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* Ernest Nègre <ref>Ernest Nègre, ''Toponymie Générale de la France'', Droz, Genève, t. II, 1991, p. 755, § 12747.</ref> envisage une formation [[gallo-roman]]e °<small>CARTERIACU</small>, dérivé toponymique en [[Élément -ACU|<small>-(I)ACU</small>]] d'un nom de personne attesté en Gaule sous la forme ''Carterius'', soit « (le domaine) de Carterius ». <ref>Marie-Thérèse Morlet, dans ''Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VI{{e}} au XII{{e}} siècle'', Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 104a., considère ''Carterius'' comme la [[forme latinisée]] d'un anthroponyme germanique ''Karthari'', combinaison des éléments ''kart-'', forme mutée de ''gard-'' « enclos, demeure » (très rare comme premier élément) + ''-hari'' « armée ». Mais ce nom, qui est à l'origine de celui de saint Chartier, pourrait fort bien, comme le pensent d'autres spécialistes, reposer simplement sur le latin ''carrus'', ''carrum'' « char », et correspondre au latin médiéval ''cartarius'' « charretier ».</ref>. Cette interprétation est conforme à la toute première attestation du toponyme, ''Carterei'' en 1125.
* Ernest Nègre <ref>Ernest Nègre, ''Toponymie Générale de la France'', Droz, Genève, t. II, 1991, p. 755, § 12747.</ref> envisage une formation [[gallo-roman]]e °<small>CARTERIACU</small>, dérivé toponymique en [[Élément -ACU|<small>-(I)ACU</small>]] d'un nom de personne attesté en Gaule sous la forme ''Carterius'', soit « (le domaine) de Carterius ». <ref>Marie-Thérèse Morlet, dans ''Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VI{{e}} au XII{{e}} siècle'', Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 104a., considère ''Carterius'' comme la [[forme latinisée]] d'un anthroponyme germanique ''Karthari'', combinaison des éléments ''kart-'', forme mutée de ''gard-'' « enclos, demeure » (très rare comme premier élément) + ''-hari'' « armée ». Mais ce nom, qui est à l'origine de celui de saint Chartier, pourrait fort bien, comme le pensent d'autres spécialistes, reposer simplement sur le latin ''carrus'', ''carrum'' « char », et correspondre au latin médiéval ''cartarius'' « charretier ».</ref>. Cette interprétation est conforme à la toute première attestation du toponyme, ''Carterei'' en 1125.


* René Lepelley <ref>René Lepelley, ''Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie'', Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 59a s.v. '''Barneville-Carteret'''.</ref> a proposé de voir ici un toponyme d'origine scandinave, constitué des éléments ''kart'' « terrain caillouteux » + ''reið'' « mouillage », soit le sens global de « endroit caillouteux où les bateaux peuvent mouiller ». Les formes anciennes n'interdisent pas cette interprétation.
* René Lepelley <ref>René Lepelley, ''Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie'', Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 59a s.v. '''Barneville-Carteret'''.</ref> a proposé de voir ici un toponyme d'origine scandinave, constitué des éléments ''kart'' « terrain caillouteux » + ''reiðr'' « mouillage », soit le sens global de « endroit caillouteux où les bateaux peuvent mouiller ». Les formes anciennes n'interdisent pas cette interprétation.


Les deux dernières tentatives d'explication sont les plus solides, rendant entièrement compte du toponyme de manière plausible. L'explication par le scandinave ''kart'' « terrain caillouteux » + ''reið'' « mouillage » a cependant l'avantage de correspondre à la topographie du lieu, ainsi qu'à la prononciation traditionnelle [kar'tre]. Ceci n'est certes pas une preuve, mais tend à rendre cette interprétation plus probable, dans l'état actuel de nos connaissances.
Les deux dernières tentatives d'explication sont les plus solides, rendant entièrement compte du toponyme de manière plausible. L'explication par le scandinave ''kart'' « terrain caillouteux » + ''reiðr'' « mouillage » a cependant l'avantage de correspondre à la topographie du lieu, ainsi qu'à la prononciation traditionnelle [kar'tre]. Ceci n'est certes pas une preuve, mais tend à rendre cette interprétation plus probable, dans l'état actuel de nos connaissances.


== Histoire ==
== Histoire ==

Version du 7 décembre 2013 à 22:57

Carteret vu du château des Sirènes, par Adolphe Lalyre.
La plage de Carteret par Adolphe Lalyre.
Le port de Carteret.

Carteret est une ancienne commune de la Manche qui fait partie aujourd'hui de Barneville-Carteret.

