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Ernest Vaast

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Ernest Edmond Henri Vaast, né à Paris le 28 octobre 1922 [1] et mort à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 10 avril 2011 [2], est une personnalité liée à la Manche, footballeur puis entraîneur de son état.

Il évolue au poste d'ailier gauche.

En 2000, il fait partie de la liste des 100 meilleurs joueurs français de tous les temps élaborée par le magazine spécialisé France Football.

Les débuts

Ernest Vaast découvre le football à Gennevilliers (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine) en jouant dans la rue. Il est minime à l'USA Clichy puis joue dans les catégories de jeunes au FC Levallois, club dans lequel il reste sept ans [3].

Il explique comment s'est effectuée sa formation : « Jusqu'à l'âge de 15 ans et plus, alors que je jouais déjà au FC Levallois, je frappais tous les jours avec force, inlassablement, du droit, du gauche, des balles de tennis contre un mur, afin d'acquérir une technique des deux pieds. Des tournois de sixte aussi, qui duraient toute la journée. C'est un très bon exercice pour apprendre à se démarquer [3]. »

Le Racing club de France

Il passe au Racing club de France en juillet 1942, dans un premier temps en tant qu'amateur[3]. Pendant la guerre, il évite le STO grâce à l'intervention du Racing club de France qui lui trouve un poste de professeur d'éducation physique au lycée Louis-le-Grand à Paris [3]. Les compétitions sportives ne sont pas organisées de manière traditionnelle pendant la Seconde Guerre mondiale. Vaast participe tout de même au championnat de France professionnel 1943-1944 mis sur pied par les autorités de Vichy au sein de l'Équipe fédérale Paris-Capitale. L'équipe termine 3e - se battant jusqu'à la dernière journée pour le titre - et atteint les quarts de finale de la Coupe de France.

En 1944, il poursuit sa carrière dans le grand Racing club de Paris où il effectue une grande partie de sa carrière de joueur (1944-1949 puis 1950-1951). Il remporte avec le club parisien deux Coupes de France (1945 et 1949) [4]. Le Racing, connu pour son jeu en mouvement, le tourbillon [3], bat Lille OSC en finale à deux reprises : 3-0 en 1945 et 5-2 en 1949 avec un but de Vaast. Le LOSC est alors la terreur des terrains français avec à son palmarès trois Coupes de France (1946, 1947 et 1948), un championnat de France en 1946 et quatre titres de vice-champion de 1948 à 1951 [5].

Ernest Vaast est un footballeur apprécié du public. Un journaliste écrit : « Tempérament + puissance + buts = Vaast[3]. »

Ses qualités font qu'il est appelé à défendre les couleurs de l'équipe de France. Il a à son actif 15 sélections au cours desquelles il inscrit la bagatelle de 11 buts. Il est le premier Français à avoir marqué à Wembley, l'antre londonienne de l'équipe d'Angleterre, le 26 mai 1945 [4].

En bleu, il joue avec Fred Aston, André Simonyi (futur entraîneur de l'AS Cherbourg), son ami André Grillon (futur entraîneur du Stade Malherbe Caen), le buteur rennais Jean Grumelon et surtout avec Larbi Ben Barek avec qui il forme l'attaque de l'équipe de France.

L'affaire suisse

En fin de saison 1948, Ernest Vaast est gravement blessé au bas-ventre par un joueur amateur au cours d'un match amical. Il est écarté des terrains plusieurs mois, doit renoncer à deux sélections en équipe de France et observer une convalescence en Haute-Savoie. Il rencontre deux internationaux suisses propriétaires d'un salon de thé qui lui proposent d'en devenir le gérant. Il accepte la proposition et, pour continuer le football, joue deux matchs amicaux avec le Servette Genève. Le Racing club de Paris y voit un complot du club suisse et relaye l'affaire dans la presse : « Vaast part en Suisse alors qu'il est sous contrat jusqu'à 35 ans. » À cette époque, les droits des footballeurs n'étaient pas ceux d'aujourd'hui et, sans le savoir, Ernest Vaast avait signé en 1942 un contrat de 15 ans avec le Racing [3] !

Le Racing met la pression sur la Fédération française de football qui suspend le joueur à vie. Cette suspension est étendue par la FIFA (Fédération internationale de football association). Ernest Vaast perd également son travail de cafetier [3].

Cette affaire marque la fin de la carrière internationale d'Ernest Vaast. Il ne sera plus jamais sélectionné en équipe de France après l'escapade suisse. Parallèlement, le joueur souffre de blessures à répétition. Une arthrose des hanches est diagnostiquée [3].

