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La commune est née de la fusion en 2000 de [[Cherbourg]] et [[Octeville]], suite à un référendum local.
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[[Image:cherbourg_db1.jpg|thumb|Cherbourg vu du fort du Roule]]
==Histoire==
==Histoire==
===Etymologie===
===Etymologie===

Version du 7 juin 2007 à 17:00

Cherbourg-Octeville est une sous-préfecture de la Manche.

Elle se situe à l'extrémité du Cotentin, à l'embouchure de la Divette, face à Portsmouth. C'est un port militaire et marchand important.

La commune est née de la fusion en 2000 de Cherbourg et Octeville, suite à un référendum local.

Cherbourg vu du fort du Roule

Histoire

Etymologie

Carusburg (Cariallo ou Cariallum a l'époque des Unelles), signifierait en Scandinave "forteresse des marais".

Blason

Le blason de Cherbourg porte d'azur à la fasce d'argent chargée de trois molettes à six rais de sable, accompagnée de trois besants d'or, deux en chef, un en pointe.

La fasce d'argent chargée des molettes (étoiles) représente la ceinture de la Vierge Marie, l'une des deux patronnes de la ville. Leur nombre, comme celui des besants, évoquant la Trinité, l'autre patronne de la ville. Les besants d'or seraient l'expression du rachat des captifs, symbolisant la participation des notables cherbourgeois à la Troisième croisade.

Selon Victor Le Sens, le blason de Cherbourg serait apparu à la fin du XIIe siècle, à l'époque des Croisades. Les étoiles auraient été ajoutées au XVIIIe siècle. Sous l'Empire, il fut ajouté un franc quartier des villes de seconde classe qui est à dextre d'azur à un N d'or, surmonté d'une étoile rayonnante du même, brochant au neuvième de l'écu.

Le blason d'Octeville, utilisé comme logo jusqu'à la fusion des deux communes, est de sinople au mantel d'argent chargé de deux lettres capitales de sable "O" à dextre, "V" à sénestre, au chef de gueules à un léopard d'or armé et lampassé d'azur.

Aujourd'hui, la municipalité de Cherbourg-Octeville utilise un logo, initialement celui de Cherbourg, composé par une mouette sur une portée musicale.

Historique

Les textes antiques metionnent Coriallo, cité des Unelles latinisé en Coriallum, que des fouilles auraient localisée dans les mielles, entre Cherbourg et Tourlaville. Toutefois, l'imprécision des sources, notamment de la Table de Peutinger, ne permet pas d'écarter des localisations proches de Beaumont-Hague ou Urville-Nacqueville.

Chef-lieu du Coriovallensis pagus, Cherbourg est rattaché au Duché de Normandie avec le Cotentin, en 933, par Guillaume Longue-Épée, puis voit débarquer en 946 le roi danois Harold, chassé de ses terres, pour aider Richard Ier de Normandie, encore mineur contre Louis IV.

Dès le IVe siècle, il est fait mention d'un castrum sur la rive gauche de la Divette, tandis que la première évocation du château, l'un des plus important de l'époque, date de 1026. Il appartient à cette date à la dot de mariage de Richard III. Il s'agit déjà d'un des ports commerciaux les plus importants du duché, avec Caen et Rouen, échangeant essentiellement avec l'Angleterre, et une fois par an avec l'Irlande, suite au privilège donné en 1150 par Henri Plantagenet.

Par sa position stratégique, la ville fortifiée par Philippe le Bel est l'objet d'une lutte incessante entre Anglais et Français. Elle change ainsi durant la Guerre de Cent Ans, six fois de propriétaires, sans jamais être prise par les armes. Donnée par Jean le Bon à Charles le Mauvais, puis vendue à Richard II d'Angleterre, elle est assiégée en vain par Bertrand du Guesclin. Richard II revend la ville à Charles le Noble qui l'échange avec Charles VI contre le comté de Nemours. En 1418, suite à un long siège, la ville se rend aux Anglais. Assiégée une fois de plus sans succès par Charles VII, Cherbourg fut définitivement rattachée à la France en 1450, suite à un accord conclu par Jacques Coeur. En raison des souffrances de la population cherbourgeoise, et contre le dépleuplement de la place forte, Louis XI exempte les habitants d'impôts en 1464, ce qui sera la règle jusqu'au règne de Louis XV.

