Actions

« Eugène d'Halwin de Piennes » : différence entre les versions

De Wikimanche

(dates naissance et décès)
(Renommage de la catégorie)
(27 versions intermédiaires par 8 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
'''Eugène d'Halwin marquis de Piennes''', né à [[Périers]] le 20 janvier [[1825]] et décédé à Vrbovec (Croatie) le 6 janvier [[1911]], est un diplomate et un homme politique de la [[Manche]]..
[[Fichier:Halwindepiennes-eugene1.jpg|thumb|right|130px|Eugène Halwin de Piennes.]]
'''Eugène d'Halwin marquis de Piennes''', {{date naissance|20|1|1825|Périers}} et mort à Vrbovec ([[La Croatie et la Manche|Croatie]]) {{date décès|6|1|1911}}, est un diplomate et un homme politique de la [[Manche]].


==Biographie==
== Biographie ==


Eugène de Piennes est issu d'une famille picarde installée dans la Manche dès le XVI{{exp|e}} siècle et ayant pour ancêtre le huguenot [[Isaac de Piennes]], propriétaire au début du XVII{{exp|e}} siècle du [[Château médiéval de Regnéville-sur-Mer|château de Regnéville]]. Il est également le petit-fils de [[Jacques-Pierre Avril]], député conservateur de la Manche entre 1834 et 1837. Il avait également une lointaine parenté par cet ancêtre avec le philosophe [[Georges Sorel]] <ref>Willy Gianinazzi, ''Naissance du mythe moderne: Georges Sorel et la crise de la pensée savante'', Editions MSH, 2006. p. 26</ref>.  
Eugène de Piennes est issu d'une famille picarde <ref>La branche ancienne était de Louis d'Hallwin, seigneur de Pienne et Maignelé, chambellan de Louis XI († 1483), avec son fils François d'Hallewin, évêque d'Amiens, enterré dans l'abbaye du Gard en 1538 (ancienne possession de la famille, à Coury), et fille Louise, mariée à Antoine d'Ailly, seigneur de Varennes. Cette branche première de Pienne possédait des domaines considérables en Flandres et en Artois : Charles de Hallwin, seigneur de Pienne, duc & Pair de France (mai 1587), marié à Anne Chabot, fille d'un amiral de France. Leur fils : Antoine († 1581), Florimond († 1592), Robert et Léonor (morts à la bataille de Coutras en 1587), Charles, comte de Dinant (mort à la bataille de Dinant, 1595). Leurs titres sont hérités par leur sœur Suzanne, marquise de Maignelais, dame de Rousoy, mariée à Louis Florimond de Margival, marquis de Saint-Beaussin. Leurs enfants : Isabelle, mariée à Anthoine de Longueval, seigneur de Ténelles, Maizons & Pontlieu, vicomte de Regny, seigneur de Fordrinoy ; et Florimond (s'appelant ''Hallwin'', contesté et refusé par un procès), s.a. Isabelle avait une fille, Marie de Longueval et Ténelles, choinesse de Mons, mariée (1632) à Jean de Villebois, chevalier, seigneur de Coury et Fordrinoy, conseiller du Roi en ses conseils (1644). Leurs enfants : Henry de Villebois, chevalier de Coury, marquis de Halwin, comte de Rousoy, s.p. Marie (décédée jeune), Angélique, dame de Ronsoy en partie et Magnalais, mariée à Louis Testu, marquis de Balincourt, baron de Boulaire; et (2) Charles de Héron, seigneur de Neuville. La famille d'Halwin (Halewin, Hallwin, Halwyn) est éteinte. Le titre de duc fut supprimé par le Roi à la mort de Charles de Schomberg, marquis d'Espinay, maréchal de France (marié à Anne duchesse de Halwin) ; le titre de marquis était attaché à Rollot, possession de Magnelais. Sources : Père Anselme, t. II, p. 857, 912 ; t. III, p. 330 et 896-914 ; généalogie dans les Archives départementales du Pas-de-Calais ; Van Kerrebrouck, ''Les Capétiens'', 2000, p. 421 ; W. de Villebois, Pays-Bas, juillet 2010.</ref> installée dans la Manche dès le XVI{{exp|e}} siècle dont l'ancêtre, le huguenot [[Isaac de Piennes]] est propriétaire au début du XVII{{exp|e}} siècle du [[Château médiéval de Regnéville-sur-Mer|château de Regnéville]]. Il est également le petit-fils de [[Jacques-Pierre Avril]], député conservateur de la Manche entre [[1834]] et [[1837]]. Il a également une lointaine parenté par cet ancêtre avec le philosophe cherbourgeois [[Georges Sorel]] ([[1847]]-[[1922]]) <ref>Pierre Andreu, ''Notre maître, M. Sorel'', éd. Grasset, 1953, p. 28. </ref><ref>Willy Gianinazzi, ''Naissance du mythe moderne. Georges Sorel et la crise de la pensée savante'', Paris, éd. MSH, 2006. p. 26. </ref>.  


