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'''François''' Thomas '''Le Tourneur''', {{date naissance|10|8|1730|Granville}}<ref>Acte de baptême [http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011288085769fPuNix/1c2a35adc0 ''(lire en ligne)'']</ref> est un marin et un homme politique de la [[Manche]].
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==Biographie==
==Biographie==
Issu d'une famille de marins, il est le fils de Thomas Le Tourneur et de Marie Gaultier.
Issu d'une famille de marins, il est le fils de Thomas Le Tourneur et de Marie Gaultier.


À 16 ans, il s'enrôle sur la frégate ''La Revanche'', bateau corsaire qui prend part à la campagne de [[1746]] de la guerre de succession d'Autriche<ref name = Coudrey> [[Raoul Fougeray du Coudrey]] , « Le Commandant Le Tourneur et le "Pilote des Indes"», ''[[Le Pays de Granville]]'', 1910, p.38-56 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5768486q/f42.image ''(lire en ligne)'']</ref>. L'année suivante, il est engagé comme lieutenant sur ''Le Volontaire'' qui tombe aux mains de l'ennemi, et connait les prisons anglaises pendant plus d'un an<ref name = Coudrey/>.
À 16 ans, il s'enrôle sur la frégate ''La Revanche'', bateau corsaire qui prend part à la campagne de [[1746]] de la guerre de succession d'Autriche <ref name = Coudrey> [[Raoul Fougeray du Coudrey]] , « Le Commandant Le Tourneur et le "Pilote des Indes"», ''[[Le Pays de Granville]]'', 1910, p.38-56 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5768486q/f42.image ''(lire en ligne)'']</ref>. L'année suivante, il est engagé comme lieutenant sur ''Le Volontaire'' qui tombe aux mains de l'ennemi, et connait les prisons anglaises pendant plus d'un an <ref name = Coudrey/>.


À son retour, il embarque pour la [[Pêche morutière à Granville|grande pêche]] et fait cinq campagnes sur les navires de Granville<ref name = Coudrey/>.
À son retour, il embarque pour la [[Pêche morutière à Granville|grande pêche]] et fait cinq campagnes sur les navires de Granville <ref name = Coudrey/>.


En [[1756]], au début de la Guerre de Sept Ans (1756-1762), il s'engage sur différents bateaux corsaires ;  il est à nouveau prisonnier des Anglais en [[1761]] pendant 27 mois<ref name = Coudrey/>.
En [[1756]], au début de la Guerre de Sept Ans (1756-1762), il s'engage sur différents [[Corsaires de la Manche|bateaux corsaires]] ;  il est à nouveau prisonnier des Anglais en [[1761]] pendant 27 mois <ref name = Coudrey/>.


En [[1764]], Choisel le charge d'étudier la côte de Terre-Neuve tout en pratiquant la pêche sur son navire ''La Minerve'' ;  l'année suivante, commandant de ''L'Abondance'', il est chargé d'observer la marche des amiraux anglais Keppel et Byron ;  en [[1775]] et 1776, il porte des vivres aux habitants des îles du Vent<ref name = Coudrey/>.  
Vers 1763, il adresse un rapport au ministre de la marine, le duc de Choisel, qui, impressionné par la justesse de ses observations, le charge officiellement d'étudier la côte de Terre-Neuve tout en pratiquant la pêche sur son navire ''La Minerve'' ;  l'année suivante, commandant de ''L'Abondance'', il est chargé d'observer la marche des amiraux anglais Keppel et Byron ;  en [[1775]] et [[1776]], il porte des vivres aux habitants des îles du Vent <ref name = Coudrey/>.  


Il passe dans la marine royale en [[1778]] lorsque Louis XV le récompense de ses services en lui confiant le commandement de la corvette ''Le Pilotte des Indes'', stationnaire devant Granville, chargée de surveillance dans la [[baie du Mont-Saint-Michel]] et des [[Chausey|îles Chausey]] et de poursuivre les corsaires anglais<ref name = Coudrey/>.
Il passe dans la marine royale en [[1778]] lorsque Louis XV le récompense de ses services en lui confiant le commandement de la corvette ''Le Pilotte des Indes'', stationnaire devant Granville, chargée de surveillance dans la [[baie du Mont-Saint-Michel]] et des [[Chausey|îles Chausey]] et de poursuivre les corsaires anglais <ref name = Coudrey/>.


