Château de Valognes
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Le château de Valognes est un ancien château de la Manche, situé à Valognes.
En 1689, Louis XIV ordonne sa destruction sur les conseils de Louvois.
Histoire
Les premières mentions du château remontent au XIe siècle. Guillaume le Conquérant y séjourne fréquemment dans sa jeunesse : « Il s'y trouvait en sécurité auprès, près de l'ami de son défunt père, Néel de Saint-Sauveur. » [1]. Il y revient au début de son mariage avec Mathilde, en 1050 [1].
À partir de 1354, Charles le Mauvais fait construire un nouveau château [2] et s'y installe [1]. Du Guesclin lui fait le siège [1]. Par la suite, et jusqu'à la Guerre de Cent ans, le château subit plusieurs sièges et passe de mains des Anglais et des Navarrais à celles des Français, et réciproquement [1].
Le dernier siège voit le gouverneur Bernardin Gigault de Bellefonds, capituler le 6 avril 1649 [3].
Huit jours après, la démolition du château commence, qu'un ordre venu du Roi arrête peu après [3]. On peut encore voir « un grand donjon, des courtines, cinq grosses tours avec des fossés de soixante pieds de profondeur, tel à peu près qu'ils étaient au XVe siècle » [3]. Le 18 janvier 1689, 300 hommes envoyés par Vauban, sur ordre du Roi, achèvent la démolition, « ne conservant que la maison du gouverneur et la chapelle » [3]. Le château est détruit, mais il reste encore la porte, le pont, six grandes courtines et le donjon [2].
En 1771, Robert de Hesseln note : « Actuellement, on achève de détruire toutes ces ruines ; on comble et l'on aplanit tous ces fossés pour y faire une belle et grande place qui sera toute plantée d'arbres au pourtour... On perce un grand chemin droit pour aller à Cherbourg... et un autre pour aller en ligne droite à Montebourg. Valognes et tous les environs sont remplis de souterrains bien voûtés, mais effondrés en plusieurs endroits : ils servaient sans doute de communication au château, dans les temps de guerre. » [4].
Un bunker allemand de télécommunication est installé sur la place durant la Seconde Guerre mondiale.
Chronologie
- 1364 : Du Guesclin s'empare du château.
- 1378 : Du Guesclin s'empare du château.
- 1573 : le château est assiégé par le comte de Montgommery, chef des protestants. Il résiste pendant vingt-quatre jours, sans céder.
- 1649 : le comte de Matignon fait le siège du château. L'attaque commencée le 20 mars se solde le 5 avril par la reddition du marquis de Bellefonds.
- 1689 : destruction sur ordre de Louvois sous la responsabilité de l'intendant de Gourges.
- 1788 : les dernières ruines sont détruites.
Emplacement
- Il se situait sur l'emplacement de l'actuelle place du Château. Des projets de réaménagement de la place du château avec l’ouverture prochaine de sondages archéologiques préventifs apportent une connaissance renouvelée de ce site [5].
Ce qu'il en reste
- En février 2016, une partie d'un mur est mise au jour lors de travaux [6]. En mars 2019, de nouveaux pans de murs sont mis au jour, permettant de préciser les limites de l'édifice et l'emplacement de l'entrée principale [7].
Bibliographie
- G. Le Barbanchon, Le château de Valognes et ses origines, p. 81-107, Revue de la Manche, tome I, fasc. 2, avril 1959. (lire en ligne)
- Maud Fauvel, mémoire de maîtrise soutenu à l'université de Caen en 2001
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Georges Lepelley, « Aperçu géographique et historique », Art de Basse-Normandie, n° 56, spécial « Valognes », 1er trimestre 1971, p. 18.
- ↑ 2,0 et 2,1 « Comprendre l'histoire de Valognes à travers le château », Ouest-France, 13 février 2016.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 et 3,3 J. L. Adam, « Valognes], Cherbourg et le Cotentin, Impr. Le Maout, Cherbourg, p. 548.
- ↑ Robert de Hesseln, « Démolition du château de Valognes, 1771.
- ↑ « Un grand disparu, le château de Valognes » Le Pays d'art et d'histoire du clos du Cotentin, site internet (lire en ligne).
- ↑ « Avec les travaux, le château de Valognes refait surface », Ouest-France, site internet, 4 février 2016.
- ↑ Corinne Gallier, « Des pans de l'ancien château mis au jour par les archéologues», La Presse de la Manche, site internet, 30 mars 2019.