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« Château du Mesnil-Garnier » : différence entre les versions

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[[Charles Duhérissier de Gerville]] suppose qu'il y a eu au Mesnil-Garnier un château fort, probablement du {{13e}} siècle, sans savoir toutefois où il se situait.<ref>Charles Duhérissier de Gerville, « Second mémoire sur les anciens château de la Manche (deuxième partie) », ''Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie'' pp. 183 et suivantes [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item ''(lire en ligne)'']</ref>.
[[Charles Duhérissier de Gerville]] suppose qu'il y a eu au Mesnil-Garnier un château fort, probablement du {{13e}} siècle, sans savoir toutefois où il se situait.<ref>Charles Duhérissier de Gerville, « Second mémoire sur les anciens château de la Manche (deuxième partie) », ''Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie'' pp. 183 et suivantes [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2000414/f233.item ''(lire en ligne)'']</ref>.


Ce premier château aurait été construit par une famille de Thieuville. Par héritage, le fief passe dans la famille de Matignon avant 1470, puis au {{17e}} siècle dans dans la famille Morant. Les Morant font du fief une baronnie, puis un marquisat. C'est dans cette période qu'est érigé l'actuel château, dont il ne reste manifestement plus grand-chose. À nouveau la propriété change de mains pour passer dans la Famille Poilvilain « comtes de Cresnay ». Ce qui n'est pas une bonne chose : le bâtiment n'est plus entretenu et se délite doucement. Curieusement, un couvent de dominicains et un « hospice d'aliénés » sont cependant bâtis à proximité par ladite famille. On remarque d'ailleurs le lieu-dit « Le Couvent » à 700 m au sud du château sur le cadastre de 1826<ref name=cadastre />. Il est d'ailleurs possible que les deux institutions aient logé dans le même bâtiment, les dominicains s'occupant des « aliénés ».
Ce premier château aurait été construit par une famille de Thieuville. Par héritage, le fief passe dans la famille de Matignon avant 1470, puis au {{17e}} siècle dans dans la famille Morant. Les Morant font du fief une baronnie, puis un marquisat. C'est dans cette période qu'est érigé l'actuel château, dont il ne reste manifestement plus grand-chose. À nouveau la propriété change de mains pour passer dans la Famille Poilvilain « comtes de Cresnay ». Ce qui n'est pas une bonne chose : le bâtiment n'est plus entretenu et se délite doucement. Curieusement, un [[Couvent Saint-Thomas-d'Aquin (Le Mesnil-Garnier)|couvent de dominicains]] et un « hospice d'aliénés » sont cependant bâtis à proximité par ladite famille. On remarque d'ailleurs le lieu-dit « Le Couvent » à 700 m au sud du château sur le cadastre de 1826<ref name=cadastre />. Il est d'ailleurs possible que les deux institutions aient logé dans le même bâtiment, les dominicains s'occupant des « aliénés ».


Difficile d'imaginer à quoi ressemblait le château du {{17e}}. Le cadastre ancien laisse supposer deux bâtiments en "U" entourés de douves et se faisant face, ce n'est pas une certitude.
Difficile d'imaginer à quoi ressemblait le château du {{17e}}. Le cadastre ancien laisse supposer deux bâtiments en "U" entourés de douves et se faisant face, ce n'est pas une certitude.
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Un pavillon dont on a la photo (voir figure 1) a cependant été construit au centre du jardin carré. À le voir, il s'agit soit d'une construction intégrale du {{19e}} (avant 1826), soit d'un bâtiment fortement remanié à la même période ou plutôt à la fin du siècle, voire début {{20e}}. Ce pavillon est toujours présent sur la photo aérienne de [[1947]]<ref>Photo aérienne de 1947, Géoportail, [https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=-1.3034097205018724,48.865681778403115&z=18&l0=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.3D::GEOPORTAIL:OGC:WMTS==aggregate(0)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&l3=CADASTRALPARCELS.PARCELLAIRE_EXPRESS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&l4=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS.1950-1965::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l5=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes ''(voir en ligne)'']</ref>. Sur cette photo il n'y a aucune trace du jardin à la française, ce qui fait penser qu'il s'agit d'une invention récente.
Un pavillon dont on a la photo (voir figure 1) a cependant été construit au centre du jardin carré. À le voir, il s'agit soit d'une construction intégrale du {{19e}} (avant 1826), soit d'un bâtiment fortement remanié à la même période ou plutôt à la fin du siècle, voire début {{20e}}. Ce pavillon est toujours présent sur la photo aérienne de [[1947]]<ref>Photo aérienne de 1947, Géoportail, [https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=-1.3034097205018724,48.865681778403115&z=18&l0=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.3D::GEOPORTAIL:OGC:WMTS==aggregate(0)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.CASSINI::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&l3=CADASTRALPARCELS.PARCELLAIRE_EXPRESS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&l4=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS.1950-1965::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l5=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes ''(voir en ligne)'']</ref>. Sur cette photo il n'y a aucune trace du jardin à la française, ce qui fait penser qu'il s'agit d'une invention récente.


En tout cas, il ne reste plus pierre sur pierre de ce pavillon central. On a presque envie de dire tant mieux, tant il apparait disgracieux, dotés de détails boursouflés hors de propos. On dirait une gare prussienne construite en alsace-lorraine.
En tout cas, il ne reste plus pierre sur pierre de ce pavillon central. On a presque envie de dire tant mieux, tant il apparait disgracieux, dotés de détails boursouflés hors de propos. On dirait une gare prussienne construite en Alsace-Lorraine.