Le [[14 avril]] [[1785]], le roi le nomme au commandement du ''Courrier'', pour étudier la côte de Terre-Neuve entre le cap Saint-Jean et le cap de Raye, récupérée après le dernier traité de paix. Le Tourneur rédige un rapport et lève la carte de la baie<ref name = Coudrey/>. L'année suivante, à bord du ''Dauphin Royal'', il réussit à intimider les Anglais qui quittent la zone qu'ils occupaient indument<ref name = Coudrey/>.
Le [[14 avril]] [[1785]], le roi le nomme au commandement du ''Courrier'', pour étudier la côte de Terre-Neuve entre le cap Saint-Jean et le cap de Raye, récupérée après le dernier traité de paix. Le Tourneur rédige un rapport et lève la carte de la baie <ref name = Coudrey/>. L'année suivante, à bord du ''Dauphin Royal'', il réussit à intimider les Anglais qui quittent la zone qu'ils occupaient indument <ref name = Coudrey/>.


Il reçoit en récompense la Croix de Saint-Louis le [[30 octobre]] [[1786]]<ref name = Coudrey/>.
Il reçoit en récompense la Croix de Saint-Louis le [[30 octobre]] [[1786]] <ref name = Coudrey/>.


Promu ensuite lieutenant de vaisseau sur le ''Téméraire'', il est chargé de diverses missions confidentielles en Amérique<ref name = Coudrey/>.
Promu ensuite lieutenant de vaisseau sur le ''Téméraire'', il est chargé de diverses missions confidentielles en Amérique ref name = Coudrey/>.


En [[1791]], après qu'il a commandé le ''Goëland'' pendant deux ans, le ministre de la Marine réclame ses services<ref name = Coudrey/>. Il participe à diverses commissions à [[Cherbourg]], et se retire à [[Granville]] où, le [[28 avril]] [[1800]], il est nommé maire par [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon Bonaparte]], premier consul <ref name = Coudrey/>.  
En [[1791]], après qu'il a commandé le ''Goëland'' pendant deux ans, le ministre de la Marine réclame ses services <ref name = Coudrey/>. Il participe à diverses commissions à [[Cherbourg]], et se retire à [[Granville]] où, le [[28 avril]] [[1800]], il est nommé maire par [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon Bonaparte]], premier consul <ref name = Coudrey/>, à la suite de Pierre Méquin.
 
Il est vite disposé à exaucer le vœu de ses concitoyens concernant la réouverture de l'[[Église Notre-Dame (Granville)|église Notre-Dame]] qui avait beaucoup souffert pendant la Révolution et servait d'entrepôt pour le fourrage <ref name = revolurion> Raoul Fougeray du Coudrey, « L'état d'esprit à Granville pendant la Révolution.  », ''Le Pays de Granville'', 1913, p.192-200 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5734998k/f490. ''(lire en ligne)'']</ref>. Le jour du Décadi ( 30 prairial), il leur annonce, après consultation du préfet, que les prêtres ne sont plus tenus au serment à la Constitution, provocant la fureur du juge de paix Hugon qui démissionne <ref name = revolurion/>. Grâce à la générosité des paroissiens, il fait procéder aux réparations de l'église où est célébrée une messe solennelle le [[30 novembre]] [[1800]] <ref name = revolurion/>.
 
Il reste en poste jusqu'en [[1805]]. [[Gilles Méquin-Jonville]] lui succède.


Il est le père de [[Thomas Le Tourneur]], capitaine de frégate.
Il est le père de [[Thomas Le Tourneur]], capitaine de frégate.
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==Article connexe==
[[Catégorie:Marin de la Manche]]
* [[Letourneur]]
 
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[[Catégorie:Maire de Granville]]
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Dernière version du 14 novembre 2023 à 10:46

François Le Tourneur.

