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Georges Pléville Le Pelley

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Georges Pléville Le Pelley peint à Versailles en 1787.

Georges René Pléville Le Pelley, né à Granville le 18 juin 1726 [1] et mort à Paris le 2 octobre 1805 (10 vendémiaire an XIV), est une personnalité militaire et politique de la Manche.

Biographie

Il est fils de marins, de petite noblesse, mais ruinée. Poussé par un goût irrésistible pour la marine, il quitte à douze ans du collège Lebrun de Coutances, se rend au Havre, s'embarque en 1739 comme volontaire sur un navire armé par son parent , M. Couraye du Parc[2]. Il fait plusieurs campagnes de la pêche à la morue[3] au large de Terre-Neuve. Il visite le Canada et spécialement le Québec [4].

En 1746, il est lieutenant à bord d'un corsaire lorsque, dans une rencontre avec les Anglais, il a la jambe droite emportée par un boulet et est fait prisonnier. Rendu à la liberté, il devient successivement lieutenant de frégate sur l'Aimable Grenot et capitaine de brûlot sur le Comte de Noailles[5]. Il force quatre bâtiments plus forts que le sien à amener pavillon. Son état de santé l'oblige à renoncer au service actif. Il est nommé lieutenant de port à Marseille [3].

En 1770, il se trouve en cette qualité à Marseille lorsque la frégate anglaise l'Alarme, commandée par le capitaine Jervis, est jetée à la côte et exposée à être brisée sur les rochers. Informé de ce qui se passe et n'écoutant que son humanité et son courage, Pléville se rend au fort Saint-Jean, se passe un cordage assez fort pour le tenir suspendu et se fait descendre du haut de ces rochers jusqu'à la mer furieuse. Là, il réussit à aborder la frégate et par ses manœuvres habiles, la fait entrer dans le port. L'amirauté anglaise lui témoigne son admiration et sa reconnaissance par un présent magnifique de 10 000 £ et 50 couverts en argent [3].

Il est nommé lieutenant de vaisseau en 1770 et devient conseiller de l'amiral d'Estaing. Il occupe la responsabilité d'intendant général de l'armée en 1776 et participe à la guerre d'indépendance américaine[4]. En 1778, ce brave marin est nommé lieutenant du vaisseau le Languedoc. À son retour d'Amérique, il reçoit le grade de capitaine de vaisseau [3] et prend sa retraite [4].

Lorsque la Révolution éclate, Pléville en adopte les principes. En effet, les officiers « bleus » (roturiers, nobles ruinés, descendants de protestants), ont leur carrière freinée par les officiers du « Grand Corps ». Il leur est impossible de devenir officiers supérieurs. Mais dans ses Souvenirs, Pléville critique la désorganisation et les excès de la Révolution sans en nier la nécessité et les buts atteints. Le ministre du Directoire est un vrai républicain, un partisan des droits de l'homme. C'est pour cette raison qu'il est devenu franc-maçon [3].

Il devient membre du comité de la marine et du commerce, chef de division au ministère de la Marine. En 1795, il organise le service maritime à Ancône et à Corfou [3].

En 1797, il se rend au congrès de Lille en qualité de ministre plénipotentiaire et est nommé, pendant cette mission, ministre de la Marine, en remplacement de l'amiral Truguet [3]. Il organise la mise en place d'une ligne télégraphique entre Paris et Brest (Finistère) [4]. Pléville montre le plus vif désintéressement dans l'exercice de ces dernières fonctions ; sa mauvaise santé le force à se démettre en 1798 [3]. Il était également en désaccord avec Bonaparte sur l'expédition d'Égypte [4]. Cette même année, il est fait vice-amiral et Napoléon Ier le nomme successivement sénateur en 1799 [3] (il démissionne en 1801 [4]) et grand officier de la Légion d'honneur en 1804. Mais il ne jouit pas longtemps de ces honneurs car il meurt le 2 octobre 1805, à près de 80 ans[3].

Hommages

Statue de Le Pelley à Granville.

Une statue de Jean Magrou, est inaugurée le 21 juillet 1907 [6], place Pléville-Lepelley à Granville, mais elle est fondue en 1942 durant l'occupation allemande[7].

Depuis l'année 2000, une sculpture dessinée par Plougheol et sculptée par Serge Santucci le représente arme au poing sur un bloc de pierre, square de l'Arsenal à Granville.

Deux voies portent son nom à Granville : la place Pléville et le quai Pléville.

Bibliographie

  • Raoul Fougeray du Coudrey, Pléville-Le-Pelley : mousse, corsaire, officier de vaisseau, amiral, ministre de la Marine, 1726-1805, Granville, 1905 (lire en ligne)
  • M. Collignon, Un grand marin, Pléville Le Pelley, mousse, capitaine de vaisseau, corsaire, amiral, ministre, 1968 ?, réédité en 1981 par les éd. Le Cornec, Vire
  • Georges Fleury, Le Corsaire Pléville Le Pelley, Flammarion, 2000
  • Michèle Chartrain, Monique Le Pelley, Gilles Désiré dit Gosset, Mémoires d'un marin granvillais, Cahiers culturels de la Manche, Saint-Lô, 2002
  • Charles Leparmentier, Bonaparte avance masqué, auto-édité, téléchargeable sur Amazon, 2019

Notes et références

  1. - Acte de baptême (lire en ligne). - De nombreuses biographies donnent le 29 juin.
  2. Raoul Fougeray du Coudray, Pléville-Le-Pelley ..., cité en bibliographie
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 et 3,9 Pierre Larousse, Dictionnaire encyclopédique du XIXe siècle, Paris, 1875.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 Yves Lecouturier, Célèbres de Normandie, éd. Orep, Cully, 2007.
  5. Michel Aumont, Destins et aventures corsaires. En mer ! Sus à l’ennemi !, Ed. OREP, juin 2012, p.75-78.
  6. « Les fêtes de Granville », L'Ouest-Éclair (éd. de Rennes), 23 juillet 1907.
  7. Jacques Marion, « Pléville Le Pelley, corsaire normand », Études normandes, 54e année, n°1, 2005, p. 29 (lire en ligne)

Lien interne

Lien externe