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'''Georges Fatôme''', né en [[1919]] à [[Cherbourg-Octeville|Cherbourg]], décédé le 21 novembre [[2006]] à [[Tourlaville]], est un homme politique.
'''Georges Fatôme''', né le 15 juin [[1919]] à [[Cherbourg-Octeville|Cherbourg]], décédé le 21 novembre [[2006]] à [[Tourlaville]], est un homme politique.
[[Image:Georges Fatome1-g.jpg|thumb|right|Georges Fatôme (1971).]]
[[Image:Georges Fatome1-g.jpg|thumb|right|Georges Fatôme (1971).]]


Charpentier-tôlier à l'arsenal de Cherbourg, il est militant SFIO. Il entre au conseil municipal de Tourlaville en avril [[1945]], sur la « liste républicaine d’action sociale et communale » du radical Camille Leclerc, et devient troisième adjoint. En [[1947]], sans être tête de liste de « concentration laïque et socialiste », il devient l'un des plus jeunes maires français le 31 octobre.


Maire de Tourlaville durant un demi-siècle, il est celui qui a accompagné la mutation de la ville d'un territoire rural à un commune urbaine, à travers par exemple la construction d'établissements scolaires et la création d'une zone artisanale et d'une zone industrielle.
== Biographie ==


Il a également milité pour l'implantation dans sa commune d'[[Intechmer]], premier établissement d'enseignement supérieur du [[Cotentin]]. Il participe à la création de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] comme vice-président et à son évolution comme président, s'opposant toutefois au Grand-Cherbourg. À ce poste, il accompagne l'implantation de la [[centrale nucléaire de Flamanville]].
Son père étant mort avant sa naissance


Il fut, avec [[Louis Darinot]], l'un des piliers du Parti socialiste de la [[Manche]]. Fortement ancré dans sa commune et doté d'une forte personnalité, il n'hésite pas à aller contre les instances de son parti, provoquant un début d'opposition interne à la fin des années 1980.
Élevé par ses grands-parents, restaurateurs à la Place de Tourlaville, du fait de la mort de son père avant sa naissance, Georges Fatôme reçoit une éducation religieuse, dans une famille de tradition de gauche, et est élève en école privée.
 
Charpentier-tôlier à l'arsenal de Cherbourg, il milite à partir de [[1936]] à la SFIO. Il fait son service militaire dans la défense antiaérienne de la marine à [[Brix]]. Prisonnier des Allemands en juin [[1940]], il est envoyé au Stalag XIII à Nüremberg, travaillant au laminoir puis dans des fermes, jusqu'à sa libération sur intervention de l'amiral Darlan du fait de son statut d'homme marié. Il s'engage alors dans la Résistance dans la région de Rennes.
 
Après la Libération, il entre au conseil municipal de Tourlaville en avril [[1945]], sur la « liste républicaine d’action sociale et communale » du radical Camille Leclerc, et devient troisième adjoint mais démission après un an de mandat. En [[1947]], la liste « concentration laïque et socialiste » sur laquelle il se présente, emporte au second tour 20 des 23 sièges du conseil municipal, contre la liste RPF d'[[Augustin Le Maresquier]]. Sans être tête de liste, il devient l'un des plus jeunes maires français le 31 octobre, et premier socialiste à prendre la tête de la commune.
 
Maire de Tourlaville durant un demi-siècle, il est celui qui a accompagné la reconstruction de sa commune, et la mutation de la ville d'un territoire rural à un commune urbaine, à travers par exemple la construction d'établissements scolaires, l'édification de logements, en partie en accès à la propriété, la création d'une zone artisanale et d'une zone industrielle... Dès ses premières années de mandat, il engage une politique d'éducation sportive populaire avec la fondation de l'[[Association sportive de Tourlaville]] (AST), et la construction d'équipements sportifs, dont le premier est le stade Léo-Lagrange, inauguré le 13 septembre 1957, peu après sa première réélection. Il crée également des jardins ouvriers.
 
Il a également milité pour l'implantation dans sa commune d'[[Intechmer]], premier établissement d'enseignement supérieur du [[Cotentin]]. Il participe à la création de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]] comme vice-président et à son évolution comme président, accompagnant à ce poste l'implantation de la [[centrale nucléaire de Flamanville]]. Il ne cessera en revanche de s'opposer au Grand-Cherbourg, déclarant en [[1976]] : « Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront convaincues que c’est l’intérêt des populations qui m’ont fait confiance. La Communauté urbaine nous a été imposée dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui, parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours cette tendance de la ville-centre au détriment des villes faubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand Cherbourg ».
 
Il fut, avec [[Louis Darinot]], l'un des piliers du Parti socialiste de la [[Manche]]. Fortement ancré dans sa commune et doté d'une forte personnalité, il n'hésite pas à aller contre les instances de son parti, provoquant un début d'opposition interne à la fin des années 1980, à l'image de sa mise en minorité dans la section PS de Tourlaville en [[1993]], et un score croissant de l'écologiste critique Rémy Gibert à partir de 1983.


