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Grand Cherbourg

De Wikimanche

Le Grand Cherbourg est la dénomination sous laquelle est connue l'idée de fusionner en une seule ville les cinq communes composant l'agglomération de Cherbourg.

Composition

Population Superficie (km²)
Cherbourg-Octeville 40 288 14,26
Équeurdreville-Hainneville 17 522 12,83
La Glacerie 5 191 18,70
Querqueville 5 145 5,56
Tourlaville 16 591 17,19

La fusion de ces communes aboutirait à la création d'une ville de 84 537 habitants et d'une superficie de 68,54 km².

Histoire

L'idée originelle est attribuée à Hippolyte Mars, alors maire d'Équeurdreville, qui l'aurait exprimée le premier dans les années 1920.

Elle est relancée durant la Seconde Guerre mondiale par le Comité départemental de coordination des services municipaux et départementaux. Mais seul le conseil municipal d'Équeurdreville s'y déclare franchement favorable. En janvier 1943, André Picquenot publie dans Cherbourg-Éclair une série d'articles qui expliquent les avantages de l'union. Devant les tergiversations, le pouvoir de Vichy brusque les choses en créant en juin 1943 un groupement régional en vue de l'étude du « projet de reconstruction et d'aménagement de la commune de Cherbourg » [1]. La fin de la guerre renvoie le projet aux oubliettes.

En 1970, un premier pas est fait avec la création de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC), qui regroupe les six communes composant alors l'agglomération. C'est l'État qui prend l'initiative de ce rapprochement. La plupart des communes n'y sont pas d'emblée favorables, mais la manne financière promise par le gouvernement UDR emporte les résistances.

Au printemps 1993, l'Association pour le Grand Cherbourg, présidée par Huguette Legros, relance l'affaire en réclamant l'organisation d'un référendum [2]. La Glacerie se met d'emblée sur la touche. Une étude est quand même faite. Alors qu'un mouvement favorable semble s'amorcer, c'est le gouvernement, cette fois, qui refroidit les ardeurs. Le ministre délégué aux Collectivités locales, Daniel Hoeffel, annonce que l'État n'accordera aucune aide financière.

Il faut attendre l'an 1999 pour que, sous l'impulsion du maire cherbourgeois Jean-Pierre Godefroy, un « référendum d'initiative locale » soit organisé pour connaître le sentiment de la population concernée. La campagne est vive, et divise les familles politiques : les communistes de l'agglomération et les socialistes d'Équeurdreville s'opposent à une fusion, tout comme les élus de droite de La Glacerie et Querqueville et les écologistes à Tourlaville. À Cherbourg et Octeville, tous les camps y sont favorables [3].

La question posée aux 55 000 électeurs le 7 novembre est : « Êtes-vous favorable à la fusion de votre commune avec d'autres pour réaliser le "Grand Cherbourg" ? ». Seules deux communes répondent favorablement : Cherbourg à 83,72 % et Octeville à 55,88 % . Les autres résultats : Équeurdreville-Hainneville 45,21 %, Tourlaville 34,92 %, La Glacerie 29,59 % et Querqueville 22,05 % [4]. Les deux villes fusionnent officiellement le 23 février 2000 avec mise en place effective à compter du 1er mars.

En 2009, l'idée du « Grand Cherbourg » est une nouvelle fois relancée par Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg-Octeville. Il met en avant le profit que pourrait en retirer l'ensemble des communes. Il chiffre à 10 % l'augmentation de la dotation globale de fonctionnement qui en résulterait [5].

Notes

  1. « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, pp. 117 et 199.
  2. « Le grand Cherbourg ressort du placard », «120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 219.
  3. « Le Grand Cherbourg au rabais ? », « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 233
  4. « Cherbourg-Octeville, une ville fusionnée »
  5. « retour du Grand Cherbourg », La Manche Libre, 20 septembre 2009

Lien externe