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'''Claude Hettier de Boislambert''', né le 26 juillet [[1906]] à Hérouvillette (Calvados), mort le 22 février [[1986]] à Paris, est un homme politique de la [[Manche]].
'''Claude Hettier de Boislambert''', né le 26 juillet [[1906]] à Hérouvillette (Calvados), mort le 22 février [[1986]] à Paris, est un homme politique de la [[Manche]].


Riche propriétaire terrien, diplômé de l'École libre des sciences politiques après un baccalauréat obteu en [[1922]], il effectue de nombreux voyages en Afrique et en Europe durant sa jeunesse.
Riche propriétaire terrien, diplômé de l'École libre des sciences politiques après un baccalauréat obtenu en [[1922]], il effectue de nombreux voyages en Afrique et en Europe durant sa jeunesse.


Mobilisé en septembre [[1939]] comme lieutenant de cavalerie, il participe aux comabts à la tête d'un bataillon à cheval, puis comme officier de liaison auprès de l'armée britannique sur le front de Belgique. Il rejoint le front de Somme le 20 mai 1940, et recule avec l'armée française jusqu'à Brest.  
Mobilisé en septembre [[1939]] comme lieutenant de cavalerie, il participe aux combats à la tête d'un bataillon à cheval, puis comme officier de liaison auprès de l'armée britannique sur le front de Belgique. Il rejoint le front de Somme le 20 mai 1940, et recule avec l'armée française jusqu'à Brest.  


Le 16 juin [[1940]], il gagne l'Angleterre à bord du paquebot ''Guinean'' et, premier officier français à le faire, s'engage dès l'appel du 18 juin, auprès du général De Gaulle à Londres, duquel il devient membre de son état-major et directeur-adjoint du cabinet.  
Le 16 juin [[1940]], il gagne l'Angleterre à bord du paquebot ''Guinean'' et, premier officier français à le faire, s'engage dès l'appel du 18 juin, auprès du général De Gaulle à Londres, duquel il devient membre de son état-major et directeur-adjoint du cabinet.  


Envoyé le 6 août 1940 en Afrique, avec le capitaine Leclerc et René Pleven, continent qu'il connaît pour y avoir chassé durant ses voyages, il contribue au ralliement du Cameroun à la France libre le 26 août, puis prend le commandement de plusieurs cargos au profit des alliés à Pointe-Noire, ce qui lui vaut d'être promu chef d'escadron et fait plus tard,  le 13 mars [[1943]], Compagnon de la Libération. Après l'échec du débarquement allié le 23 septembre 1940 à Dakar, dont il assure la direction des opérations intérieures, il est arrêté le 30 septembre après cinq jours de cavale dans la brousse. Incarcéré à Dakar et Bamako, il est longuement interrogé sans qu'il ne livre de secrets, puis incarcéré dans les prisons de Marseille, Clermont-Ferrand puis Gannat. La Cour martiale suprême de Gannat le condamne le 13 juin [[1941]] à la peine capitale, commuée immédiatement en travaux forcées à perpétuité, et il est emprisonné à Saint-Étienne puis transféré à Gannat.  
Envoyé le 6 août 1940 en Afrique, avec le capitaine Leclerc et René Pleven, continent qu'il connaît pour y avoir chassé durant ses voyages, il contribue au ralliement du Cameroun à la France libre le 26 août, puis prend le commandement de plusieurs cargos au profit des alliés à Pointe-Noire, ce qui lui vaut d'être promu chef d'escadron et fait plus tard,  le 13 mars [[1943]], Compagnon de la Libération. Après l'échec du débarquement allié le 23 septembre 1940 à Dakar, dont il assure la direction des opérations intérieures, il est arrêté le 30 septembre après cinq jours de cavale dans la brousse. Incarcéré à Dakar et Bamako, il est longuement interrogé sans qu'il ne livre de secrets, puis incarcéré dans les prisons de Marseille, Clermont-Ferrand puis Gannat. La Cour martiale suprême de Gannat le condamne le 13 juin [[1941]] à la peine capitale, commuée immédiatement en travaux forcées à perpétuité et il est emprisonné à Saint-Étienne puis transféré à Gannat.  