Ne subsistent donc du {{17e}} que le magnifique bâtiment au sud-est du carré (figure 3), un « rempart » symbolique muni de deux tours d'angle, dont l'une n'a plus de couverture et l'autre offre l'aspect d'un pigeonnier, et un jeu très savant de plusieurs ''avenues'' perpendiculaires entre elles, gage d'un paysage précieux.
Ne subsistent donc du {{17e}} que le magnifique bâtiment au sud-est du carré (figure 3), un « rempart » symbolique muni de deux tours d'angle, dont l'une n'a plus de couverture et l'autre offre l'aspect d'un pigeonnier, et un jeu très savant de plusieurs ''avenues'' perpendiculaires entre elles, gage d'un paysage précieux.

Version du 24 juin 2022 à 15:21

Figure 1. Carte postale ancienne montrant le pavillon central du parc, démoli après 1947

Le Château du Mesnil-Garnier est une demeure historique de la Manche, évidemment situé sur le territoire de la commune du Mesnil-Garnier.

Situation et description

Fichier:Mesnil-Garnier (Le) (Plan).jpg
Figure 2. Plan du Château du Mesnil-Garnier en relation avec le Bourg. Les dimensions sont prises sur le cadastre de 2022, sur lequel on a superposé le cadastre napoléonien de 1823.

Le château se trouve à quatre cents mètres à l'est du centre bourg actuel. Il est actuellement constitué d'un unique bâtiment situé à l'angle sud-est d'un très beau jardin à la française[1] . Ce jardin est de plan presque carré (110 m x 94 m).

Sur la figure 2, on a superposé le cadastre de 2022 et le cadastre de 1826[2]. Les bâtiments existants en 2022 sont colorés en jaune. On a surligné en bleu les parcelles de 1826 ou des aménagements paysagers avaient été manifestement réalisés pour le château, sur un axe quasi nord-sud, sur une longueur bien plus grande que ce qu'il en reste.

Histoire

figure 3. Carte postale ancienne montrant le bâti subsistant du château du Mesnil-Garnier. Le terme de "donjon" est particulièrement inapproprié !

Charles Duhérissier de Gerville suppose qu'il y a eu au Mesnil-Garnier un château fort, probablement du 13e siècle, sans savoir toutefois où il se situait.[3].

Ce premier château aurait été construit par une famille de Thieuville. Par héritage, le fief passe dans la famille de Matignon avant 1470, puis au 17e siècle dans dans la famille Morant. Les Morant font du fief une baronnie, puis un marquisat. C'est dans cette période qu'est érigé l'actuel château, dont il ne reste manifestement plus grand-chose. À nouveau la propriété change de mains pour passer dans la Famille Poilvilain « comtes de Cresnay ». Ce qui n'est pas une bonne chose : le bâtiment n'est plus entretenu et se délite doucement. Curieusement, un couvent de dominicains et un « hospice d'aliénés » sont cependant bâtis à proximité par ladite famille. On remarque d'ailleurs le lieu-dit « Le Couvent » à 700 m au sud du château sur le cadastre de 1826[2]. Il est d'ailleurs possible que les deux institutions aient logé dans le même bâtiment, les dominicains s'occupant des « aliénés ».

Difficile d'imaginer à quoi ressemblait le château du 17e. Le cadastre ancien laisse supposer deux bâtiments en "U" entourés de douves et se faisant face, ce n'est pas une certitude.

Un pavillon dont on a la photo (voir figure 1) a cependant été construit au centre du jardin carré. À le voir, il s'agit soit d'une construction intégrale du 19e (avant 1826), soit d'un bâtiment fortement remanié à la même période ou plutôt à la fin du siècle, voire début 20e. Ce pavillon est toujours présent sur la photo aérienne de 1947[4]. Sur cette photo il n'y a aucune trace du jardin à la française, ce qui fait penser qu'il s'agit d'une invention récente.

En tout cas, il ne reste plus pierre sur pierre de ce pavillon central. On a presque envie de dire tant mieux, tant il apparait disgracieux, dotés de détails boursouflés hors de propos. On dirait une gare prussienne construite en Alsace-Lorraine.

Ne subsistent donc du 17e que le magnifique bâtiment au sud-est du carré (figure 3), un « rempart » symbolique muni de deux tours d'angle, dont l'une n'a plus de couverture et l'autre offre l'aspect d'un pigeonnier, et un jeu très savant de plusieurs avenues perpendiculaires entre elles, gage d'un paysage précieux.

La basse-cour

Reste que le cadastre de 1826 signale un lieu-dit « La Basse cour » à l'est du château. Ce qui est quand-même nettement un vocabulaire moyenâgeux, modérément en rapport avec un château 17e. On y trouve une ferme ancienne, bien calée dans la trame urbaine du château, qui miraculeusement s'est vue adjoindre un hangar agricole (une stabulation ?), heureusement elle aussi calée dans la trame. On connait hélas la piètre qualité architecturale de ce genre de bâtisse, au moins celle-ci n'est elle pas posée n'importe où, à la va vite.

Le terme « Basse cour » nous fait penser que l'ancien château-fort était tout simplement au même endroit, ou à proximité. Après tout le domaine est assez vaste pour construire un château de plaisance à côté d'un château fort, avant de détruire ce dernier.

Géolocalisation

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Notes et références

  1. Photo aérienne de 2019 (voir en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 Cadastre napoléonien (lire en ligne)
  3. Charles Duhérissier de Gerville, « Second mémoire sur les anciens château de la Manche (deuxième partie) », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie pp. 183 et suivantes (lire en ligne)
  4. Photo aérienne de 1947, Géoportail, (voir en ligne)

Liens internes