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Charles Frémine

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Charles Frémine.

Armand Charles Camille Frémine, né à Villedieu-les-Poêles le 3 mai 1841 et mort à Paris le 10 juin 1906, est un écrivain et un journaliste de la Manche.

Il est souvent associé à son frère Aristide Frémine (1837-1897).

Biographie

Né à Villedieu d'une famille d'origine bricquebétaise, Charles Frémine fait ses études au collège de Cherbourg et commence sa vie professionnelle aux Contributions indirectes comme son père et son frère avant lui. Il passe ensuite aux Chemins de fer de l'Ouest mais souhaitant effectuer une carrière littéraire, il abandonne le travail de bureau et part rejoindre son frère aîné Aristide dans la région parisienne en 1867. Dès l'année suivante, il contribue à la création d'une revue, Le Voyageur de commerce, qui ne survivra pas à la guerre franco-prussienne.

Pendant le siège de Paris, il s'engage dans le régiment d'artillerie de la Garde nationale.

La paix revenue, il devient journaliste et, pendant les trente années qui suivent, il collabore à plusieurs journaux républicains comme Le Siècle, Le Rappel, Le XIXe siècle ou La Justice et à plusieurs revues telles La Jeune France, L'Artiste, La Vie littéraire, L'Illustration, Le Livre, La Revue du Monde nouveau, La Renaissance littéraire et artistique, Les Annales politiques et littéraires, etc., où il livre articles, chroniques, critiques et poésies.

Il fréquente régulièrement le salon de Nina de Villard, où il côtoie notamment Charles Cros, Maurice Rollinat, Jean Richepin et Auguste de Chatillon avec lesquels il publie Les dixains réalistes en 1876. Avec plusieurs d'entre eux, il rejoint dès 1878 le club littéraire des Hydropathes et la revue du même nom.

En 1911, la revue L'Hippogriffe le décrira comme « vif, gouailleur, d'une humeur endiablée, indépendant, pétulant, insouciant, joignant, aux allures d'un héros de Murger, les qualités et les défauts d'un parfait bohème »[1].

Au fil des années, Charles Frémine publie plusieurs recueils de poésies, mais aussi plusieurs volumes de prose, essentiellement des contes ou des récits. Il sort aussi deux ouvrages en collaboration avec son frère Aristide dont il reste très proche.

Le Cotentin étant très présent dans son œuvre, on l'a souvent classé comme un écrivain régionaliste, mais son audience a longtemps été plus large. Sa description de la nature, des animaux comme des plantes, a conduit à intégrer ses textes dans de nombreuses anthologies, ainsi que dans les manuels de lecture des écoliers dès la fin du XIXe siècle. En 2001 encore, une édition remaniée et commentée de La Chanson du Pays a été publiée dans une collection de poche à destination d'un public jeune.

Les Pommiers et Noël normand restent probablement ses poésies les plus célèbres. La mise en musique de la première par un Bricquebétais, Eugène Vasche, en 1929 a renforcé sa popularité en Normandie.

Très atteint par la disparition de son frère et souffrant d'une affection du larynx qui se révèle incurable, il se donne la mort dans son appartement parisien de la rue d'Assas le 10 juin 1906.

Publications

  • Floréal, Paris, Alphonse Lemerre, 1870 - à lire sur Gallica
  • Armand Le Bailly (avec Aristide Frémine), Sandoz et Fischbacher, 1877 - à lire sur Gallica
  • Vieux airs et jeunes chansons, Lemerre, 1884.
  • Au pays de J.-F. Millet (Gruchy-Barbizon 1814-1875), Lemerre, 1885.
  • Le Roi des Écréhou, Dentu, 1886, réédition en 1998 chez Paréiasaure Sardinosaure - à lire sur Gallica
  • Les Français dans les Îles de la Manche (avec Aristide Frémine), Picard & Kahn, 1888.
  • Les îles anglo-normandes (avec Aristide Frémine), Librairie d’Éducation nationale, 1888 (version légèrement différente de l'ouvrage précédent).
  • Bouquet d'automne, Lemerre, 1890.
  • La Chanson du pays - Récits normands, Librairie Furne, 1893, réédition Arnaud-Bellée, 1973.
  • Poésies : Floréal, Chansons d'été, Bouquet d'automne, Société d'éditions littéraires et artistiques, 1900.
  • Poèmes et récits, Librairie de l'Education nationale, 1904.
  • Promenades et rencontres, Librairie générale, 1905, réédition Ville de Bricquebec, 2012 - à lire sur Gallica
  • Christi-Badet, L'écoute s'il pleut, Cahiers culturels de la Manche, 1993.
  • Contes et histoires de Normandie, Pocket, 2001.

Selon André Guillon, Charles Frémine préparait, peu avant mort, un nouveau livre, Le rosier de l'année, dont le manuscrit a semble-t-il disparu avec ceux de son frère.

Hommages

Une statue de Robert Delandre, inaugurée en 1929 à Bricquebec, le représente avec son frère et le sculpteur Armand Le Véel (1821-1905).

En outre, deux noms de voies de communes de la Manche commémorent Charles et Aristide Frémine :

À Bricquebec, Charles Frémine a donné son nom à une école maternelle.

Au Vrétot, à côté de Bricquebec, un groupe folklorique normand porte le nom de "Groupe Charles Frémine".

Bibliographie

  • Pierre Leberruyer, Bricquebec et ses environs dans l’œuvre des Frémine, Impr. commerciale cherbourgeoise, 1961.
  • André Guillon, « Deux écrivains régionalistes Aristide et Charles Frémine », Revue du département de la Manche, n° 124, 1989.
  • Pierre Leberruyer, « À l'occasion du 100e anniversaire de la mort du poète et conteur Charles Frémine », Revue du département de la Manche, n° 196, 2007.

Notes et références

  1. Manuel Manquez, L'Hippogriffe, avril 1911, cité dans Quand Bricquebec honore ses poètes, Imprimerie commerciale, Cherbourg, 1964

Liens externes

Article connexe