Il s'en évade fin [[1942]], demeure clandestinement en France durant deux mois, puis rejoint Londres le 15 janvier 1943. Après avoir accompagné De Gaulle à la conférence d'Anfa à Casablanca fin janvier 1943, et accomplit plusieurs missions en Afrique du Nord, il est nommé lieutenant-colonel et prend la tête de la Mission militaire française de liaison administrative, destinée à favoriser les liens entre troupes alliées et population libérée, ainsi qu'à organiser les premières administrations (santé, sécurité, politique) sur place pour contrer l'AMGOT. Il est à ce titre l'un des premiers à entrer dans Caen et Saint-Lô libérées, de même à Rennes, où il est blessé le 2 août 1944.
Il s'en évade fin [[1942]], demeure clandestinement en France durant deux mois, puis rejoint Londres le 15 janvier 1943. Après avoir accompagné De Gaulle à la conférence d'Anfa à Casablanca fin janvier 1943, et accomplit plusieurs missions en Afrique du Nord, il est nommé lieutenant-colonel et prend la tête de la Mission militaire française de liaison administrative, destinée à favoriser les liens entre troupes alliées et population libérée, ainsi qu'à organiser les premières administrations (santé, sécurité, politique) sur place pour contrer l'AMGOT. Il est à ce titre l'un des premiers à entrer dans Caen et Saint-Lô libérées, de même à Rennes, où il est blessé le 2 août 1944.


Il quitte ce commandement quand il est appelé à l'Assemblée consultative provisoire, où il préside le groupe de la Résistance extra-métropolitaine et siège à la commission des Finances, à celle de l'Information, et à celle des colonies dont il rapporte le budget. Il est ensuite nommé, le 15 novembre 1945, gouverneur de Rhénanie, puis Délégué général, gouverneur du land rhéno-palatin, constitué par la réunion des provinces de Rhénanie Hesse-Nassau et de Palatinat Hesse-Rhénane. Il travaille à l'organisation du nouvel état et à la relance de l'industrie locale.
Il quitte ce commandement quand il est appelé à l'Assemblée consultative provisoire, où il préside le groupe de la Résistance extra-métropolitaine et siège à la commission des Finances, à celle de l'Information, et à celle des colonies dont il rapporte le budget. Il est ensuite nommé, le 15 novembre [[1945]], gouverneur de Rhénanie, puis Délégué général, gouverneur du land rhéno-palatin, constitué par la réunion des provinces de Rhénanie Hesse-Nassau et de Palatinat Hesse-Rhénane. Il travaille à l'organisation du nouvel état et à la relance de l'industrie locale.


Il démissionne en 1951 pour pouvoir se présenter aux législatives françaises dans la Manche, sur la liste du Rassemblement du Peuple Français qui obtient le 17 juin, 61 249 voix et deux élus : Claude Hettier de Boislambert et ?. Membre de la commission des Affaires étrangères, et de la commission des territoires d'outre-mer à partir de 1954, il est vice-président de la commission d'enquête sur l'application du code du travail dans les territoires d'outre-mer et les territoires associés, et siège à la commission de coordination pour la CECA.  
Il démissionne en [[1951]] pour pouvoir se présenter aux législatives françaises dans la Manche, sur la liste du Rassemblement du Peuple Français qui obtient le 17 juin, 61 249 voix et deux élus : Claude Hettier de Boislambert et ?. Membre de la commission des Affaires étrangères, et de la commission des territoires d'outre-mer à partir de [[1954]], il est vice-président de la commission d'enquête sur l'application du code du travail dans les territoires d'outre-mer et les territoires associés, et siège à la commission de coordination pour la CECA.  


Il dépose une proposition de loi le 27 juin 1952 visant la création d'un permis national de chasse, et une autre le 22 juillet 1953 réclamant un projet de loi pour le régime d'allocation vieillesse des non salariées. Il intervient aussi en faveur des victimes de la rupture des digues de la baie de Veys dans la Manche.  
Il dépose une proposition de loi le 27 juin [[1952]] visant la création d'un permis national de chasse, et une autre le 22 juillet 1953 réclamant un projet de loi pour le régime d'allocation vieillesse des non salariés. Il intervient aussi en faveur des victimes de la rupture des digues de la baie de Veys dans la Manche.  