Eugène de Piennes est secrétaire d'ambassade dans les années 1850 à Lisbonne, Saint-Pétersbourg, et à Rome où il se lie d'amitié avec le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, dont il devient le protecteur.  
Eugène de Piennes est attaché, puis secrétaire d'ambassade dans les années 1850 à Munich, Moscou, Lisbonne, Naples et à Rome, près le Saint-Siège <ref>Willy Gianinazzi, « Le marquis de Piennes, chambellan de l'impératrice Eugénie et informateur de Georges Sorel », ''Revue de la Manche'', t. LIII, fasc. 211, {{1er}} trim. 2011, p. 7-8.</ref>, où il se lie d'amitié avec le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, dont il devient le protecteur et qui réalise son buste <ref name=manchelibre>« Le marquis normand Croate de cœur », ''La Manche Libre'', 16 juillet 2011.</ref>.  


De retour en France en [[1862]], de Piennes est élu conseiller général de la Manche de [[1863]] à [[1870]]. Il est également maire de [[Périers]]. Il est nommé en [[1863]] chambellan de l'impératrice Eugénie. Il introduit son ami sculpteur à la cour.
De retour en France en [[1862]], il s'attache au parti bonapartiste <ref name=AN>A. Robert et G. Cougny, ''Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889''.</ref>, intègre la cour impériale où il introduit son ami sculpteur, et est nommé en [[1863]] chambellan de l'[[Eugénie de Montijo et la Manche|impératrice Eugénie]]. De Piennes est élu conseiller général de la Manche de [[1863]] à [[1870]]. Il est aussi maire de [[Périers]] de [[1866]] à [[1871]], succédant à [[Léon Lescaudey de Manneville]].  


De la fin de [[1868]] à 1870, il est député de la Manche. Il s'emploie auprès de l'empereur pour le déblocage de fonds destinés à la restauration du [[Mont Saint-Michel]]. Propriétaire à Périers, de Piennes participe activement à la promotion de l'élevage dans la région.  
Suite à la mort de [[Charles Brohier de Littinière]], il est élu avec l'appui du gouvernement, le [[7 novembre]] [[1868]], député au Corps législatif dans la 3{{e}} circonscription de la Manche, par {{formatnum:24707}} voix sur {{formatnum:24870}} votants et {{formatnum:35931}} inscrits. Contestée par M. Bethmont en janvier [[1869]], son élection est validée, la Chambre considérant qu'un chambellan n'est pas un fonctionnaire puisqu'il ne reçoit aucun traitement du trésor <ref name=AN/>. Il siège parmi la droite dynastique, et est réélu le [[24 mai]] [[1869]], par 28 285 voix sur 28 553 votants et 37 063 inscrits <ref name=AN/>. Il s'emploie auprès de l'empereur pour le déblocage de fonds destinés à la restauration du [[Mont Saint-Michel]] <ref>W. Gianinazzi, « Le marquis de Piennes », art. cit., p. 12.</ref>.  


Après la chute de l'Empire, il se retire de la politique et s'installe par la suite en Croatie où il s'occupe, pour le compte du baron Maurice de Hirsch, financier allemand, de la supervision des travaux de construction des chemins de fer dans les Balkans. Collectionneur d'art, il fait don en 1903 et en 1911 de ses collections à la Galerie Strossmayer du Musée des Beaux-Arts de Zagreb.
Il contribue également à la desserte de Périers par le [[Le train dans la Manche|chemin de fer]] <ref name=manchelibre/>. Propriétaire à Périers, de Piennes participe activement à la promotion de l'élevage dans la région au sein de l'[[Association normande pour le progrès de l'agriculture]].  


==Hommages==
Il vote en faveur de la déclaration de guerre à la Prusse <ref name=AN/> et se retire de la politique à la chute de l'Empire. Il lègue ses propriétés à ses fermiers, et une à l'hôpital de sa commune <ref name=manchelibre/>, et s'installe au début des années 1870 en [[La Croatie et la Manche|Croatie]] où il s'occupe, pour le compte du baron Maurice de Hirsch, financier allemand, de la supervision des travaux de construction des chemins de fer dans les Balkans <ref>W. Gianinazzi, « Le marquis de Piennes », art. cit., p. 19-21.</ref>. Il participe également au développement de l'agriculture locale <ref name=manchelibre/>.  
Une rue de Périers porte actuellement le nom de ''rue Marquis de Piennes''.