Au début du XVIe siècle, la ville subit 3 vagues de peste (en 1504, 1514 et 1517). En 1532, Cherbourg reçoit la visite de Francois Ier. À cette époque, Cherbourg nous est décrite par Gilles de Gouberville comme une cité fortifiée de quatre mille habitants, protégée par des ponts-levis aux trois portes principales, gardées en permanence et fermées du coucher du soleil jusqu'à l'aube. À l'intérieur des remparts, le château, lui-même protégé par de larges fossés et muni d'un donjon et de douze tours, occupe le sud-est de la ville. À l'extérieur, le faubourg se tient le long de la Divette, au sud des remparts, et est fréquenté par les matelots.

Face aux guerres de religion qui divisent la Normandie à la fin du XVIe siècle, la forteresse de Cherbourg, consolidée et fortement gardée, reste sous le pouvoir royal. Elle soutient les assauts répétés (1562, 1563 et 1574) des troupes de Montgomery appuyées par les Anglais. Celles-ci ravagent alors l'abbaye du Voeu située hors des remparts. Les bourgeois restent également fidèle au roi quand la Normandie est tenue par la Ligue catholique.

En 1686, Vauban réclame, après inspection des côtes, un renforcement des fortifications. Mais ses opposants, parmi lesquels Louvois, obtiennent du Roi, trois ans plus tard, l'arrêt des travaux, et la destruction des derniers remparts afin d'éviter que les Anglais disposent en cas de débarquement réussi d'une forteresse inexpugnable. Six ans plus tard, l'amiral de Tourville ne peut donc pas se réfugier sous la protection de la ville lors de la tentative manquée de repli de la Bataille de la Hougue. Abîmés lors de la bataille de Barfleur, et sans retraite protégée, trois navires de la flotte s'échouent dans la baie de Cherbourg : le Triomphant à l'entrée du port, l'Admirable sur les Mielles, et le Soleil Royal, vaisseau amiral sur la pointe du Hommet. Le dimanche 1er juin 1692, devant de nombreux badauds venus du Nord-Cotentin, et alors que le curé a déplacé à l'extérieur la messe, face à la bataille, les brûlots britanniques incendient les trois bâtiments. Les stocks de poudre explosent, les corps des marins et les débris jonchent la plage et les rues de la ville, tandis que le toit de la basilique de la Trinité est détruit par l'explosion du Triomphant.

En 1776, Louis XVI charge Suffren du choix entre Cherbourg, Ambleteuse et Boulogne, pour devenir le port stratégique sur la Manche. Il s'adjoint les services notamment de Dumouriez, futur gouverneur de la place, et La Bretonnière. Le rapport de ce dernier affirme que seul le port normand peut protéger convenablement 80 bateaux de guerre. Dépassant les projet de Vauban, il projette la construction d'une digue de 4 kilomètres de long, entre l'île Pelée et la pointe de Querqueville. Dumouriez et Decaux, chef du génie, conseillent quant à eux, une rade plus courte, reliant en droite ligne l'île Pelée et la pointe du Hommet, comme préconisé par Vauban, avec une passe centrale unique, et en mettant l'accent sur les défenses militaires. On donne finalement raison à La Bretonnière.

Decaux et La Bretonnière s'opposent également sur les techniques de fondation. Le premier vante les mérites des caissons de maçonnerie de béton tandis que La Bretonnière préférerait le sabordage de vieux bâtiments de guerre et un enrochement à pierres perdues. Une troisième solution est choisie, celle d'un môle construit à partir de 90 cônes de bois remplis de pierres et de béton, reliés par des chaînes de fer, proposé par l'ingénieur Louis-Alexandre de Cessart constituée .

Trois ingénieurs vont se succéder durant les 70 ans de l'édification des 4000 mètres de la digue : La Bretonnière, Louis-Alexandre de Cessart et Joseph Cachin. Le premier cône est coulé le 6 juin 1784, à un kilomètre de l'Île Pelée, et la rade s'emplit des 300 à 400 bateaux qui font la navette depuis le port du Becquet pour charger les pierres. Mais les quatre premiers cônes ne résistent pas aux tempêtes. Le 22 juin 1786, Louis XVI fait son seul voyage en province pour voir l'avancement des travaux et assister à l'immersion du neuvième cône de pierre. Quand en 1788, on conclut à l'échec de l'option de Cessart, les caisses sont vides, et les esprits prêts à la Révolution. On revient donc à la conception de La Bretonnière, mais avec la Révolution, Dumouriez et Cessart quittent Cherbourg. Les subsides sont coupées en 1790, et La Bretonnière contraint à la démission en 1792. Malgré la loi du 1er août 1792 décrétant la construction de l'avant-port, tous les travaux sont suspendus cette même année, et pour 10 ans.

