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Il est envoyé au [[Abbaye Blanche (Mortain)|Petit séminaire]] de [[Mortain]]. Il écrit plus tard « Une plaine immense s’étend au pied de ce pays montagneux. Il y brille souvent plusieurs arcs-en-ciel qui mesurent l'étendue de sa tristesse. Des dolmens et des pierres levées, couverts d'un lichen lépreux, semblent attester que la terre est morte. » <ref name=chevalier/>.
Il est envoyé au [[Abbaye Blanche (Mortain)|Petit séminaire]] de [[Mortain]]. Il écrit plus tard « Une plaine immense s’étend au pied de ce pays montagneux. Il y brille souvent plusieurs arcs-en-ciel qui mesurent l'étendue de sa tristesse. Des dolmens et des pierres levées, couverts d'un lichen lépreux, semblent attester que la terre est morte. » <ref name=chevalier/>.


En [[1895]], il rejoint le [[Lycée Lebrun|lycée]] de [[Coutances]], où il ne reste que six mois. Il y fréquente l'un des frères Garnier qui devient par la suite son éditeur. Il part pour [[Granville]], où il travaille au bureau de l'Enregistrement, puis dans une banque. En [[1899]], il s'embarque pour [[Jersey]].
En [[1895]], il rejoint le [[Lycée Lebrun|lycée]] de [[Coutances]], où il ne reste que six mois. Il y fréquente l'un des [[Auguste et Hippolyte Garnier|frères Garnier]] qui devient par la suite son éditeur. Il part pour [[Granville]], où il travaille au bureau de l'Enregistrement, puis dans une banque. En [[1899]], il s'embarque pour [[Jersey]].


Dans la Manche, il se lie d'amitié avec [[Louis Beuve]] ([[1869]]-[[1949]]) et [[Edmond-Marie Poullain]] ([[1878]]-[[1951]]). Il écrit en [[1933]] : « Quant à moi, je ne reconnais plus Coutances. J'avais laissé une ville triste qui ne me rappelait que la contrainte de l'étude et des sorties maussades, alignés que nous étions comme des soldats et sous la garde d'un pion famélique, qui s'est pendu de désespoir, et que nous appelions Jésus-Christ. Je retrouve une ville pimpante, aux volets ouverts, aux boutiques achalandées avec goût et peintes de couleurs vives. La tristesse d'une génération disparue de cagots et de vieilles filles avares n'est plus sur les visages. Ou peut-être ne les vois-je pas. A peine évoqué-je l'ombre de mon grand-père qui me conduisait au collège en penchant un front que j'encombrais de soucis, et qui me parlait de l'avenir d'un ton prophétique et menaçant. J'ai trop changé moi-même pour me reconnaître en cet enfant que l'on enfermait derrière une grille et qui se levait au son du tambour » <ref>Fernand Fleuret, « Coutances et Remy de Gourmont », ''De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire'', Mercure de France, 1933.</ref>.
Dans la Manche, il se lie d'amitié avec [[Louis Beuve]] ([[1869]]-[[1949]]) et [[Edmond-Marie Poullain]] ([[1878]]-[[1951]]). Il écrit en [[1933]] : « Quant à moi, je ne reconnais plus Coutances. J'avais laissé une ville triste qui ne me rappelait que la contrainte de l'étude et des sorties maussades, alignés que nous étions comme des soldats et sous la garde d'un pion famélique, qui s'est pendu de désespoir, et que nous appelions Jésus-Christ. Je retrouve une ville pimpante, aux volets ouverts, aux boutiques achalandées avec goût et peintes de couleurs vives. La tristesse d'une génération disparue de cagots et de vieilles filles avares n'est plus sur les visages. Ou peut-être ne les vois-je pas. A peine évoqué-je l'ombre de mon grand-père qui me conduisait au collège en penchant un front que j'encombrais de soucis, et qui me parlait de l'avenir d'un ton prophétique et menaçant. J'ai trop changé moi-même pour me reconnaître en cet enfant que l'on enfermait derrière une grille et qui se levait au son du tambour » <ref>Fernand Fleuret, « Coutances et Remy de Gourmont », ''De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire'', Mercure de France, 1933.</ref>.


À Paris, il côtoie Guillaume Apollinaire, Max Jacob et Jean Cocteau, et se consacre à la poésie. Il affectionne particulièrement les registres satirique et érotique, auxquels il consacre également de nombreuses études. Il utilise dans ses publications de très nombreux pseudonymes, dont celui, dans sa jeunesse normande, d'Alain Tournevielle'.
À Paris, il côtoie Guillaume Apollinaire, Max Jacob et Jean Cocteau, et se consacre à la poésie. Il affectionne particulièrement les registres satirique et érotique, auxquels il consacre également de nombreuses études. Il utilise dans ses publications de très nombreux pseudonymes, dont celui, dans sa jeunesse normande, d'Alain Tournevielle.


Il meurt d'un phlegmon. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Il meurt d'un phlegmon. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, dans le caveau de la famille Perrin.


==Publications==
==Publications==

Version du 28 mars 2020 à 13:32

Fernand Fleuret
à vingt ans.