== Notes==
Collectionneur d'art, il fait don en [[1903]] et en [[1911]] de ses collections à la Galerie Strossmayer du Musée des Beaux-Arts de Zagreb. Il lègue son château en Croatie à une communauté religieuse <ref name=manchelibre/>.
<references />
 
On le dit bourru mais très fin, détaché des conventions mondaines <ref name=manchelibre/>.
 
Il meurt le 6 janvier 1911 dans son domaine d'Vrbovec (Autriche-Hongrie), âgé de 85 ans <ref>« Un ancien député de la Manche », ''Cherbourg-Éclair'', 12 janvier 1911. </ref>.
 
Son château prisiais est détruit lors des combats de [[1944]] <ref name=manchelibre/>.
 
== Distinction ==
Il est chevalier de la Légion d'honneur <ref name=AN/>.
 
== Hommages ==
Une rue de Périers et de Vrbovec portent le nom de ''Marquis de Piennes''.
 
À l'occasion du centenaire de sa mort, une commémoration a eu lieu à Vrbovec en janvier [[2011]] en présence des maires de Vrbovec et Périers, et de l'ambassadeur de France en Croatie.
 
{{Notes et références}}
 
== Lien externe ==


==Lien externe==
* [http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9531 Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale]
* [http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=9531 Sa fiche sur le site de l'Assemblée nationale]


{{DEFAULTSORT:Piennes, Eugene d'Halwin de}}
{{DEFAULTSORT:Halwin de Piennes d', Eugene}}
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Député de la Manche]]
[[Catégorie:Député de la Manche]]
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
[[Catégorie:Conseiller général de la Manche]]
[[Catégorie:Maire de la Manche]]
[[Catégorie:Maire de Périers]]
[[Catégorie:Titulaire de la Légion d'honneur]]

Version du 1 janvier 2021 à 22:01

Eugène Halwin de Piennes.

Eugène d'Halwin marquis de Piennes, né à Périers le 20 janvier 1825 et mort à Vrbovec (Croatie) le 6 janvier 1911, est un diplomate et un homme politique de la Manche.

Biographie

Eugène de Piennes est issu d'une famille picarde [1] installée dans la Manche dès le XVIe siècle dont l'ancêtre, le huguenot Isaac de Piennes est propriétaire au début du XVIIe siècle du château de Regnéville. Il est également le petit-fils de Jacques-Pierre Avril, député conservateur de la Manche entre 1834 et 1837. Il a également une lointaine parenté par cet ancêtre avec le philosophe cherbourgeois Georges Sorel (1847-1922) [2][3].

Eugène de Piennes est attaché, puis secrétaire d'ambassade dans les années 1850 à Munich, Moscou, Lisbonne, Naples et à Rome, près le Saint-Siège [4], où il se lie d'amitié avec le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, dont il devient le protecteur et qui réalise son buste [5].

De retour en France en 1862, il s'attache au parti bonapartiste [6], intègre la cour impériale où il introduit son ami sculpteur, et est nommé en 1863 chambellan de l'impératrice Eugénie. De Piennes est élu conseiller général de la Manche de 1863 à 1870. Il est aussi maire de Périers de 1866 à 1871, succédant à Léon Lescaudey de Manneville.

Suite à la mort de Charles Brohier de Littinière, il est élu avec l'appui du gouvernement, le 7 novembre 1868, député au Corps législatif dans la 3e circonscription de la Manche, par 24 707 voix sur 24 870 votants et 35 931 inscrits. Contestée par M. Bethmont en janvier 1869, son élection est validée, la Chambre considérant qu'un chambellan n'est pas un fonctionnaire puisqu'il ne reçoit aucun traitement du trésor [6]. Il siège parmi la droite dynastique, et est réélu le 24 mai 1869, par 28 285 voix sur 28 553 votants et 37 063 inscrits [6]. Il s'emploie auprès de l'empereur pour le déblocage de fonds destinés à la restauration du Mont Saint-Michel [7].

Il contribue également à la desserte de Périers par le chemin de fer [5]. Propriétaire à Périers, de Piennes participe activement à la promotion de l'élevage dans la région au sein de l'Association normande pour le progrès de l'agriculture.

