Actions

« Fernand Lechanteur » : différence entre les versions

De Wikimanche

m (liens)
mAucun résumé des modifications
(5 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[File:Fernand Lechanteur photo.jpg|thumb|right|120px|Fernand Lechanteur.]]
[[Fichier:Lechanteur-fernand2.jpg|thumb|right|180px|Fernand Lechanteur.]]
[[Fichier:Agon-Coutainville Monument Lechanteur 2.jpg|thumb|280px||Monument en forme d'esnèque (bateau viking) à la pointe d'Agon.]]
[[Fichier:Agon-Coutainville Monument Lechanteur 2.jpg|thumb|280px||Monument en forme d'esnèque (bateau viking) à la pointe d'Agon.]]


Ligne 8 : Ligne 8 :
Il est le fondateur de l'association [[Parlers et traditions populaires de Normandie]] (PTPN), créée en [[1968]], qui a donné naissance la même année à la revue du même nom, devenue ''[[Le Viquet]]'' en [[1986]].
Il est le fondateur de l'association [[Parlers et traditions populaires de Normandie]] (PTPN), créée en [[1968]], qui a donné naissance la même année à la revue du même nom, devenue ''[[Le Viquet]]'' en [[1986]].


Fernand Lechanteur est enterré dans le cimetière communal d'[[Agon-Coutainville]] <ref name="yves">Yves Lecouturier, ''Tombes célèbres de Normandie'', Orep, Cully, 2009.</ref>. Un [[Monument Lechanteur (Agon)|monument]] rappelle son souvenir à la [[pointe d'Agon]] qu'il aimait tant. Ce monument en forme d'esnèque (bateau viking) a été inauguré le [[9 mai]] [[1976]].
Fernand Lechanteur est enterré dans le cimetière communal d'[[Agon-Coutainville]] <ref name="yves">Yves Lecouturier, ''Tombes célèbres de Normandie'', Orep, Cully, 2009.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
Ligne 23 : Ligne 23 :
Devenu enseignant, il occupe ses premiers postes à Saint-Quentin (Aisne) et Pontivy (Morbihan). Agrégé d'allemand en [[1941]], il est brièvement professeur d'allemand au [[Lycée Victor-Grignard|lycée de Cherbourg]]. Après avoir été obligé de servir d'interprète à la Kommandantur de Coutainville (Villa Les Roches), il décide, à la libération, de mettre ses compétences d'agrégé d'allemand au service de l'armée Française. Celle-ci ne donne pas suite, sous le prétexte qu'il ne détient pas de diplôme d'interprète. Il s'engage dans l'armée anglaise basée à Rouen, suit l'avancée des troupes britanniques et est le témoin de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen. Mobilisé en [[1944]], il est interprète d'une unité britannique, qu'il suit de Bayeux (Calvados) à la Baltique <ref name="yves"/>.
Devenu enseignant, il occupe ses premiers postes à Saint-Quentin (Aisne) et Pontivy (Morbihan). Agrégé d'allemand en [[1941]], il est brièvement professeur d'allemand au [[Lycée Victor-Grignard|lycée de Cherbourg]]. Après avoir été obligé de servir d'interprète à la Kommandantur de Coutainville (Villa Les Roches), il décide, à la libération, de mettre ses compétences d'agrégé d'allemand au service de l'armée Française. Celle-ci ne donne pas suite, sous le prétexte qu'il ne détient pas de diplôme d'interprète. Il s'engage dans l'armée anglaise basée à Rouen, suit l'avancée des troupes britanniques et est le témoin de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen. Mobilisé en [[1944]], il est interprète d'une unité britannique, qu'il suit de Bayeux (Calvados) à la Baltique <ref name="yves"/>.


Démobilisé, il reprend sa carrière d'enseignant. Il est professeur au lycée de Coutances en [[1945]], puis censeur au lycée de Cherbourg en [[1952]]. En [[1953]], il est censeur-directeur du collège de [[Saint-Lô]], annexe du lycée de Cherbourg, puis proviseur du [[lycée Le Verrier]] de Saint-Lô ([[1953]]-[[1961]] <ref name="yves"></ref>) quand celui-ci est érigé en Lycée d'État.
Démobilisé, il reprend sa carrière d'enseignant. Il est professeur au lycée de Coutances en [[1945]], puis censeur au [[Lycée Victor-Grignard|lycée de Cherbourg]] en [[1952]]. En [[1953]], il est censeur-directeur du collège de [[Saint-Lô]], annexe du lycée de Cherbourg, puis proviseur du [[lycée Le Verrier]] de Saint-Lô ([[1953]]-[[1961]] <ref name="yves"></ref>) quand celui-ci est érigé en Lycée d'État.