  • Prononciation locale. — API : [kar'tre]; transcription francisée : car-tré [1].

Toponymie

Attestations anciennes

  • Carterei 1125 [2].
  • [abl.] Cartraio [2] ou Cartreio [3] 1125 .
  • Chartrai 1156 [3].
  • [abl.] Cartrahio 1167 [3].
  • Cartrai 1160/1174 [4].
  • Cartret 1179 [5].
  • Carterei 1180 [6].
  • [abl.] Kartraio 12e s. [3].
  • Kartrait ~1210 [3].
  • Cartrait ~1210 [3].
  • Cartreit ~1280 [3].
  • Gieffrey de Quartrayt 1318 [3].
  • ecclesi[a] de Quartereto 1332 [7].
  • Carteret 1351/1352 [8].
  • Carterel 1612/1636 [9], 1677 [10].
  • Carteret 1689 [11], 1693 [12].
  • Nez / Roque de Carteret 1694 [13].
  • Carteret 18e s. [14].
  • Carterel 1713 [15].
  • Nez de Carteret 1716 [16].
  • Carteret 1719 [17], 1749 [18], 1753 [19].
  • Carterel (ou -ret ?) 1758 [20].
  • Carteret 1781 [21], 1753/1785 [22], 1792 [23], 1793 [24], 1801 [25], 1804 [26].
  • Cartelet [sic] 1828 [27].
  • Carteret 1829 [28], 1854 [29], 1889 [30], 1903 [31], 1962 [32], 1972 [33], 2007 [34].

Étymologie

Ce nom a jusqu'à présent divisé les spécialistes.

  • Les deux ancêtres, Auguste Longnon [35] et Auguste Vincent [36], sont muets sur la question.
  • Albert Dauzat [37], toujours prompt à invoquer une racine pré-indo-européenne en cas de difficulté, hésite entre le latin quartarius « quartier de rocher » suivi d'un suffixe collectif -etum, soit « le lieu où il y a des quartiers de rochers », et la racine pré-indo-européenne °kar- « rocher » suivi d'un suffixe indéterminé + -etum, avec en gros le même sens. La première de ces hypothèses semble infirmée par la forme Chartrai de 1156 (qua- ne peut aboutir à cha-). La seconde est trop vague pour pouvoir être retenue.
  • François de Beaurepaire [3] a opté pour un toponyme de formation gauloise °Carterate, constitué d'un élément °cartor-, variante de °cortor-, de sens inconnu, mais que l'on pense être également à l'origine de Courtrai en Belgique (Cortoriacense ~400) et du nom gallo-romain de Reims (Duriocortorum). Dans ce cas, l'élément °cartor- serait suivi du suffixe toponymique gaulois -ate, bien attesté. Force est de constater que cette explication n'explique pas grand chose, et s'appuie sur des éléments assez ténus.
  • Ernest Nègre [38] envisage une formation gallo-romane °CARTERIACU, dérivé toponymique en -(I)ACU d'un nom de personne attesté en Gaule sous la forme Carterius, soit « (le domaine) de Carterius ». [39]. Cette interprétation est conforme à la toute première attestation du toponyme, Carterei en 1125.
  • René Lepelley [40] a proposé de voir ici un toponyme d'origine scandinave, constitué des éléments kart « terrain caillouteux » + reiðr « mouillage », soit le sens global de « endroit caillouteux où les bateaux peuvent mouiller ». Les formes anciennes n'interdisent pas cette interprétation.

Les deux dernières tentatives d'explication sont les plus solides, rendant entièrement compte du toponyme de manière plausible. L'explication par le scandinave kart « terrain caillouteux » + reiðr « mouillage » a cependant l'avantage de correspondre à la topographie du lieu, ainsi qu'à la prononciation traditionnelle [kar'tre]. Ceci n'est certes pas une preuve, mais tend à rendre cette interprétation plus probable, dans l'état actuel de nos connaissances.

Histoire

En 1881, création de la Société anonyme des terrains et vapeur de Carteret.

Le 1er janvier 1965, elle fusionne avec Barneville-sur-Mer pour former la nouvelle commune de Barneville-Carteret (arrêté du 10 septembre 1964).

