe siècle [3].

Le Petit doyenné, extension orientale, est détruit au XVIIIe siècle.

Sa salle d'apparat couvre une superficie de 230 m2 et repose sur un vaste cellier voûté où sont entreposées diverses denrées [3].

Situation

Le portail est rue d'Auditoire, la façade nord est visible rue de Lille

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Bibliograghie

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Notice n°PA50000045 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 et 2,8 David Nicolas-Méry, Le « Grand Doyenné » d'Avranches, une résidence aristocratique au fil des siècles, dans Monuments et sites de Normandie, 3, éd. Société des antiquaires de Normandie, 2013, p. 57-61.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 David Nicolas-Méry, Avranches, capitale du pays du Mont-Saint-Michel, éd. Orep, 2011, p. 40, 62, 67 et 72.
  4. « Qui pour poursuivre l'histoire du Grand doyenné ? », Ouest-France, 12 avril 2019.
  5. « "C'est la maison qui nous a trouvés" », La Manche Libre, 13 novembre 2021.

Lien interne