En [[1960]], il donne un cours de dialectologie et d'ethnographie normandes à la faculté des lettres de l'université de Caen <ref>De 1962 à 1971 un cours de dialectologie et d'onomastique normandes (Yves Lecouturier, op. cit.).</ref>. Il fonde la revue ''[[Parlers et traditions populaires de Normandie]]'' <ref name="yves"/>.
En [[1960]], il donne un cours de dialectologie et d'ethnographie normandes à la faculté des lettres de l'université de Caen <ref>De 1962 à 1971, un cours de dialectologie et d'onomastique normandes (Yves Lecouturier, op. cit.).</ref>. Il fonde la revue ''[[Parlers et traditions populaires de Normandie]]'' <ref name="yves"/>.


Il est proviseur du lycée Malherbe de Caen de [[1961]] à [[1969]] <ref name="yves"></ref>. Il prend sa retraite en [[1970]] et se retire à Agon-Coutainville. Il devient conseiller municipal de la commune. Il meurt l'année suivante.
Il est proviseur du lycée Malherbe de Caen de [[1961]] à [[1969]] <ref name="yves"></ref>. Il prend sa retraite en [[1970]] et se retire à Agon-Coutainville. Il devient conseiller municipal de la commune. Il meurt l'année suivante.


== Publications ==
Son texte sur les deux populations du département de la Manche, à savoir : les dolichocéphales blonds aux yeux bleus, au nord, et les brachycéphales bruns, au sud, est l'objet de critiques. Ce texte  est réédité plusieurs fois, notamment par la revue Parlers et traditions populaires de Normandie, tome 6, fascicule 23, Pâques [[1974]] . La toute première édition date même du premier trimestre [[1951]] dans la Revue de Psychologie des Peuples, 6ème année, n°1, selon une note en bas de page d'un numéro spécial du Viquet, consacré au [[Mortainais]] ses gens et ses parlers.
== Bibliographie ==
; ''Livres''
; ''Livres''
* ''Es Set Vents du Cotentin'' (œuvre poétique de Fernand Lechanteur), éd. André Louis, Coutances, Ocep, 1972
* ''Es Set Vents du Cotentin'' (œuvre poétique de Fernand Lechanteur), éd. André Louis, Coutances, Ocep, 1972
Ligne 51 : Ligne 52 :
* Le « [http://www.cg50.org/map/cartographie_lechanteur.php fichier Lechanteur] » présenté sur le site du [[cercle généalogique de la Manche]] (CG50) est le relevé des patronymes dans les listes électorales de la Manche (''hommes'') de 1945.
* Le « [http://www.cg50.org/map/cartographie_lechanteur.php fichier Lechanteur] » présenté sur le site du [[cercle généalogique de la Manche]] (CG50) est le relevé des patronymes dans les listes électorales de la Manche (''hommes'') de 1945.


{{Notes et références}}
; ''sur l'auteur''
* [[Jean Mabire]], « Hommage à Fernand Lechanteur », ''Heimdal'', n° 1, automne 1971
 
==Hommages==
Un [[Monument Lechanteur (Agon)|monument]], inauguré en [[1976]], rappelle son souvenir à la [[pointe d'Agon]], qu'il aimait tant.


== Bibliographie ==
À Caen (Calvados), un collège porte son nom, 17, avenue Nicolas-Copernic, depuis [[1974]], ainsi qu'une salle polyvalente du lycée Malherbe, inaugurée le [[14 juin]] [[1982]].
; ''sur l'auteur''
* Jean Mabire, « Hommage à Fernand Lechanteur », ''Heimdal'', n° 1, automne 1971


== Lien interne ==
{{Notes et références}}
* [[Monument Lechanteur (Agon)]]


{{DEFAULTSORT:Lechanteur, Fernand}}
{{DEFAULTSORT:Lechanteur, Fernand}}

Version du 29 février 2020 à 08:41

Fernand Lechanteur.
Monument en forme d'esnèque (bateau viking) à la pointe d'Agon.

Fernand Lechanteur, dit aussi Gires-Ganne, né à Agon le 20 juin 1910 et mort à Caen (Calvados) le 7 mai 1971, est un écrivain et un dialectologue de la Manche.

Il a contribué, avec quelques autres, à la normalisation de la forme écrite des parlers normands de la Manche.

Il est le fondateur de l'association Parlers et traditions populaires de Normandie (PTPN), créée en 1968, qui a donné naissance la même année à la revue du même nom, devenue Le Viquet en 1986.

Fernand Lechanteur est enterré dans le cimetière communal d'Agon-Coutainville [1].

Biographie

La stèle hommage d'Agon.

Dernier d'une famille de dix enfants [1], Fernand Lechanteur suit ses études à l'école primaire supérieure de Saint-Lô, puis au collège de Saint-Lô et enfin au lycée de Coutances [1]. Il rejoint ensuite l'université de Lille où il obtient une licence d'allemand en 1934 [1]. C'est là qu'il écrit à un de ses anciens condisciples du lycée une lettre dont l'adresse était en vers:

À ma requête fort civile,
De la Manche aimable facteur,
De Lingreville à Annoville
Porte ma lettre à Pierre Larsonneur.