Il est crédité du titre de champion de Suisse pour la saison 1949-1950 sous les couleurs du Servette FC [4].

En 1950, il essaie de rentrer en France et espère se faire requalifier. Convoqué au siège de la Ligue professionnelle de football, son cas est réétudié. Le président Jules Rimet déclare qu'« on ne peut pas éliminer un tel joueur ». La suspension est alors ramenée à deux matchs amicaux et le Racing récupère son joueur [3].

Cette histoire est à l'origine de la création de l'Union des footballeurs professionnels (1961, par Eugène N'Jo Léa et Just Fontaine) et du contrat à temps (1965) tant voulu par les footballeurs [3].

Ernest Vaast est souvent connu pour être le premier joueur français à avoir joué à l'étranger. Il s'agit en réalité du second, le premier étant son coéquipier du Racing, le buteur Émile Bongiorni, parti pour le Torino (Italie) et tué dans un accident d'avion en 1949 [3].

Le retour en France

Après une saison et demie sous les couleurs du Racing, il quitte Paris en 1951 pour le Stade rennais. Il y joue deux saisons (48 matchs, 9 buts).

Il retrouve la région parisienne en 1953 en rejoignant le Red Star, qui évolue alors en Division 2. Il est victime d'une rupture du talon d'achille début 1954 et met un terme à sa carrière de joueur de haut niveau [3].

Il se reconvertit comme entraîneur, seule reconversion possible à ses yeux. Il passe le brevet d'entraîneur de joueurs professionnels mais termine 6e sur 400. Puisque seuls les cinq premiers obtiennent ce privilège, il n'entraînera que des équipes amateures [3].

La carrière d'entraîneur

Le Réveil de Bressuire (Deux-Sèvres) offre à Ernest Vaast sa première expérience d'entraîneur. Il reste deux saisons dans le club.

En 1956, il prend les rênes de l'AS Cherbourg en tant qu'entraîneur-joueur. Dès sa première saison, il remporte le championnat de Normandie de division d'honneur et fait accéder le club, pour la deuxième fois de son histoire, au championnat de France amateur (CFA). Il emmène également le club en seizièmes de finale de la Coupe de France lors de la saison 1957-58. Il reste trois saisons à l'AS Cherbourg, jusqu'en 1959.

Il est entraîneur-joueur jusqu'en 1965 puis entraîneur jusqu'en 1977 [3].

En 1970, il se retire dans la station thermale de Balaruc-les-Bains (Hérault) pour soigner son arthrose.

Liste des matchs joués avec l'équipe de France

Date Lieu Match Score Buts [6]
8 avril 1945 La Pontaise, Lausanne Suisse-France 1-0
26 mai 1945 Wembley, Londres Angleterre-France 2-2 *
6 décembre 1945 Prater, Vienne Autriche-France 4-1
15 décembre 1945 Molenbeek, Bruxelles Belgique-France 2-1
7 avril 1946 Colombes France-Tchécoslovaquie 3-0
14 avril 1946 Estádio Nacional, Lisbonne Portugal-France 2-1 *
5 mai 1946 Colombes France-Autriche 3-1 *
19 mai 1946 Colombes France-Angleterre 2-1 *
3 mai 1947 Highbury, Londres Angleterre-France 3-0
26 mai 1947 Colombes France-Pays-Bas 4-0
1er juin 1947 Colombes France-Belgique 4-2 **
8 juin 1947 La Pontaise, Lausanne Suisse-France 1-2
23 novembre 1947 Estádio Nacional, Lisbonne Portugal-France 2-4 ***
4 avril 1948 Colombes France-Italie 1-3
19 juin 1949 Colombes France-Espagne 1-5

Bilan en bleu (1945-1949) : 15 matchs amicaux, 7 victoires, 1 match nul, 7 défaites [7].

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2011.
  2. « Acte de décès n° 273 - État-civil de Clermont-Ferrand - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2011.
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 et 3,14 Interview d'Ernest Vaast, miroirdufootball.com, consultée le 11 avril 2011.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 « Ernest Vaast est décédé », lequipe.fr, 11 avril 2011.
  5. Palmarès du championnat de France et Palmarès de la Coupe de France, lequipe.fr.
  6. Le site de la Fédération française de football annonce 11 buts mais nous n'en comptons que 9 en regardant les fiches de matchs dans le détail.
  7. Notice d'Ernest Vaast sur fff.fr, le site de la Fédération française de football, consulté le 11 avril 2011. Les rencontres non officielles ne sont pas comptabilisées.

Lien externe