Démographie

Évolution démographique de 1793 à 1962 (Sources : Cassini [41] et INSEE [42])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
453 475 430 510 513 540 542 511 509 470
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
499 524 533 494 492 523 560 550 520 581
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
571 637 690 714 758 979 789 754 ... ...
1982 1990 1999 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
... ... ... ... ... ... ... ... {{{2 011}}} {{{2 012}}}
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
{{{2 013}}} {{{2 014}}} {{{2 015}}} {{{2 016}}} {{{2 017}}} {{{2 018}}} {{{2 019}}} {{{2 020}}} {{{2 021}}} {{{2 022}}}
De 1962 à 1999 : Population sans doubles comptes. Depuis 2006 : Population municipale.
Notice communale de Carteret sur le site Cassini


Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Parti Qualité Observations
1803-1808 Guillaume Noël Maire en l'an XII
1808-1816 François Duval
1816-1833 Nicolas Noël
1834-1845 Louis Lepelletier
1845-1847 Leforestier Adjoint au maire
1847-1870 Edmond du Châtel
1870-1873 Ferdinand Lepelletier
1873-1875 Pierre Bienaimé Barbey
1875-1882 Alphonse Lecannelier
.......-1965 .......
Source : Archives départementales 50.
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

  • Dédicace de l'église paroissiale : initialement Saint-Louis[43]; aujourd'hui Saint-Germain-le-Scot.
  • Patron (présentation) : l'abbé du Mont-Saint-Michel.
  • Fête patronale : ?

Bibliographie

  • Jean Barros, « Une émeute à Carteret », Revue du département de la Manche, n° 31-32, 1966.

Notes et références

  1. Cette prononciation traditionnelle tend aujourd'hui à reculer face à [kartə're] (car-te-ré), voire [kartə'rɛ] (car-te-rè), d'origine horsaine. Son adoption progressive peut s'expliquer par le nom plus récent de Barneville-Carteret : les deux éléments s'équilibrent d'un point de vue rythmique s'ils sont prononcés tous les deux en trois syllabes, ce qui est obligatoire dans Barneville.
  2. 2,0 et 2,1 Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XVI (juin 1966), § 192 bis.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 93.
  4. Wace, Roman de Rou, 1160-1174, édition de Frédéric Pluquet, Rouen, Frère ed., 1827, t. II, p. 240, l. 3584.
  5. Léopold Delisle, Chronique de Robert de Torigni, abbé du Mont-Saint-Michel, A. Le Brument, Rouen, vol. II, 1873, p. 316 § XLII.
  6. Thomas Stapleton, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, Londres, t. I, 1840, p. 30.
  7. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 337B.
  8. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 373B.
  9. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
  10. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  11. G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, Collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  12. Greenville Collins, Chart of the channell, Manche, 1693 [BNF, Collection d'Anville, cote 00757].
  13. Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BNF, IFN-7710251].
  14. Carte de la Manche, 18e s. [BNF, Collection d'Anville, cote 00761 B].
  15. Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  16. Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
  17. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  18. Nouvelle carte réduite de la Manche, Chez Mr Bellin, Paris, 1749 [BNF, Collection d'Anville, cote 00762 B].
  19. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BNF]
  20. G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
  21. Louis Stanislas d'Arcy de la Rochette, « A chart of the islands of Jersey and Guernsey, Sark, Herm and Alderney; with the adjacent coast of France », 1781, reproduit dans General atlas, publ. par William Faden, London, 1811.
  22. Carte de Cassini.
  23. Les Auteurs de l’Atlas National de France, Atlas National Portatif de la France, Bureau de l’Atlas National, Paris, 1792; dans le nom de Fort Carteret.
  24. Site Cassini.
  25. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
  26. Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France, impr. Baudouin, libr. Laporte, vol. I (A-CNO), an XIII (1804), p. 552a.
  27. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 413.
  28. Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Valognes, p. 164.
  29. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  30. Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
  31. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  32. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  33. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  34. Carte IGN au 1 : 25 000.
  35. Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929; rééd. Champion, Paris, 1979.
  36. Auguste Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles, 1937.
  37. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 150b.
  38. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 755, § 12747.
  39. Marie-Thérèse Morlet, dans Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 104a., considère Carterius comme la forme latinisée d'un anthroponyme germanique Karthari, combinaison des éléments kart-, forme mutée de gard- « enclos, demeure » (très rare comme premier élément) + -hari « armée ». Mais ce nom, qui est à l'origine de celui de saint Chartier, pourrait fort bien, comme le pensent d'autres spécialistes, reposer simplement sur le latin carrus, carrum « char », et correspondre au latin médiéval cartarius « charretier ».
  40. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 59a s.v. Barneville-Carteret.
  41. Population avant le recensement de 1962.
  42. INSEE : Population depuis le recensement de 1962.
  43. Dédicace de l'ancienne église, devenue un temple protestant.