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'''Fulgence Girard''', né à [[Granville]] le [[21 septembre]] [[1807]], mort à [[Bacilly]] le [[11 avril]] [[1873]], est un écrivain et un journaliste de la [[Manche]].
Pierre '''Fulgence Girard''', {{date naissance|21|9|1807|Granville}} <ref name=EC1> - Acte de naissance [http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011288085769Hsa8f6/b5f8afd81d''(lire en ligne)''].</ref> et {{date décès|10|4|1873|Bacilly}} <ref name=EC2> - Acte de décès n° 18 [http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011288085767tCxphz/fff5f7a017  ''(lire en ligne)''].</ref>, est un écrivain et un journaliste de la [[Manche]].


Fulgence Girard hésite d’abord sur sa vocation. Après ses études au [[collège d'Avranches]], il s’engage d’abord dans la Marine avant d’en démissionner rapidement pour faire des études de droit. Avocat, il s’inscrit au barreau d’[[Avranches]], mais la défense de la veuve et de l’orphelin ne fut jamais sa grande passion<ref name=dico >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome  3,  [[Éditions Eurocibles]],[[Marigny]], ISBN 2914541171.</ref> .  
Militant républicain proche de [[Louis Auguste Blanqui|Blanqui]], il est avocat, littérateur et archéologue.


Il se consacre bientôt presque entièrement à la littérature, à l’histoire, au journalisme et à la poésie. Il devient directeur du ''[[Journal d'Avranches]]'' et secrétaire de la [[Société d'archéologie d'Avranches, Mortain et Granville|Société d’archéologie]]. On retient surtout son œuvre d’historien. Il est en effet l’auteur de nombreux ouvrages sur Avranches, ses environs et ses évêques, sur la Révolution de Juillet, sur le Second Empire… et sur la marine japonaise<ref name=dico/>
== Biographie ==
Fils de capitaine corsaire et petit-fils d’armateur, Fulgence Girard hésite d’abord sur sa vocation. Après ses études au [[collège d'Avranches]], il s’engage d’abord dans la Marine avant d’en démissionner rapidement pour faire des études de droit<ref name=dico >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome  3,  [[Éditions Eurocibles]],[[Marigny]], ISBN 2914541171.</ref> à Caen (Calvados) puis à Paris où il participe aux mouvements révolutionnaires du début de la monarchie de Juillet au Quartier Latin avec [[Louis Auguste Blanqui|Blanqui]], Plocque, Sambuc, etc. Il appartient au Comité des écoles, est privé de deux inscriptions par le conseil académique du 22 janvier 1831, est hébergé, en fuite, une nuit par Alexandre Dumas<ref name=maitron>Jean Risacher, « Girard, Fulgence », ''Le Maitron en ligne'', 20 février 2009.</ref>.


À noter qu’il est un des premiers à soulever la question de l’emplacement des camps romains édifiés lors de la conquête du [[Cotentin]] par les lieutenants de César<ref name=dico/>.
Il publie en [[1833]] avec Eugène L’Héritier, ''Les personnalités, appréciations critiques des contemporains'' et devient secrétaire du Comité central d’Affiliations républicaines de la Société des Droits de l’homme (SDH), puis commissaire pour la SDH à la Commission de secours des détenus patriotes et défenseur au grand procès d’avril [[1835]]<ref name=maitron/>.


Il écrit également dans ''La France maritime''; ''Le Monde illustré''...
Avocat, il s’inscrit au barreau d’[[Avranches]], mais la défense de la veuve et de l’orphelin ne fut jamais sa grande passion<ref name=dico />. Cependant quand ses proches, les révolutionnaires républicains [[Armand Barbès]], Martin Bernard puis [[Louis Auguste Blanqui|Auguste Blanqui]] sont incarcérés au Mont-Saint-Michel, Fulgence Girard échange de nombreuses lettres avec eux, organise leur soutien, comme par la co-écriture d'une pétition le [[12 octobre]] [[1841]], qui déclenche une importante campagne de presse contre la [[Prison du Mont Saint-Michel|prison montoise]]. Il tente de faire évader Barbès, Blanqui, Martin Bernard et [[Constant Hubert]] par la mer dans la nuit du 10 et 11 février [[1842]]<ref name=maitron/>.
 
Il écrit dans la presse nationale (''La France maritime'', ''Le Navigateur'', ''Le Monde illustré''…), publie des ''Chroniques de la marine française'' et des romans. En [[1836]], il épouse Ariane Julie Desfeux. Localement, il devient secrétaire de la [[Société d'archéologie d'Avranches, Mortain et Granville|Société d’archéologie]], dont il participe à la création et directeur du ''[[Journal d'Avranches]]''<ref name=dico/>.
 