S'abstenant le 24 juillet 1951 pour l'investiture de René Pleven, et s'opposant à la nomination de son gouvernement, le 11 août, il vote en faveur des lois Marie et Barangé et contre le traité de la CECA. Il vote contre l'investiture d'Antoine Pinay le 6 mars 1952, à l'inverse des autres députés RPF, et s'abstient lors de la composition du gouvernement. Il s'inscrit ensuite au groupe de l'URAS, puis des Républicains sociaux. Soutenant l'investiture de René Mayer le 6 janvier 1953, il s'abstient lors de la désignation de Paul Reynaud puis de Pierre Mendès France, en raison de leurs positions pro-Armée européenne, et vote pour Joseph Laniel puis contre la confiance à son gouvernement face à la gestion de la guerre d'Indochine.  
S'abstenant le 24 juillet 1951 pour l'investiture de René Pleven, et s'opposant à la nomination de son gouvernement, le 11 août, il vote en faveur des lois Marie et Barangé et contre le traité de la CECA. Il vote contre l'investiture d'Antoine Pinay le 6 mars 1952, à l'inverse des autres députés RPF, et s'abstient lors de la composition du gouvernement. Il s'inscrit ensuite au groupe de l'URAS, puis des Républicains sociaux. Soutenant l'investiture de René Mayer le 6 janvier 1953, il s'abstient lors de la désignation de Paul Reynaud puis de Pierre Mendès France, en raison de leurs positions pro-Armée européenne, et vote pour Joseph Laniel puis contre la confiance à son gouvernement face à la gestion de la guerre d'Indochine.  


Favorable au gouvernement de Pierre Mendès France en 1954, il vote le rejet de Communauté européenne de défense le 30 août 1954 et les accords de Londres et de Paris. Il vote la confiance à la politique nord africaine du gouvernement le 4 février 1955, insufficant pour que celui-ci ne soit pas renversé.
Favorable au gouvernement de Pierre Mendès France en 1954, il vote le rejet de Communauté européenne de défense le 30 août 1954 et les accords de Londres et de Paris. Il vote la confiance à la politique nord-africaine du gouvernement le 4 février [[1955]], insuffisant pour que celui-ci ne soit pas renversé.


Il est battu à l'élection législative du 2 janvier 1956.
Il est battu à l'élection législative du 2 janvier [[1956]].


Revenu aux affaires, le général De Gaulle le nommé délégué de la France à l'ONU en 1960, puis ambassadeur au Sénégal de 1960 à 1962.  
Revenu aux affaires, le général De Gaulle le nomme délégué de la France à l'ONU en [[1960]], puis ambassadeur au Sénégal de [[1960]] à [[1962]].  


Il est chancelier de l'Ordre de la Libération de 1962 à 1978. Il était grand-Croix de la Légion d'honneur.
Il est chancelier de l'Ordre de la Libération de 1962 à [[1978]]. Il était grand-Croix de la Légion d'honneur.


Il vivait à [[Sainte-Marie-du-Mont]], où il avait acquis le [[domaine de Beauguillot]], transformé en [[1980]] en réserve nationale.
Il vivait à [[Sainte-Marie-du-Mont]], où il avait acquis le [[domaine de Beauguillot]], transformé en [[1980]] en réserve nationale.

Version du 31 juillet 2009 à 05:51

Claude Hettier de Boislambert, né le 26 juillet 1906 à Hérouvillette (Calvados), mort le 22 février 1986 à Paris, est un homme politique de la Manche.

Riche propriétaire terrien, diplômé de l'École libre des sciences politiques après un baccalauréat obtenu en 1922, il effectue de nombreux voyages en Afrique et en Europe durant sa jeunesse.

Mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant de cavalerie, il participe aux combats à la tête d'un bataillon à cheval, puis comme officier de liaison auprès de l'armée britannique sur le front de Belgique. Il rejoint le front de Somme le 20 mai 1940, et recule avec l'armée française jusqu'à Brest.

Le 16 juin 1940, il gagne l'Angleterre à bord du paquebot Guinean et, premier officier français à le faire, s'engage dès l'appel du 18 juin, auprès du général De Gaulle à Londres, duquel il devient membre de son état-major et directeur-adjoint du cabinet.

