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Le siège de Granville (1793).

La Chouannerie dans la Manche

La Chouannerie est une guerre civile qui oppose républicains et royalistes dans l'ouest de la France, lors de la Révolution française, entre 1792 et 1800.

La Manche est impliquée dans cette guerre, notamment dans sa partie sud.

Histoire

Carte des combats en Basse-Normandie de 1795 à 1800.

Dans la Manche, les premières escarmouches naissent dès 1793, particulièrement dans l'Avranchin et le Mortainais [1]. Les chouans disposent d'une garnison à Saint-James et à Avranches et de divisions à Coutances Carentan et dans le Cotentin [1].

La décision de la Convention de lever 300 000 hommes pour servir dans l'armée républicaine provoque une large émotion dans les campagnes. Le département doit fournir 4 971 hommes, âgés entre 18 et 25 ans [2]. Des troubles éclatent à Marcilly [2]. Un mouvement de refus prend forme, qui ne tarde pas à déboucher sur des actions de guérilla.

De son côté, l'armée républicaine s'organise. Le 22 mars 1793, la municipalité d'Avranches réquisitionne 160 gardes et leurs armes [2]. L'armée dirige des troupes vers Granville et tente de rallier à elle les populations, souvent la menace. Jean-Baptiste Lecarpentier n'est pas le moins virulent.

Le 12 novembre 1793, l'armée vendéenne entre dans le département par Pontaubault, sans rencontrer de véritable résistance, et se dirige vers Avranches, où elle arrive vers midi [2]. Arrivée à Granville, elle commence le 14 novembre un terrible siège qui fait 1 500 morts, puis se retire le lendemain [2]. Elle combat les jours suivants à Pontorson et Villedieu-les-Poêles. Elle quitte le département quelques jours plus tard. Lecarpentier fustige l'attitude de nombreux Manchois. Des tribunaux criminels jugent les « traitres », qui ont le malheur de tomber sous sa coupe. Des têtes tombent à Avranches, place du Promenoir, où une guillotine a été montée à la hâte [2].

En 1794, le général Hoche est chargé de réorganiser l'armée républicaine dans la Manche pour s'opposer plus efficacement aux chouans emmenés par le général Aimé Picquet du Boisguy [2]. Les deux camps se livrent une guerre sans merci.

En 1795, Louis de Frotté, revenu d'Angleterre, commence à structurer ces bandes chouannes pour une faire l'« Armée catholique et royale de Normandie », qui reçoit bientôt le soutien d'une partie importante de la population, surtout dans les campagnes. À la fin de l'année, une colonne commandée par du Rozel de Courson s'empare quelques heures de Pont-l'Abbé, avant d'être délogée quelques heures plus tard par les « Bleus » [3]. En l'an IV (1795-1796), plusieurs républicains sont sommairement exécutés à Aubigny, Lastelle, Gorges, Feugères et Vesly [3]. Les curés constitutionnels du Lorey et de Saint-Germain-sur-Sèves sont tués [3]. Au Plessis, le curé et son vicaire sont fusillés [3].

En mai 1796, le vicomte de Bricqueville, chef de la l'Armée royale du Cotentin, est capturé à Chef-du-Pont et rapidement condamné à mort et passé par les armes [3].

En novembre 1799, Louis de Frotté tente de s'aventurer dans le sud du département à la tête de plusieurs centaines d'hommes [3]. Mais il est défait lors de la bataille de la Fosse [3].

Des actions de harcèlement ont lieu toutefois, qui créent l'insécurité dans le Plain [3]. Des pillages ont lieu à Lessay, Doville, Monthuchon, Baudreville]] et Montgardon [3].

Le 17 mai 1802 (27 floréal an X), deux chouans de la famille Le Marquand, fermiers du manoir d'Urville-Bocage, sont guillotinés à Coutances pour avoir assassiné en 1800 un émissaire royaliste porteur d'une grosse somme d'argent [4].

Plusieurs batailles importantes ont lieu dans la Manche :

L'Armée des côtes de Cherbourg, contrairement à ce que laisse penser son nom, est basée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Elle contrôle en théorie la Manche, ainsi que le Calvados, l'Orne, la Sarthe et une partie de l'Ille-et-Vilaine, mais elle n'intervient pratiquement pas dans le département..

Personnalités

Cinéma

Bibliographie

par ordre chronologique de parution
  • Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland
  • Jean-Baptiste Lechat, « Exécution par les Chouans de C.F. Marguerie, curé constitutionnel de Saint-Germain-sur-Sèves », Revue du département de la Manche, t. I, n° 3, 1959, p. 217-221
  • A. Chaudeurge, « Sur les pas des chouans - Itinéraires » Le Pays normand, numéro spécial « Les chouans de Normandie », n° 4, 1975
  • Jean-Ange Quellien, « L'impact limité de la chouannerie dans le Cotentin », Le Cotentin : histoire des populations, éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120
  • Jean Pouessel, « Chouans et charbonnerie dans la Manche 1797-1801 », Annales de Normandie, juillet 1986
  • Jean Quellien, « À propos de la géographie de la chouannerie en Basse-Normandie », Annales de Normandie, vol. 39, n° 3, 1989 (lire en ligne)
  • Jean-Baptiste Desfeux, Anecdotes, souvenirs et faits historiques: principalement relatifs à la guerre civile et à la Chouannerie dans les cantons de Brécey et Tirepied, 1889, réédition aux éd. Lorisse, 2004.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Louis de la Sicotière, Louis de Frotté et les insurrections normandes, 3 vol., éd. Plon, 1889.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Félix Jourdan, La Chouannerie dans l'Avranchin, Imprimerie de L'Avranchin, 1907-1908, réédité en 2007 aux éd. d'Héligoland (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Jean-Ange Quellien, Le Cotentin : histoire des populations, éd. Gérard Monfort, 1983, p. 118-120.
  4. « Le crime d'Urville-Bocage », Revue du département de la Manche, t. 19, fasc. 76, supplément ronéotypé, octobre 1977.

Lien externe