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Grand Cherbourg

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Le Grand Cherbourg est la dénomination sous laquelle est connue l'idée de fusionner en une seule ville les cinq communes composant l'agglomération de Cherbourg.

Composition

Communes Population Superficie (km²)
Cherbourg-Octeville 40 288 14,26
Équeurdreville-Hainneville 17 522 12,83
La Glacerie 5 191 18,70
Querqueville 5 145 5,56
Tourlaville 16 591 17,19

La fusion de ces communes aboutirait à la création d'une ville de 84 537 habitants et d'une superficie de 68,54 km².

Histoire

L'idée originelle est attribuée à Hippolyte Mars, alors maire d'Équeurdreville, qui l'aurait exprimée le premier dans les années 1920. Auparavant, les maires de Cherbourg, Charles Moll en 1891, puis Emmanuel Liais en 1897, avaient tenté, en vain, un rapprochement avec Équeurdreville [1].

Elle est relancée durant la Seconde Guerre mondiale par le Comité départemental de coordination des services municipaux et départementaux. Mais seul le conseil municipal d'Équeurdreville s'y déclare franchement favorable. En janvier 1943, André Picquenot publie dans Cherbourg-Éclair une série d'articles qui expliquent les avantages de l'union. Devant les tergiversations, le pouvoir de Vichy brusque les choses en créant en juin 1943 un groupement régional en vue de l'étude du « projet de reconstruction et d'aménagement de la commune de Cherbourg » [2]. La fin de la guerre renvoie le projet aux oubliettes.

La Communauté urbaine créée

En 1970, un premier pas est fait avec la création de la Communauté urbaine de Cherbourg (CUC), qui regroupe les six communes composant alors l'agglomération. C'est l'État qui prend l'initiative de ce rapprochement. La plupart des communes n'y sont pas d'emblée favorables, mais la manne financière promise par le gouvernement UDR emporte les résistances.

Au printemps 1993, l'Association pour le Grand Cherbourg, présidée par Huguette Legros, relance l'affaire en réclamant l'organisation d'un référendum [3]. La Glacerie se met d'emblée sur la touche. Une étude est quand même faite. Alors qu'un mouvement favorable semble s'amorcer, c'est le gouvernement, cette fois, qui refroidit les ardeurs. Le ministre délégué aux Collectivités locales, Daniel Hoeffel, annonce que l'État n'accordera aucune aide financière.

Octeville donne l'exemple

Il faut attendre l'an 1999 pour que, sous l'impulsion du maire cherbourgeois Jean-Pierre Godefroy, un « référendum d'initiative locale » soit organisé pour connaître le sentiment de la population concernée. La campagne est vive, et divise les familles politiques : les communistes de l'agglomération et les socialistes d'Équeurdreville s'opposent à une fusion, tout comme les élus de droite de La Glacerie et Querqueville et les écologistes à Tourlaville. À Cherbourg et Octeville, tous les camps y sont favorables [4].

La question posée aux 55 000 électeurs le 7 novembre est : « Êtes-vous favorable à la fusion de votre commune avec d'autres pour réaliser le "Grand Cherbourg" ? ». Seules deux communes répondent favorablement : Cherbourg à 83,72 % et Octeville à 55,88 % . Les autres résultats : Équeurdreville-Hainneville 45,21 %, Tourlaville 34,92 %, La Glacerie 29,59 % et Querqueville 22,05 % [5]. Les deux villes fusionnent officiellement le 23 février 2000 avec mise en place effective à compter du 1er mars.

En 2009, l'idée du « Grand Cherbourg » est une nouvelle fois relancée par Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg-Octeville. Il met en avant le profit que pourrait en retirer l'ensemble des communes. Il chiffre à 10 % l'augmentation de la dotation globale de fonctionnement qui en résulterait [6].

La fusion

Au printemps 2015, la volonté de peser plus lourd dans une Normandie réunifiée et de continuer à profiter des subsides de l'État ramène la question de la fusion sur la table[7]. La Communauté urbaine de Cherbourg vote favorablement à la fusion le 7 septembre [8] et les élus locaux le 8 septembre [9]. La fusion en « commune nouvelle » prendra effet le 1er janvier 2016.

À Cherbourg, seuls les 7 élus du Front de gauche (La Gauche debout) votent contre la fusion. À Équeurdreville-Hainneville, les 2 élus Front de gauche votent contre et deux divers gauche s'abstiennent. À Tourlaville, 4 élus de la gauche dissidente (Tourlaville différemment) votent contre et 4 élus sur 5 de l'opposition de droite s'abstiennent. À La Glacerie, vote à l'unanimité. À Querqueville, seule commune où la droite est majoritaire, un élu de la majorité vote contre et un autre s'abstient [10].

Notes et références

  1. « 120 ans en Cotentin », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 14.
  2. « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, pp. 117 et 199.
  3. « Le grand Cherbourg ressort du placard », «120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 219.
  4. « Le Grand Cherbourg au rabais ? », « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009, p. 233
  5. « Cherbourg-Octeville, une ville fusionnée »
  6. « retour du Grand Cherbourg », La Manche Libre, 20 septembre 2009
  7. Gilles Collas, « Une commune unique de 82 000 habitants », Ouest-France, 25 mai 2015.
  8. « Fusion des communes : la Cuc vote oui », Ouest-France, 8 septembre 2015.
  9. Gilles Collas, « Bye Cherbourg, viveCherbourg-en-Cotentin », Ouest-France, 9 septembre 2015.
  10. « Fusion de Cherbourg et ses voisines votée », Ouest-france, 9 septembre 2015.

Lien externe