Envoyé le 6 août 1940 en Afrique, avec le capitaine Leclerc et René Pleven, continent qu'il connaît pour y avoir chassé durant ses voyages, il contribue au ralliement du Cameroun à la France libre le 26 août, puis prend le commandement de plusieurs cargos au profit des alliés à Pointe-Noire, ce qui lui vaut d'être promu chef d'escadron et fait plus tard, le 13 mars 1943, Compagnon de la Libération. Après l'échec du débarquement allié le 23 septembre 1940 à Dakar, dont il assure la direction des opérations intérieures, il est arrêté le 30 septembre après cinq jours de cavale dans la brousse. Incarcéré à Dakar et Bamako, il est longuement interrogé sans qu'il ne livre de secrets, puis incarcéré dans les prisons de Marseille, Clermont-Ferrand puis Gannat. La Cour martiale suprême de Gannat le condamne le 13 juin 1941 à la peine capitale, commuée immédiatement en travaux forcées à perpétuité et il est emprisonné à Saint-Étienne puis transféré à Gannat.

Il s'en évade fin 1942, demeure clandestinement en France durant deux mois, puis rejoint Londres le 15 janvier 1943. Après avoir accompagné De Gaulle à la conférence d'Anfa à Casablanca fin janvier 1943, et accomplit plusieurs missions en Afrique du Nord, il est nommé lieutenant-colonel et prend la tête de la Mission militaire française de liaison administrative, destinée à favoriser les liens entre troupes alliées et population libérée, ainsi qu'à organiser les premières administrations (santé, sécurité, politique) sur place pour contrer l'AMGOT. Il est à ce titre l'un des premiers à entrer dans Caen et Saint-Lô libérées, de même à Rennes, où il est blessé le 2 août 1944.

Il quitte ce commandement quand il est appelé à l'Assemblée consultative provisoire, où il préside le groupe de la Résistance extra-métropolitaine et siège à la commission des Finances, à celle de l'Information, et à celle des colonies dont il rapporte le budget. Il est ensuite nommé, le 15 novembre 1945, gouverneur de Rhénanie, puis Délégué général, gouverneur du land rhéno-palatin, constitué par la réunion des provinces de Rhénanie Hesse-Nassau et de Palatinat Hesse-Rhénane. Il travaille à l'organisation du nouvel état et à la relance de l'industrie locale.

Il démissionne en 1951 pour pouvoir se présenter aux législatives françaises dans la Manche, sur la liste du Rassemblement du Peuple Français qui obtient le 17 juin, 61 249 voix et deux élus : Claude Hettier de Boislambert et ?. Membre de la commission des Affaires étrangères, et de la commission des territoires d'outre-mer à partir de 1954, il est vice-président de la commission d'enquête sur l'application du code du travail dans les territoires d'outre-mer et les territoires associés, et siège à la commission de coordination pour la CECA.

Il dépose une proposition de loi le 27 juin 1952 visant la création d'un permis national de chasse, et une autre le 22 juillet 1953 réclamant un projet de loi pour le régime d'allocation vieillesse des non salariés. Il intervient aussi en faveur des victimes de la rupture des digues de la baie de Veys dans la Manche.

S'abstenant le 24 juillet 1951 pour l'investiture de René Pleven, et s'opposant à la nomination de son gouvernement, le 11 août, il vote en faveur des lois Marie et Barangé et contre le traité de la CECA. Il vote contre l'investiture d'Antoine Pinay le 6 mars 1952, à l'inverse des autres députés RPF, et s'abstient lors de la composition du gouvernement. Il s'inscrit ensuite au groupe de l'URAS, puis des Républicains sociaux. Soutenant l'investiture de René Mayer le 6 janvier 1953, il s'abstient lors de la désignation de Paul Reynaud puis de Pierre Mendès France, en raison de leurs positions pro-Armée européenne, et vote pour Joseph Laniel puis contre la confiance à son gouvernement face à la gestion de la guerre d'Indochine.

Favorable au gouvernement de Pierre Mendès France en 1954, il vote le rejet de Communauté européenne de défense le 30 août 1954 et les accords de Londres et de Paris. Il vote la confiance à la politique nord-africaine du gouvernement le 4 février 1955, insuffisant pour que celui-ci ne soit pas renversé.

Il est battu à l'élection législative du 2 janvier 1956.

Revenu aux affaires, le général De Gaulle le nomme délégué de la France à l'ONU en 1960, puis ambassadeur au Sénégal de 1960 à 1962.

Il est chancelier de l'Ordre de la Libération de 1962 à 1978. Il était grand-Croix de la Légion d'honneur.

Il vivait à Sainte-Marie-du-Mont, où il avait acquis le domaine de Beauguillot, transformé en 1980 en réserve nationale.