Fernand Fleuret, né à Gondrecourt-le-Château (Meuse) le 1er avril 1883, mort à Paris le 18 juin 1945, est un poète lié au département de la Manche.

Normand par choix

Né en Lorraine, il suit sa mère, à 7 ans, qui fuit son mari auprès de ses parents, les Perrin, négociants habitant à Saint-Pair-sur-Mer. Elle se réfugie en Angleterre, laissant son fils à ses parents, qui passe son enfance dans la villa « La Hogue ». Il fréquente l'école communale locale. De ce séjour, il tire ces lignes : « J'étais seul avec ma peine, en ce lieu qui ressemblait à mon cœur prématuré. Je n'ai pas entendu le fatal Ménétrier dont l'odeur de terreau flottait autour de moi, mais j'apprenais à te savourer en secret, harmonieuse enchanteresse de mes jours, Mélancolie ! » [1].

Il est envoyé au Petit séminaire de Mortain. Il écrit plus tard « Une plaine immense s’étend au pied de ce pays montagneux. Il y brille souvent plusieurs arcs-en-ciel qui mesurent l'étendue de sa tristesse. Des dolmens et des pierres levées, couverts d'un lichen lépreux, semblent attester que la terre est morte. » [1].

En 1895, il rejoint le lycée de Coutances, où il ne reste que six mois. Il y fréquente l'un des frères Garnier qui devient par la suite son éditeur. Il part pour Granville, où il travaille au bureau de l'Enregistrement, puis dans une banque. En 1899, il s'embarque pour Jersey.

Dans la Manche, il se lie d'amitié avec Louis Beuve (1869-1949) et Edmond-Marie Poullain (1878-1951). Il écrit en 1933 : « Quant à moi, je ne reconnais plus Coutances. J'avais laissé une ville triste qui ne me rappelait que la contrainte de l'étude et des sorties maussades, alignés que nous étions comme des soldats et sous la garde d'un pion famélique, qui s'est pendu de désespoir, et que nous appelions Jésus-Christ. Je retrouve une ville pimpante, aux volets ouverts, aux boutiques achalandées avec goût et peintes de couleurs vives. La tristesse d'une génération disparue de cagots et de vieilles filles avares n'est plus sur les visages. Ou peut-être ne les vois-je pas. A peine évoqué-je l'ombre de mon grand-père qui me conduisait au collège en penchant un front que j'encombrais de soucis, et qui me parlait de l'avenir d'un ton prophétique et menaçant. J'ai trop changé moi-même pour me reconnaître en cet enfant que l'on enfermait derrière une grille et qui se levait au son du tambour » [2].

À Paris, il côtoie Guillaume Apollinaire, Max Jacob et Jean Cocteau, et se consacre à la poésie. Il affectionne particulièrement les registres satirique et érotique, auxquels il consacre également de nombreuses études. Il utilise dans ses publications de très nombreux pseudonymes, dont celui, dans sa jeunesse normande, d'Alain Tournevielle.

Il meurt d'un phlegmon. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris, dans le caveau de la famille Perrin.

Publications

Fernand Fleuret.

Littérature

  • Siestes et rêveries, 1899 ; recueil de quatre-vingt-dix sonnets parnassiens
  • Friperies, Rey, 1907
  • Le Carquois du sieur Louvigné du Dézert, Londres, Katie Kings, 1912
  • Falourdin, macaronée satirique, « à Delphes, au Trépied Pythien, l'an III du délire de Lamachus »
  • Chroniques en vers, dans « les Marges »
  • Airs de vielle, recueil de chansons
  • L'Homme à l'épée, Cinéma, le Roman du lai d'amour, nouvelles parues dans « Les Marges »
  • L'Institut Braghetti, comédie satirique (avec Gabrielle Réval)

Essais et critique

  • Les Satyres du sieur de Sigognes, biographie et notes, Sansot, 1911
  • Œuvres satiriques de Berthelot, avant-propos et notes, Sansot, 1913
  • L'Enfer de la Bibliothèque nationale, Mercure de France, 1913 (avec Apollinaire et Perceau); réédition à la Bibliothèque des Curieux, 1919

Collaboration à des revues ou des journaux

  • Le Bouais-Jan
  • Le Patriote Normand
  • Le Palinod de Normandie, 1904, concours et recueil de poésies contemporaines en hommage à Corneille.
  • Le Journal de Flers
  • Les Marges, revue littéraire

Bibliographie

Hommage

Une rue de Saint-Pair-sur-Mer porte son nom

Sources

  • Anthologie des poètes normands contemporains, Paris, 1903, p. 291.
  • Charles-Théophile Féret, Anthologie critique des poètes normands de 1900 à 1920, Garnier, Paris, 1920, p. 305.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Emmanuel Pollaud-Dulian, « Fernand Fleuret, le Chevalier de la Manche »,, Balade dans la Manche, sur les pas des écrivains, Alexandrines, mars 2006.
  2. Fernand Fleuret, « Coutances et Remy de Gourmont », De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire, Mercure de France, 1933.

Liens externes