François Thomas Le Tourneur, né à Granville le 10 août 1730 [1] et mort en 1814[2] est un marin et un homme politique de la Manche.

Biographie

Issu d'une famille de marins, il est le fils de Thomas Le Tourneur et de Marie Gaultier.

À 16 ans, il s'enrôle sur la frégate La Revanche, bateau corsaire qui prend part à la campagne de 1746 de la guerre de succession d'Autriche [3]. L'année suivante, il est engagé comme lieutenant sur Le Volontaire qui tombe aux mains de l'ennemi, et connait les prisons anglaises pendant plus d'un an [3].

À son retour, il embarque pour la grande pêche et fait cinq campagnes sur les navires de Granville [3].

En 1756, au début de la Guerre de Sept Ans (1756-1762), il s'engage sur différents bateaux corsaires ; il est à nouveau prisonnier des Anglais en 1761 pendant 27 mois [3].

Vers 1763, il adresse un rapport au ministre de la marine, le duc de Choisel, qui, impressionné par la justesse de ses observations, le charge officiellement d'étudier la côte de Terre-Neuve tout en pratiquant la pêche sur son navire La Minerve ; l'année suivante, commandant de L'Abondance, il est chargé d'observer la marche des amiraux anglais Keppel et Byron ; en 1775 et 1776, il porte des vivres aux habitants des îles du Vent [3].

Il passe dans la marine royale en 1778 lorsque Louis XV le récompense de ses services en lui confiant le commandement de la corvette Le Pilotte des Indes, stationnaire devant Granville, chargée de surveillance dans la baie du Mont-Saint-Michel et des îles Chausey et de poursuivre les corsaires anglais [3].

Le 14 avril 1785, le roi le nomme au commandement du Courrier, pour étudier la côte de Terre-Neuve entre le cap Saint-Jean et le cap de Raye, récupérée après le dernier traité de paix. Le Tourneur rédige un rapport et lève la carte de la baie [3]. L'année suivante, à bord du Dauphin Royal, il réussit à intimider les Anglais qui quittent la zone qu'ils occupaient indument [3].

Il reçoit en récompense la Croix de Saint-Louis le 30 octobre 1786 [3].

Promu ensuite lieutenant de vaisseau sur le Téméraire, il est chargé de diverses missions confidentielles en Amérique ref name = Coudrey/>.

En 1791, après qu'il a commandé le Goëland pendant deux ans, le ministre de la Marine réclame ses services [3]. Il participe à diverses commissions à Cherbourg, et se retire à Granville où, le 28 avril 1800, il est nommé maire par Napoléon Bonaparte, premier consul [3], à la suite de Pierre Méquin.

Il est vite disposé à exaucer le vœu de ses concitoyens concernant la réouverture de l'église Notre-Dame qui avait beaucoup souffert pendant la Révolution et servait d'entrepôt pour le fourrage [4]. Le jour du Décadi ( 30 prairial), il leur annonce, après consultation du préfet, que les prêtres ne sont plus tenus au serment à la Constitution, provocant la fureur du juge de paix Hugon qui démissionne [4]. Grâce à la générosité des paroissiens, il fait procéder aux réparations de l'église où est célébrée une messe solennelle le 30 novembre 1800 [4].

Il reste en poste jusqu'en 1805. Gilles Méquin-Jonville lui succède.

Il est le père de Thomas Le Tourneur, capitaine de frégate.

Notes et références

  1. Acte de baptême (lire en ligne)
  2. Exposition virtuelle « Saint-Pierre-et-Miquelon, 1520-2020 » de la médiathèque de Granville, consultée le 13 décembre 2020.
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 et 3,10 Raoul Fougeray du Coudrey , « Le Commandant Le Tourneur et le "Pilote des Indes"», Le Pays de Granville, 1910, p.38-56 (lire en ligne)
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Raoul Fougeray du Coudrey, « L'état d'esprit à Granville pendant la Révolution.  », Le Pays de Granville, 1913, p.192-200 (lire en ligne)

Article connexe