===Mandats et fonctions===
===Mandats et fonctions===
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* Conseiller régional de Basse-Normandie : [[1977]]-[[1983]]
* Conseiller régional de Basse-Normandie : [[1977]]-[[1983]]


''Sources''
==Sources==
* "Hommage à Georges Fatôme'", ''Le Journal de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]]'', janvier 2007
* « Hommage à Georges Fatôme », ''Le Journal de la [[Communauté urbaine de Cherbourg]]'', janvier 2007
* "Georges Fatôme", ''Reflets'', n°116, décembre 2006
* « Georges Fatôme », ''Reflets'' n{{exp|o}}116, décembre 2006
* "Vie politique tourlavillaise de 1945 à 1995", interview de François Hubert, ''Reflets'', n°105, novembre 2005
* « Vie politique tourlavillaise de 1945 à 1995 », interview de François Hubert, ''Reflets'' n{{exp|o}}105, novembre 2005
* « [http://www.mairie-tourlaville.fr/fr/loisirs-activites/histoire-locale-et-patrimoine/dossiers-en-consultation/fichiers/fatome_4_499.pdf Georges Fatôme : Une vie / une ville] », ''Reflets'' n{{exp|o}}141, mai 2009


[[Catégorie:Maire de la Manche|Fatome, Georges]]
{{DEFAULTSORT:Fatome, Georges}}
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche|Fatome, Georges]]
[[Catégorie:Maire de la Manche]]
[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie|Fatome, Georges]]
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
[[Catégorie:Conseiller régional de Basse-Normandie]]

Version du 23 août 2009 à 16:02

Georges Fatôme, né le 15 juin 1919 à Cherbourg, décédé le 21 novembre 2006 à Tourlaville, est un homme politique.

Georges Fatôme (1971).


Biographie

Son père étant mort avant sa naissance

Élevé par ses grands-parents, restaurateurs à la Place de Tourlaville, du fait de la mort de son père avant sa naissance, Georges Fatôme reçoit une éducation religieuse, dans une famille de tradition de gauche, et est élève en école privée.

Charpentier-tôlier à l'arsenal de Cherbourg, il milite à partir de 1936 à la SFIO. Il fait son service militaire dans la défense antiaérienne de la marine à Brix. Prisonnier des Allemands en juin 1940, il est envoyé au Stalag XIII à Nüremberg, travaillant au laminoir puis dans des fermes, jusqu'à sa libération sur intervention de l'amiral Darlan du fait de son statut d'homme marié. Il s'engage alors dans la Résistance dans la région de Rennes.

Après la Libération, il entre au conseil municipal de Tourlaville en avril 1945, sur la « liste républicaine d’action sociale et communale » du radical Camille Leclerc, et devient troisième adjoint mais démission après un an de mandat. En 1947, la liste « concentration laïque et socialiste » sur laquelle il se présente, emporte au second tour 20 des 23 sièges du conseil municipal, contre la liste RPF d'Augustin Le Maresquier. Sans être tête de liste, il devient l'un des plus jeunes maires français le 31 octobre, et premier socialiste à prendre la tête de la commune.

Maire de Tourlaville durant un demi-siècle, il est celui qui a accompagné la reconstruction de sa commune, et la mutation de la ville d'un territoire rural à un commune urbaine, à travers par exemple la construction d'établissements scolaires, l'édification de logements, en partie en accès à la propriété, la création d'une zone artisanale et d'une zone industrielle... Dès ses premières années de mandat, il engage une politique d'éducation sportive populaire avec la fondation de l'Association sportive de Tourlaville (AST), et la construction d'équipements sportifs, dont le premier est le stade Léo-Lagrange, inauguré le 13 septembre 1957, peu après sa première réélection. Il crée également des jardins ouvriers.

Il a également milité pour l'implantation dans sa commune d'Intechmer, premier établissement d'enseignement supérieur du Cotentin. Il participe à la création de la Communauté urbaine de Cherbourg comme vice-président et à son évolution comme président, accompagnant à ce poste l'implantation de la centrale nucléaire de Flamanville. Il ne cessera en revanche de s'opposer au Grand-Cherbourg, déclarant en 1976 : « Je serai toujours favorable aux solutions qui m’auront convaincues que c’est l’intérêt des populations qui m’ont fait confiance. La Communauté urbaine nous a été imposée dans les pires conditions. Pour ce qui est de la regretter maintenant, c’est assez difficile de vous répondre. Oui et non. Non, parce que je crois qu’il y avait des problèmes qui devaient être vus au-delà de l’échelon communal. Oui, parce que je n’y ai pas trouvé toutes les satisfactions que nous étions en droit d’attendre. La concertation n’existe pas comme je le souhaite. Dans les fusions, il y a toujours cette tendance de la ville-centre au détriment des villes faubourg. À partir de là, je ne peux être pour le Grand Cherbourg ».

Il fut, avec Louis Darinot, l'un des piliers du Parti socialiste de la Manche. Fortement ancré dans sa commune et doté d'une forte personnalité, il n'hésite pas à aller contre les instances de son parti, provoquant un début d'opposition interne à la fin des années 1980, à l'image de sa mise en minorité dans la section PS de Tourlaville en 1993, et un score croissant de l'écologiste critique Rémy Gibert à partir de 1983.

Mandats et fonctions

Sources