En 1802, Bonaparte ordonne de reprendre les travaux de la digue sous les ordres de l'ingénieur Cachin, selon la méthode de La Bretonnière, en ménageant la partie centrale pour recevoir des canons. Il décide également le creusement de l'avant-port militaire qu'il qualifiera de Lac Moeris (inauguré le 27 août 1813 en présence de l'impératrice Marie-Louise), et la construction du nouvel Arsenal. Le Premier consul veut faire de Cherbourg un des ports militaires principaux, visant l'invasion du Royaume-Uni. En 1803, Cherbourg est à l'abri des attaques anglaises et devient port d'attache de corsaires. Après une visite en 1811, Napoléon fait également de Cherbourg une préfecture maritime et un chef-lieu d'arrondissement de la Manche. La digue ne sera terminé que sous Napoléon III, en 1853. Les bassins Charles X (commencé en 1814) et Napoléon III (commencé en 1836) du port militaire sont respectivement inauguré le 25 août 1829 en présence du Dauphin, et le 7 août 1858 par le couple impérial. L'ampleur des travaux séculaires reçurent un écho important en France, à l'image d'Émile Zola qui écrit en 1879 dans Nana : « À Cherbourg, il avait vu le nouveau port, un chantier immense, des centaines d'hommes suant au soleil, des machines comblant la mer de quartiers de roche, dressant une muraille où parfois des ouvriers restaient comme une bouillie sanglante ».

Economie

Petit port de pêche, Cherbourg voit une industrie se développer sous le règne de Louis XIV, grâce à deux manufactures, l'une de draps et de tanneries à Cherbourg, l'autre de glaces et de miroirs, à Tourlaville, par Colbert.

Si les travaux de la rade du XIXe siècle font croître les atouts du port de commerce, Cherbourg est, au début du XXe siècle, avant tout un port militaire. Le port de commerce est modeste, exportant des mulets pour les Antilles et la Réunion, des produits alimentaires locaux vers la Grande-Bretagne (beurre, salaisons, oeufs, bestiaux...), des produits chimiques à base de soude extraite du varech, du granit des carrières avoisinantes, et important bois et fers du Nord, goudrons, chanvre, et denrées provenant des Colonies.

L'industrie cherbourgeoise de l'époque est spécialisée dans la construction navale, ainsi que dans la confection de dentelles et la fabrication de cordage. La fin du XIXe sècle a également vu Cherbourg développer une industrie aéronautique, avec la société de Félix du Temple, reprise plus tard par Félix Amiot, autre pionnier de l'aviation pour fonder la Société aéronautique de Normandie.

Éducation

L'ancien collège, très important, est devenu en 1886 un lycée baptisé Victor Grignard (filière générale et STT, Classes préparatoires scientifiques). Cherbourg-Octeville dispose de deux autres lycées publics d'enseignement général, le lycée Jean-François Millet (filière générale, prépa santé, Classes préparatoires littéraires) et le lycée Alexis de Tocqueville (filière générale, technique, professionnelle et enseignement supérieur -BTS-), ainsi qu'un lycée aquacole.

Sur le pôle universitaire, installé sur les hauteurs d'Octeville, sont installés l'École d'ingénieurs de Cherbourg, l'IUT Cherbourg-Manche (qui accueille environ 1000 étudiants en formation continue ou initiale à travers 4 départements DUT, 4 licences pro, 1 DU, 1 DECF et 1 DAEU), ainsi que 2 antennes de l'Université de Caen (UFR de Sciences et UFR des Langues Vivantes Etrangères)

L'école de cinéma IMC Normandie s'est installée, à la suite de l'EICAR sur le site de l'ancien hôpital maritime, tandis que l'École Supérieure des Beaux-Arts se situe dans la zone des bassins.

L'Institut national des sciences et techniques de la mer (Intechmer) est implanté à Tourlaville.

Vestiges de l'importance de l'armée dans la ville, Cherbourg-Octeville accueille l'École des applications militaires de l'énergie atomique (EAMEA) et l'École des fourriers (situé à Querqueville).

Voir aussi

Lien externe