« Carneville » : différence entre les versions
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Version du 4 janvier 2011 à 19:52
Carneville est une commune du département de la Manche.
Commune de Carneville | |
---|---|
Arrondissement | Cherbourg-Octeville |
Canton | Saint-Pierre-Église |
Intercommunalité | Communauté de communes du canton de Saint-Pierre-Église |
Gentilé | Carnevillais(es) |
Population | 225 hab. |
Superficie | 6,88 km² |
Densité | Erreur d’expression : opérateur < inattendu. hab./km2 |
Altitude | |
Code postal | 50330 |
N° INSEE | 50101 |
Maire | Jean-Louis Salley |
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Toponymie
Attestations anciennes
- quandam terram, quæ vocatur Chernetvilla (?) 1074 [1]. Ce nom, identifié à Carneville par l'éditeur du Livre Noir de Bayeux ainsi qu'Adigard des Gautries et Lechanteur [2], est rattaché à Quesnay-Guesnon (Calvados) par François de Beaurepaire [3], qui le cite sous la forme Quernet villa.
- Carnanvilla 12e s. [3].
- Kiernevilla 1196 [3].
- t[er]ra de Carnãvill[a] 1198 [4].
- Willelmus de Carnanvilla 1260 [5], 1280 [6].
- Carnanvilla 1280 [3].
- Quernevilla 1304 [3], 1351/1352 [7], 1395 [3].
- Carneuville [lire Carnenville ?] 1551 [8].
- Carneville 1551 [9], 1562 [10], 1612/1636 [11], 1677 [12], 1689 [13], 1713 [14], 1716 [15], 1719 [16], 1758 [17].
- Garneville 1781 [18].
- Carneville 1753/1785 [19], 1793 [20], 1801 [21], 1829 [22].
- Corneville 1854 [23].
- Carneville 1889 [24], 1903 [25], 1962 [26], 1972 [27], 1978, 1993 [28], 2007 [29].
Étymologie
Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). L'identification du premier élément, vraisemblablement un anthroponyme, ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes. Il existe en outre une incertitude relative à la toute première attestation.
- Albert Dauzat [30], sans citer de formes anciennes, penche pour un nom de personne d'origine germanique Cherno. La série de formes en Carnanville ne vient pas vraiment confirmer cette opinion.
- Adigard des Gautries et Lechanteur [2] admettent Chernetvilla, et en conséquence réfutent l'interprétation précédente, avec laquelle cette attestation est incompatible. Ils font part de leur incertitude, mais rapprochent néanmoins le toponyme de Carnaby en Angleterre (Cherendebi 1086, Kerendebi 1155/1157, Kernetebi 1190, Kerneteby 1267), et envisagent éventuellement un nom scandinave indéterminé [31].
- Marie-Thérèse Morlet [32] ne cite pas ce nom, le considérant implicitement soit comme scandinave, soit comme obscur.
- François de Beaurepaire [3] rejette Chernetvilla, qu'il cite sous la forme Kernet villa et identifie à Quesnay-Guesnon (Calvados), mais n'en tire aucune conclusion. Il est suivi en cela par René Lepelley [33], qui considère également le premier élément comme indéterminé.
- Ernest Nègre [34] admet Chernetvilla, qu'il rattache à un nom de personne d'origine germanique Cherino(n) ou Gerinolt.
L'identification de Chernetvilla a toujours été incertaine. Le premier à hésiter est l'abbé Bourrienne, éditeur du Livre Noir de Bayeux, qui analyse la charte en question [1], rédigée à Rouen le 30 novembre 1074, et dans laquelle Odon de Conteville, évêque de Bayeux, frère de Guillaume le Conquérant, acquiert d'Herbert d'Agneaux la terre de Chernetvilla pour l'église cathédrale de Bayeux : l'abbé situe résolument le lieu dans le Calvados, mais ne se décide pas entre Le Quesnay-Guesnon et Cainet, ancienne commune aujourd'hui réunie au Fresne-Camilly. Or surprise lorsque l'on consulte l'index à la fin du tome II, p. 383 : Chernetvilla est devenue Carneville, dans la Manche.
Le problème est de taille, car selon que l'on identifie ou non Chernetvilla à Carneville, on est susceptible d'aller dans des directions différentes. Il faut cependant prendre un certain nombre de points en considération.
- D'une part, rien dans le texte n'implique formellement que ce lieu soit dans le Calvados. Les chartes du Livre Noir de Bayeux évoquent beaucoup d'autres églises de la Manche (et plus précisément, du diocèse d'Avranches) dont les bénéfices revenaient à la cathédrale de Bayeux. En outre, la vente faite de la terre de Chernetvilla par Herbert d'Agneaux ne va pas contre sa localisation dans la Manche. Malheureusement, les pouillés du diocèse de Coutances omettent de mentionner Carneville, de sorte que l'on ignore le patron de son église au Moyen Âge.
- D'autre part, les formes anciennes de Quesnay-Guesnon et Cainet vont toutes dans le même sens, et remontent sans ambiguïté à un type gallo-roman °CASSANETU « chênaie ». Même avec de la bonne volonté, il est difficile d'y assimiler Chernetvilla, voire Kernet villa (d'où vient cette forme alternative, d'ailleurs ?). De plus, les toponymes en -ville admettent comme premier élément, soit un nom de personne, soit moins fréquemment un appellatif ou un adjectif. Les cas où -ville a été suffixé à un toponyme préexistant sont rarissimes (quoiqu'ils existent).