Il milite en [[1848]] dans le club de Blanqui, puis dans celui de la Révolution. Le ministre de l'Intérieur républicain Ledru-Rollin lui confie une mission dans la Manche le [[27 mars]] [[1848]]. Il participe au comité de lecture de la Propagande démocratique et sociale européenne, aux côtés d'Eugène Sue, Michel de Bourges, Victor Schœlcher, Agricol Perdiguier ou encore Louis Greppo<ref>Georges Weill, ''Histoire du parti Républicain en France de 1814 à 1870'', Alcan, 1900.</ref>. Il défend Blanqui devant la Haute Cour de justice de Bourges en [[1849]]. Il publie une ''Histoire démocratique de la révolution de février 1848'' en [[1850]]<ref name=maitron/>.
 
Il se consacre progressivement presque entièrement à la littérature, à l’histoire, au journalisme et à la poésie. On retient surtout son œuvre d’historien. Il est en effet l’auteur de nombreux ouvrages sur Avranches, ses environs et ses évêques, sur la Révolution de Juillet, sur le Second Empire… et sur la marine japonaise<ref name=dico/>. Il est un des premiers à soulever la question de l’emplacement des camps romains, notamment l'[[Camp du bois du Châtellier (Le Petit-Celland)|oppidum du Petit-Celland]], édifiés lors de la conquête du [[Cotentin]] par les lieutenants de César<ref name=dico/>.
 
Il semble que progressivement, avec l'avènement du Second Empire, Fulgence Girard renonce à ses idées progressistes. Il meurt dans son manoir de La Broise à Bacilly et est inhumé dans le cimetière communal avec son épouse<ref name=maitron/>.


==Œuvres==
==Œuvres==
* ''Keepsake breton'', impr. Marteville, 1832
* ''Keepsake breton'', impr. Marteville, 1832
* ''A mon ami Charles Sigoyer (14 juillet 1789)'', impr. de Landais et Marteville, 1832
* ''Les personnalités, appréciation critique des contemporains'', Lhéritier, 1833
* ''Les personnalités, appréciation critique des contemporains'', Lhéritier, 1833
* ''Deux martyrs'', éd. Souverain, 1835
* ''Deux martyrs'', éd. Souverain, 1835
* ''Chroniques de la marine française, 1789 à 1830...'', avec Jules Lecomte, 1836-1837
* ''Marceline Vauvert'', éd. Souverain, 1837
* ''Marceline Vauvert'', éd. Souverain, 1837
* ''Sur nos grèves'', 2 vol., 1840
* ''Sur nos grèves'', 2 vol., 1840
* ''Histoire du Mont-Saint-Michel, éd. Tostain, 1843
* ''Annuaire historique d’Avranches'', 1842
* ''Histoire du Mont-Saint-Michel'', éd. Tostain, 1843
* ''Aux électeurs de la Manche. Liberté, égalité, fraternité'', 1848
* ''Histoire du Mont-Saint-Michel comme prison d'État'', éd. Permain, 1849
* ''Histoire du Mont-Saint-Michel comme prison d'État'', éd. Permain, 1849
* ''Histoire démocratique de la révolution de février 1848'', P. Permain , 1850
* ''Histoire générale, anecdotique et pittoresque de la guerre d'Italie'', Ch. Noblet , 1860
* ''Un corsaire sous l'Empire'', éd. Bourdilliat, 1861
* ''Histoire du Second empire'', M. H. Morel , 1861.
* ''Divinité du christianisme'', E. Dentu , 1867
* ''Mystères du grand monde'', Ch. Gallet, 1850
* ''Berthe, la maréieuse, réédition 2007
* ''Berthe, la maréieuse, réédition 2007
* ''Un corsaire sous l'Empire'', éd. Bourdilliat, 1861
 
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{{Notes et références}}


==Lien externe==
==Lien externe==
* [http://www.dunwich.org/fulgence.girard/ Site biographique]
* [http://www.dunwich.org/fulgence.girard/ Site biographique]
== Notes et références==
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[[Catégorie:Écrivain de la Manche]]
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[[Catégorie:Personnalité journalistique de la Manche]]
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[[Catégorie:Personnalité politique de la Manche]]
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Version du 19 décembre 2019 à 17:35

Pierre Fulgence Girard, né à Granville le 21 septembre 1807 [1] et mort à Bacilly le 10 avril 1873 [2], est un écrivain et un journaliste de la Manche.

Militant républicain proche de Blanqui, il est avocat, littérateur et archéologue.