Devenu enseignant, il occupe ses premiers postes à Saint-Quentin (Aisne) et Pontivy (Morbihan). Agrégé d'allemand en 1941, il est brièvement professeur d'allemand au lycée de Cherbourg. Après avoir été obligé de servir d'interprète à la Kommandantur de Coutainville (Villa Les Roches), il décide, à la libération, de mettre ses compétences d'agrégé d'allemand au service de l'armée Française. Celle-ci ne donne pas suite, sous le prétexte qu'il ne détient pas de diplôme d'interprète. Il s'engage dans l'armée anglaise basée à Rouen, suit l'avancée des troupes britanniques et est le témoin de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen. Mobilisé en 1944, il est interprète d'une unité britannique, qu'il suit de Bayeux (Calvados) à la Baltique [1].

Démobilisé, il reprend sa carrière d'enseignant. Il est professeur au lycée de Coutances en 1945, puis censeur au lycée de Cherbourg en 1952. En 1953, il est censeur-directeur du collège de Saint-Lô, annexe du lycée de Cherbourg, puis proviseur du lycée Le Verrier de Saint-Lô (1953-1961 [1]) quand celui-ci est érigé en Lycée d'État.

En 1960, il donne un cours de dialectologie et d'ethnographie normandes à la faculté des lettres de l'université de Caen [2]. Il fonde la revue Parlers et traditions populaires de Normandie [1].

Il est proviseur du lycée Malherbe de Caen de 1961 à 1969 [1]. Il prend sa retraite en 1970 et se retire à Agon-Coutainville. Il devient conseiller municipal de la commune. Il meurt l'année suivante.

Son texte sur les deux populations du département de la Manche, à savoir : les dolichocéphales blonds aux yeux bleus, au nord, et les brachycéphales bruns, au sud, est l'objet de critiques. Ce texte est réédité plusieurs fois, notamment par la revue Parlers et traditions populaires de Normandie, tome 6, fascicule 23, Pâques 1974 . La toute première édition date même du premier trimestre 1951 dans la Revue de Psychologie des Peuples, 6ème année, n°1, selon une note en bas de page d'un numéro spécial du Viquet, consacré au Mortainais ses gens et ses parlers.

Bibliographie

Livres
  • Es Set Vents du Cotentin (œuvre poétique de Fernand Lechanteur), éd. André Louis, Coutances, Ocep, 1972
  • La Littérature patoisante, Saint-Pierre-de-Salerne, Brionne, Monfort, 1984
  • La Normandie traditionnelle, tomes 1 et 2, Coutances, Ocep, 1983 [recueil de chroniques parues dans La Presse de la Manche de 1953 à 1961]
  • Pour un usage correct des noms de nos communes (françaises, surtout normandes), Saint-Lô, 1960
Articles
  • « Les mots et les choses », Annales de Normandie, 1e année, n° 2, 1951, p. 99-109.
  • « Zones toponymiques du département de la Manche », Actes du IIIe Congrès international de toponymie et anthroponymie, Louvain, 1951, p. 301-309.
  • « Les prénoms à Agon (Manche), pendant trois siècles », Mélanges Karl Michaëlsson, Göteborg, 1952, p. 295-310.
  • « La Normandie traditionnelle : Unité et différence de nos patois », La Presse de la Manche, 5 août 1953.
  • « Qui est ou n'est pas du Cotentin ? », La Presse de la Manche, 20 décembre 1954.
  • « Les deux populations du département de la Manche », Revue du département de la Manche, n° 1, janvier 1959.
  • « Un nom de lieu du sud de la Manche : Touche », Revue du département de la Manche, n° 2, avril 1959.
  • « Des noms de coquillages et de crustacés », Revue du département de la Manche, n° 6, avril 1960.
  • «  De quelques noms de famille de la Manche », Revue du département de la Manche, n° 8, octobre 1960.
  • « Agon à travers les siècles », Revue du département de la Manche, n° 87, juillet 1980.
  • « Les deux ports et les deux forts d'Agon-Coutanville », Revue du département de la Manche, n° 87, juillet 1980.
sur l'auteur
  • Jean Mabire, « Hommage à Fernand Lechanteur », Heimdal, n° 1, automne 1971

Hommages

Un monument, inauguré en 1976, rappelle son souvenir à la pointe d'Agon, qu'il aimait tant.

À Caen (Calvados), un collège porte son nom, 17, avenue Nicolas-Copernic, depuis 1974, ainsi qu'une salle polyvalente du lycée Malherbe, inaugurée le 14 juin 1982.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Yves Lecouturier, Tombes célèbres de Normandie, Orep, Cully, 2009.
  2. De 1962 à 1971, un cours de dialectologie et d'onomastique normandes (Yves Lecouturier, op. cit.).