Ces différents arguments semblent militer en faveur d'une identification Chernetvilla = Carneville. Le rapprochement avec les attestations anciennes de Carnaby, dû à Adigard des Gautries et Lechanteur [2], semble la piste la plus intéressante. Dans un cas comme dans l'autre, on constate une alternance de formes en Kernet(e)- et de formes à nasales (Carnan- pour Carneville, Cherende- / Kerende- pour Carnaby), qui vont, quoi qu'en dise Ekwall, dans le sens d'un anthroponyme scandinave °Kǣrandi ayant subi une métathèse °Kǣrandi > °Kǣrnadi. Le seul problème est que l'on a ici affaire à un nom de personne hypothétique, certes basé sur un nom commun attesté. À tout prendre, cette solution semble néanmoins la meilleure, dans l'état actuel de nos connaissances.
Géographie
- Longitude Ouest : 01° 26' 44
- Latitude Nord : 49° 40' 18
Histoire
Démographie
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
576 | 434 | 643 | 665 | 587 | 570 | 590 | 582 | 519 | 481 | 458 | 463 | 436 | 434 | 413 | 370 | 355 | 345 | ||||||
source : site Cassini |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
309 | 273 | 260 | 229 | 263 | 245 | 247 | 262 | 233 | 219 | 194 | 177 | 213 | 241 | 222 | 230 | |
source : site Cassini; Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Valognes.
- Sergenterie : Val de Saire.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Cherbourg (1790-1795).
- Arrondissement : Valognes (1800), Cherbourg (1811), Cherbourg-Octeville (2000).
- Canton : Saint-Pierre-Église (1790).
Les maires
Période | Identité | Qualité | |
---|---|---|---|
J.-F. Hamel | |||
Jean-Adrien Fouquet | |||
Hamel | Agent | ||
Fouquet | |||
François Hamel | |||
René-Louis-François Fouquet | |||
Charles Lecrivain | |||
Pierre-Georges Barreaux | |||
Ch. Guérard | |||
Louis-François-Paulin Simon de Carneville | |||
Joseph Guérard | |||
Pierre-Barnabé Lebrequier | |||
Pierre-Louis Fouquet | |||
Jean-Pierre-Napoléon Lebrequier | Huissier | ||
Louis Lebrequier | |||
Pierre Planque | |||
Paul Mahaut | |||
Jean-François Guérard | |||
Guy Ingouf | |||
Jean-Louis Salley | Enseignant | ||
À compléter. |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
Lieux et monuments
- Château (18e s.), Monument historique (MH), et sa boulangerie inscrite à l'Inventaire des monuments historiques (IMH).
- Cimetière : sur la tombe de Geneviève Lamache on peut y lire : « Ici repose Geneviève Napoléon Lamache, orpheline d'Austerlitz ». Cette jeune fille était une fille adoptive de Napoléon Ier, comme tous les enfants des soldats morts à la bataille d'Austerlitz.
- Dolmen.
- Ancien manoir (1699).
- Motte féodale du Clos du Colombier.
- Église (17e / 18e s.).
- Vallée des Moulins.
- Hameau Giot.
- Pointe du Brick (site naturel).
Personnalités liées à la commune
- Georges Symon de Carneville (1750-1837), militaire.
- François Symon de Carneville (1754-1816), militaire.
Événements
Une importante inondation frappe la région le 1er novembre 2008. Cinq mois plus tard, Carneville bénéficie du classement en « état de catastrophe naturelle » [35].
Annexes
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Abbé V. Bourrienne, Antiquus Cartularius Ecclesiæ Baiocensis (Livre Noir de l'église de Bayeux); Société de l’histoire de Normandie, Rouen, A. Lestringant, Paris, Auguste Picard, t. 1, 1902, p. 3, § II.
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, « Les noms de communes de Normandie », in Annales de Normandie XVI (juin 1966), § 583.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 92.
- ↑ Thomas Stapelton, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, t. II, Londres, 1844, p. 473.
- ↑ Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 122, § 26.
- ↑ Julie Fontanel, op. cit., p. 125, § 28.
- ↑ Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 378F.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 182.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, op? cit., p. 191.
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 838.
- ↑ Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
- ↑ Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
- ↑ G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, Collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BNF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
- ↑ Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
- ↑ G. Robert de Vaugondy, Carte du gouvernement de Normandie, Paris, 1758.
- ↑ Louis Stanislas d'Arcy de la Rochette, « A chart of the islands of Jersey and Guernsey, Sark, Herm and Alderney; with the adjacent coast of France », 1781, reproduit dans General atlas, publ. par William Faden, London, 1811.
- ↑ Carte de Cassini.
- ↑ Site Cassini.
- ↑ Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris, 1801-1870.
- ↑ Annuaire de la Manche (1829), Statistique de l'arrondissement de Cherbourg, p. 133.
- ↑ V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
- ↑ Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
- ↑ Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
- ↑ Atlas de Normandie, Caen, 1962.
- ↑ Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
- ↑ Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
- ↑ Carte IGN au 1 : 25 000.
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 149b.
- ↑ Le premier élément de Cherendebi, Kerendebi est identifié à un sobriquet scandinave °Kǣrandi « procédurier, chicanier » par Eilert Ekwall dans The Concise Oxford Dictionary of English Place-names (4th edition), Oxford University Press, Oxford, 1960, p. 88. Ce nom est formé sur le participe présent du verbe kǣra « poursuivre en justice »; il représenterait un équivalent de Kærir, nom scandinave attesté. Mais l'auteur considère que les formes postérieures du toponyme posent problème.
- ↑ Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985.
- ↑ René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 86b.
- ↑ Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 930, § 16609.
- ↑ Ouest-France, 21 février 2009.