Il vote en faveur de la déclaration de guerre à la Prusse [6] et se retire de la politique à la chute de l'Empire. Il lègue ses propriétés à ses fermiers, et une à l'hôpital de sa commune [5], et s'installe au début des années 1870 en Croatie où il s'occupe, pour le compte du baron Maurice de Hirsch, financier allemand, de la supervision des travaux de construction des chemins de fer dans les Balkans [8]. Il participe également au développement de l'agriculture locale [5].

Collectionneur d'art, il fait don en 1903 et en 1911 de ses collections à la Galerie Strossmayer du Musée des Beaux-Arts de Zagreb. Il lègue son château en Croatie à une communauté religieuse [5].

On le dit bourru mais très fin, détaché des conventions mondaines [5].

Il meurt le 6 janvier 1911 dans son domaine d'Vrbovec (Autriche-Hongrie), âgé de 85 ans [9].

Son château prisiais est détruit lors des combats de 1944 [5].

Distinction

Il est chevalier de la Légion d'honneur [6].

Hommages

Une rue de Périers et de Vrbovec portent le nom de Marquis de Piennes.

À l'occasion du centenaire de sa mort, une commémoration a eu lieu à Vrbovec en janvier 2011 en présence des maires de Vrbovec et Périers, et de l'ambassadeur de France en Croatie.

Notes et références

  1. La branche ancienne était de Louis d'Hallwin, seigneur de Pienne et Maignelé, chambellan de Louis XI († 1483), avec son fils François d'Hallewin, évêque d'Amiens, enterré dans l'abbaye du Gard en 1538 (ancienne possession de la famille, à Coury), et fille Louise, mariée à Antoine d'Ailly, seigneur de Varennes. Cette branche première de Pienne possédait des domaines considérables en Flandres et en Artois : Charles de Hallwin, seigneur de Pienne, duc & Pair de France (mai 1587), marié à Anne Chabot, fille d'un amiral de France. Leur fils : Antoine († 1581), Florimond († 1592), Robert et Léonor (morts à la bataille de Coutras en 1587), Charles, comte de Dinant (mort à la bataille de Dinant, 1595). Leurs titres sont hérités par leur sœur Suzanne, marquise de Maignelais, dame de Rousoy, mariée à Louis Florimond de Margival, marquis de Saint-Beaussin. Leurs enfants : Isabelle, mariée à Anthoine de Longueval, seigneur de Ténelles, Maizons & Pontlieu, vicomte de Regny, seigneur de Fordrinoy ; et Florimond (s'appelant Hallwin, contesté et refusé par un procès), s.a. Isabelle avait une fille, Marie de Longueval et Ténelles, choinesse de Mons, mariée (1632) à Jean de Villebois, chevalier, seigneur de Coury et Fordrinoy, conseiller du Roi en ses conseils (1644). Leurs enfants : Henry de Villebois, chevalier de Coury, marquis de Halwin, comte de Rousoy, s.p. Marie (décédée jeune), Angélique, dame de Ronsoy en partie et Magnalais, mariée à Louis Testu, marquis de Balincourt, baron de Boulaire; et (2) Charles de Héron, seigneur de Neuville. La famille d'Halwin (Halewin, Hallwin, Halwyn) est éteinte. Le titre de duc fut supprimé par le Roi à la mort de Charles de Schomberg, marquis d'Espinay, maréchal de France (marié à Anne duchesse de Halwin) ; le titre de marquis était attaché à Rollot, possession de Magnelais. Sources : Père Anselme, t. II, p. 857, 912 ; t. III, p. 330 et 896-914 ; généalogie dans les Archives départementales du Pas-de-Calais ; Van Kerrebrouck, Les Capétiens, 2000, p. 421 ; W. de Villebois, Pays-Bas, juillet 2010.
  2. Pierre Andreu, Notre maître, M. Sorel, éd. Grasset, 1953, p. 28.
  3. Willy Gianinazzi, Naissance du mythe moderne. Georges Sorel et la crise de la pensée savante, Paris, éd. MSH, 2006. p. 26.
  4. Willy Gianinazzi, « Le marquis de Piennes, chambellan de l'impératrice Eugénie et informateur de Georges Sorel », Revue de la Manche, t. LIII, fasc. 211, 1er trim. 2011, p. 7-8.
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 et 5,6 « Le marquis normand Croate de cœur », La Manche Libre, 16 juillet 2011.
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 et 6,4 A. Robert et G. Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889.
  7. W. Gianinazzi, « Le marquis de Piennes », art. cit., p. 12.
  8. W. Gianinazzi, « Le marquis de Piennes », art. cit., p. 19-21.
  9. « Un ancien député de la Manche », Cherbourg-Éclair, 12 janvier 1911.

Lien externe