Biographie

Fils de capitaine corsaire et petit-fils d’armateur, Fulgence Girard hésite d’abord sur sa vocation. Après ses études au collège d'Avranches, il s’engage d’abord dans la Marine avant d’en démissionner rapidement pour faire des études de droit[3] à Caen (Calvados) puis à Paris où il participe aux mouvements révolutionnaires du début de la monarchie de Juillet au Quartier Latin avec Blanqui, Plocque, Sambuc, etc. Il appartient au Comité des écoles, est privé de deux inscriptions par le conseil académique du 22 janvier 1831, est hébergé, en fuite, une nuit par Alexandre Dumas[4].

Il publie en 1833 avec Eugène L’Héritier, Les personnalités, appréciations critiques des contemporains et devient secrétaire du Comité central d’Affiliations républicaines de la Société des Droits de l’homme (SDH), puis commissaire pour la SDH à la Commission de secours des détenus patriotes et défenseur au grand procès d’avril 1835[4].

Avocat, il s’inscrit au barreau d’Avranches, mais la défense de la veuve et de l’orphelin ne fut jamais sa grande passion[3]. Cependant quand ses proches, les révolutionnaires républicains Armand Barbès, Martin Bernard puis Auguste Blanqui sont incarcérés au Mont-Saint-Michel, Fulgence Girard échange de nombreuses lettres avec eux, organise leur soutien, comme par la co-écriture d'une pétition le 12 octobre 1841, qui déclenche une importante campagne de presse contre la prison montoise. Il tente de faire évader Barbès, Blanqui, Martin Bernard et Constant Hubert par la mer dans la nuit du 10 et 11 février 1842[4].

Il écrit dans la presse nationale (La France maritime, Le Navigateur, Le Monde illustré…), publie des Chroniques de la marine française et des romans. En 1836, il épouse Ariane Julie Desfeux. Localement, il devient secrétaire de la Société d’archéologie, dont il participe à la création et directeur du Journal d'Avranches[3].

Il milite en 1848 dans le club de Blanqui, puis dans celui de la Révolution. Le ministre de l'Intérieur républicain Ledru-Rollin lui confie une mission dans la Manche le 27 mars 1848. Il participe au comité de lecture de la Propagande démocratique et sociale européenne, aux côtés d'Eugène Sue, Michel de Bourges, Victor Schœlcher, Agricol Perdiguier ou encore Louis Greppo[5]. Il défend Blanqui devant la Haute Cour de justice de Bourges en 1849. Il publie une Histoire démocratique de la révolution de février 1848 en 1850[4].

Il se consacre progressivement presque entièrement à la littérature, à l’histoire, au journalisme et à la poésie. On retient surtout son œuvre d’historien. Il est en effet l’auteur de nombreux ouvrages sur Avranches, ses environs et ses évêques, sur la Révolution de Juillet, sur le Second Empire… et sur la marine japonaise[3]. Il est un des premiers à soulever la question de l’emplacement des camps romains, notamment l'oppidum du Petit-Celland, édifiés lors de la conquête du Cotentin par les lieutenants de César[3].

Il semble que progressivement, avec l'avènement du Second Empire, Fulgence Girard renonce à ses idées progressistes. Il meurt dans son manoir de La Broise à Bacilly et est inhumé dans le cimetière communal avec son épouse[4].

Œuvres

  • Keepsake breton, impr. Marteville, 1832
  • A mon ami Charles Sigoyer (14 juillet 1789), impr. de Landais et Marteville, 1832
  • Les personnalités, appréciation critique des contemporains, Lhéritier, 1833
  • Deux martyrs, éd. Souverain, 1835
  • Chroniques de la marine française, 1789 à 1830..., avec Jules Lecomte, 1836-1837
  • Marceline Vauvert, éd. Souverain, 1837
  • Sur nos grèves, 2 vol., 1840
  • Annuaire historique d’Avranches, 1842
  • Histoire du Mont-Saint-Michel, éd. Tostain, 1843
  • Aux électeurs de la Manche. Liberté, égalité, fraternité, 1848
  • Histoire du Mont-Saint-Michel comme prison d'État, éd. Permain, 1849
  • Histoire démocratique de la révolution de février 1848, P. Permain , 1850
  • Histoire générale, anecdotique et pittoresque de la guerre d'Italie, Ch. Noblet , 1860
  • Un corsaire sous l'Empire, éd. Bourdilliat, 1861
  • Histoire du Second empire, M. H. Morel , 1861.
  • Divinité du christianisme, E. Dentu , 1867
  • Mystères du grand monde, Ch. Gallet, 1850
  • Berthe, la maréieuse, réédition 2007

Notes et références

  1. - Acte de naissance (lire en ligne).
  2. - Acte de décès n° 18 (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Éditions Eurocibles,Marigny, ISBN 2914541171.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 Jean Risacher, « Girard, Fulgence », Le Maitron en ligne, 20 février 2009.
  5. Georges Weill, Histoire du parti Républicain en France de 1814 à 1870, Alcan, 1900.

Lien externe