« Fernand Lechanteur » : différence entre les versions
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Version du 24 février 2020 à 20:31
Fernand Lechanteur, dit aussi Gires-Ganne, né à Agon le 20 juin 1910 et mort à Caen (Calvados) le 7 mai 1971, est un écrivain et un dialectologue de la Manche.
Il a contribué, avec quelques autres, à la normalisation de la forme écrite des parlers normands de la Manche.
Il est le fondateur de l'association Parlers et traditions populaires de Normandie (PTPN), créée en 1968, qui a donné naissance la même année à la revue du même nom, devenue Le Viquet en 1986.
Fernand Lechanteur est enterré dans le cimetière communal d'Agon-Coutainville [1].
Biographie
Dernier d'une famille de dix enfants [1], Fernand Lechanteur suit ses études à l'école primaire supérieure de Saint-Lô, puis au collège de Saint-Lô et enfin au lycée de Coutances [1]. Il rejoint ensuite l'université de Lille où il obtient une licence d'allemand en 1934 [1]. C'est là qu'il écrit à un de ses anciens condisciples du lycée une lettre dont l'adresse était en vers:
- À ma requête fort civile,
- De la Manche aimable facteur,
- De Lingreville à Annoville
- Porte ma lettre à Pierre Larsonneur.
- À ma requête fort civile,
Devenu enseignant, il occupe ses premiers postes à Saint-Quentin (Aisne) et Pontivy (Morbihan). Agrégé d'allemand en 1941, il est brièvement professeur d'allemand au lycée de Cherbourg. Après avoir été obligé de servir d'interprète à la Kommandantur de Coutainville (Villa Les Roches), il décide, à la libération, de mettre ses compétences d'agrégé d'allemand au service de l'armée Française. Celle-ci ne donne pas suite, sous le prétexte qu'il ne détient pas de diplôme d'interprète. Il s'engage dans l'armée anglaise basée à Rouen, suit l'avancée des troupes britanniques et est le témoin de la libération du camp de concentration de Bergen-Belsen. Mobilisé en 1944, il est interprète d'une unité britannique, qu'il suit de Bayeux (Calvados) à la Baltique [1].
Démobilisé, il reprend sa carrière d'enseignant. Il est professeur au lycée de Coutances en 1945, puis censeur au lycée de Cherbourg en 1952. En 1953, il est censeur-directeur du collège de Saint-Lô, annexe du lycée de Cherbourg, puis proviseur du lycée Le Verrier de Saint-Lô (1953-1961 [1]) quand celui-ci est érigé en Lycée d'État.
En 1960, il donne un cours de dialectologie et d'ethnographie normandes à la faculté des lettres de l'université de Caen [2]. Il fonde la revue Parlers et traditions populaires de Normandie [1].
Il est proviseur du lycée Malherbe de Caen de 1961 à 1969 [1]. Il prend sa retraite en 1970 et se retire à Agon-Coutainville. Il devient conseiller municipal de la commune. Il meurt l'année suivante.
Bibliographie
- Livres
- Es Set Vents du Cotentin (œuvre poétique de Fernand Lechanteur), éd. André Louis, Coutances, Ocep, 1972
- La Littérature patoisante, Saint-Pierre-de-Salerne, Brionne, Monfort, 1984
- La Normandie traditionnelle, tomes 1 et 2, Coutances, Ocep, 1983 [recueil de chroniques parues dans La Presse de la Manche de 1953 à 1961]
- Pour un usage correct des noms de nos communes (françaises, surtout normandes), Saint-Lô, 1960
- Articles
- « Les mots et les choses », Annales de Normandie, 1e année, n° 2, 1951, p. 99-109.
- « Zones toponymiques du département de la Manche », Actes du IIIe Congrès international de toponymie et anthroponymie, Louvain, 1951, p. 301-309.
- « Les prénoms à Agon (Manche), pendant trois siècles », Mélanges Karl Michaëlsson, Göteborg, 1952, p. 295-310.
- « La Normandie traditionnelle : Unité et différence de nos patois », La Presse de la Manche, 5 août 1953.
- « Qui est ou n'est pas du Cotentin ? », La Presse de la Manche, 20 décembre 1954.
- « Les deux populations du département de la Manche », Revue du département de la Manche, n° 1, janvier 1959.
- « Un nom de lieu du sud de la Manche : Touche », Revue du département de la Manche, n° 2, avril 1959.
- « Des noms de coquillages et de crustacés », Revue du département de la Manche, n° 6, avril 1960.
- « De quelques noms de famille de la Manche », Revue du département de la Manche, n° 8, octobre 1960.
- « Agon à travers les siècles », Revue du département de la Manche, n° 87, juillet 1980.
- « Les deux ports et les deux forts d'Agon-Coutanville », Revue du département de la Manche, n° 87, juillet 1980.
- Le « fichier Lechanteur » présenté sur le site du cercle généalogique de la Manche (CG50) est le relevé des patronymes dans les listes électorales de la Manche (hommes) de 1945.
- sur l'auteur
- Jean Mabire, « Hommage à Fernand Lechanteur », Heimdal, n° 1, automne 1971
Hommages
Un monument, inauguré en 1976, rappelle son souvenir à la pointe d'Agon, qu'il aimait tant.
À Caen (Calvados), un collège porte son nom, 17, avenue Nicolas-Copernic, ainsi qu'une salle polyvalente du lycée Malherbe, inaugurée le 14 juin 1982.