Actions

Digue de Cherbourg

De Wikimanche

Révision datée du 5 septembre 2020 à 16:43 par Teddy (discussion | contributions) (+ précis)
Plan de situation.
Au premier plan, le fort de l'est.

La digue de Cherbourg, dite aussi grande digue, est une construction maritime qui ferme la rade de Cherbourg.

Description

Plan en coupe de la digue.
Profil transversal de la digue au 1er janvier 1834.

Elle s'étend sur 7 km, de la pointe de Querqueville, jusqu'à l'île Pelée et Collignon. Elle se compose de trois parties : à l'ouest, la digue de Querqueville, la digue du large (ou digue du centre) et la digue de l'Est, séparées par deux passes. Sa construction, commencée au 18e siècle à l'initiative de Louis XVI, est achevée en 1858 par Napoléon III.

  • la digue de l'Ouest part de la terre, à Querqueville. Construite entre 1889 et 1896, elle mesure 1 200 m de long. Elle est équipée d'un poste pétrolier.
  • la digue du large, terminée en 1853, mesure 3 750 m de long. Elle dispose d'un fort à chacune de ses extrémités : le fort de l'Ouest et le fort de l'Est, ainsi qu'un troisième fort en son milieu. Cette « muraille de granit d'une largeur de 200 mètres à sa base et d'une hauteur de 27 mètres, maintient un ample parapet de 11 mètres au-dessus des plus hautes mers, et donne sur 1 500 hectares un plan d'eau calme par les plus grandes tempêtes[1] ».
  • la digue de l'Est, terminée en 1897, part de la plage de Collignon à Tourlaville et aboutit à l'île Pelée après avoir fait un coude.

Depuis la fin de sa construction, le talus nord en pierres perdues qui porte la digue est régulièrement entretenu par ajout de gros blocs de pierre. Dans l'attente de leur mise en place à l'extérieur de la digue, ces blocs sont entreposés sur la digue du Homet. Une simulation faite par la Marine Nationale a mis en évidence que la suppression des opérations d'entretien conduirait à des dégâts importants sur la digue elle-même, pouvant aller jusqu'à l'arasement de l'ouvrage au niveau des basses mers ; lors des fortes tempêtes de nord-est en mer de la Manche comme celle de juin 1944 ayant endommagé les ports artificiels de Saint-Laurent-sur-Mer et Arromanches-les-Bains (Calvados), un tel arasement provoquerait des creux de plus de 5 mètres à l'intérieur du port de commerce, creux que ne supporterait aucun des bateaux qui s'y trouvent.


Digue de Cherbourg : « l'île factice », par Fréret.

On accède à la rade par deux passes :

  • la passe de l'Ouest, large de 1 100 m, est utilisée par les bateaux d'un tirant d'eau pouvant aller jusqu'à 12 m.
  • la passe de l'Est, large de 700 m, utilisée par les bateaux à faible tirant d'eau (car-ferries, navires de commerce et de pêche...).

Tout à l'est, la passe Cabart-Danneville constitue un accès secondaire.

Des forts sont construits sur la digue, ou à proximité : le fort de l'Ouest, le fort central, le fort de l'Est, le fort de l'île Pelée, et, tout à l'ouest, le fort de Chavagnac, construit en retrait de la digue de Querqueville.

Galerie de photos

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
Livres
  • Joseph Cachin, Mémoire sur la digue de Cherbourg comparée au breakwater ou jetée de Plymouth, impr. Firmin Didot, 1820 (lire en ligne)
  • Joseph Bonnin, Travaux d'achèvement de la digue de Cherbourg de 1830 à 1853, éd. Dalmont Paris, 1857
  • « Exemple de rade aménagée », Notions de travaux maritimes, École spéciale des travaux publics, Paris, 1912
  • Yves Murie, Ouragan sur la digue : la tempête du 12 février 1808 qui anéantit l'île factice de Cherbourg, éd. Isoète, 2003
  • Yves Murie, La digue qui a fait Cherbourg : la plus grande rade artificielle du monde, éd. isoète, 2006
  • Yves Murie, La Fabuleuse histoire de la digue de Cherbourg, éd. Isoète, 2010
Articles
  • Noël, « Discussion historique sur la digue de Cherbourg », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. VII, 1856
  • Colonel Rihouey, « La digue de Cherbourg et les achats de bois pour les cônes de M. de Cessart », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, t. XXVII, 1969, p. 157-187
  • Hervé Pillevain, « Les fortifications de Cherbourg du XVIIe au XIXe siècle », Monuments historiques, n° 159, octobre-novembre 1988

Notes et références

  1. a. i., Cherbourg et ses environs, la Hague, le Val de Saire, Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.

Liens internes

Lien externe