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Fournée de Carentan (1794)

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La fournée de Carentan est le nom donné au renvoi devant le Tribunal révolutionnaire par le représentant du Peuple Jean-Baptiste Lecarpentier, de suspects contre-révolutionnaires en 1794 dans le district de Carentan. Elle s'inscrit dans une série d'arrestations du même genre dans le département appelée « fournées de la Manche ».

Le château de Sainte-Marie-du-Mont leur sert de geôle.

Par arrêté du 29 messidor an II, Le Carpentier envoie devant le Tribunal révolutionnaire les 33 personnes suspectes de conspiration pour cause de fédéralisme et d'aristocratie[1].

1. Robert-Michel Caillemer, ancien juge de paix de Carentan.
2. Léon-François Mahieu du Saussey, ex noble, ancien procureur du roi au bailliage de Carentan, puis commissaire du roi, en 1790, près le Tribunal de district de cette ville, où il résidait.
3. Mathieu-Sulpice Roullet, ancien entrepreneur des grandes routes et ponts-et-chaussées, à Carentan, incarcéré le 31 octobre 1793, libéré le 2 frimaire an II, repris par l'arrêté de Lecarpentier.
4. Marie-Thomasse de Crevecœur , femme de Jean-Louis Le Trésor de la Roque, arrêtée le 1er vendémiaire an II , comme mère de deux émigrés , acquittée le 25 vendémiaire an III par le Tribunal révolutionnaire.
5. Louis Antoine Le Trésor de Bactot, de Feugères, ex-noble, père et grand-père d'émigrés .
6. Jean-François-Réné Leroy de Campgrain, soixante-douze ans, ex-noble, domicilié à Feugères, arrêté le 24 septembre 1793 , relaxé par le Tribunal révolutionnaire le 25 vendémiaire an III,
7 et 8. François-Bonaventure-Corentin Mauconvenant de Sainte-Suzanne , ex-noble, ex-seigneur de Sainte-Suzanne, puis maire de cette commune, et sa femme née Lefillastre, arrêtés en septembre 1793, libérés le 25 vendémiaire an III par le Tribunal révolutionnaire.
9 et 10. René-Césard Dubutel de la Gonnivière, soixante-trois ans, domicilié à Beuzeville-sur-le-Vey, ancien noble, et sa femme Jeanne Renouf, quarante-trois ans, arrêtés le 26 septembre 1793 à cause de l'émigration de l'un de leurs enfants, relaxés le 25 vendémiaire an III mais conservés en prison.
11. François Mesley, de Foucarville, arrêté le 27 frimaire par l'ordre du Comité de surveillance de Sainte-Mère-Eglise.
12. Joseph-Bon-Pierre Levavasseur d'Hiesville, cinquante-un ans , ex-noble et ex-seigneur, puis maire de Hiesville. Favorable aux idées nouvelles, il est arrêté le 24 septembre 1793 à cause de l'émigration de deux de ses enfants, relaxé par le Tribunal révolutionnaire le 25 vendémiaire an III.
13. Bernardine de Percy, ex-noble, domiciliée à Picauville, femme de Réné Le fauconnier de Bernaville, émigré, arrêtée en septembre 1793, maintenue en détention en nivôse an II.
14. François Sorel, de Picauville.
15. François Hamelin, de Picauville, frère d'émigré.
16 et 17. Georges-Antoine Dancel de Quiněville, ex-noble, demeurant à Quinéville et sa femme.
18 et 19. François Le Bauquet de Grandval, ex-noble et chevalier de Saint-Louis , demeurant à Méautis, frère d'émigré, et sa femme.
20. Pierre-Hyacinthe-Henry Leforestier de Claids, quarante-sept ans, ex-noble, ex-seigneur de Saint-Patrice-de-Claids, ancien officier, arrêté en avril 1793, incarcéré à Coutances, libéré le 15 mai, réarrêté comme suspect, et ensuite maintenu en prison, libéré mais incarcéré à nouveau après la loi du 17 septembre 1793, et relaxé le 25 vendémiaire an III.
21. Françoise-Charlotte-Adrienne Hue, femme de Joseph-Alexis Leherissier de Gerville, ancienne noble, domiciliée à Gerville, arrêtée en septembre 1793, libérée, elle mourra en 1806. Elle est la mère de Charles Duhérissier de Gerville.
22. Victor Mahieu de Saint-Eny, ex-noble et père d'émigré.
23. Alexis Mahieu, fils du précédent, arrêté le 7 novembre 1793.
24. Jacques Langlois, de Lestre , frère d'émigré .
25. Pierre Finel, de Raids, frère d'émigré, entré à Sainte-Marie-du-Mont le 6 novembre 1793, sorti , de cette prison
26. Jacques Samson, de Raids, frère d'émigré.
27. Appoline Macé, de Périers, ex-noble, entrée à Sainte-Marie-du-Mont, comme suspecte, le 13 ventose an II
28. Elisabeth Esnée, de Gorges.
29. Pierre Lecrosnier, de Gorges.
30. François Thomas, de Gonfreville
31, 32 et 33. Pierre-François Sorin du Longpré, de Lessay, ex-noble, interné à Sainte-Marie-du-Mont dès le 27 septembre, Charles-François Sorin et Pierre-Simon Sorin dit Duhommet de Mobecq, frères du prêtre réfractaire qui avait célébré la messe nocturne de Gonfreville.

Le convoi part de Coutances le 19 messidor, passe par Bayeux le lendemain pour prendre les trois Guichard, Delamare de Crux ayant réussi à fuir, puis par Caen où se trouve Cotelle d'Outresoulles. Il suit son route par Lisieux (23 messidor), Bernay (24), Evreux (26), Mantes (28) et arrive à Paris le 30[1].

Le procès se tient le 3 thermidor, devant le Tribunal révolutionnaire et dix-neuf sont guillotinés le jour-même à la barrière de Vincennes, puis inhumés dans le cimetière de Picpus[1].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Émile Sarot, La Terreur dans le département de la Manche, Salettes, 1877.

Liens internes

Lien externe

  • Le Didac'Doc, n° 24, Service éducatif des archives départementales de la Manche, décembre 2011, page 17