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Après avoir débarqué à [[Utah Beach]] et conquis entièrement le [[Cotentin]], l'armée américaine fait des milliers et des milliers de prisonniers, allemands notamment, mais également lituaniens, estoniens, etc.
Après avoir débarqué à [[Utah Beach]] et conquis entièrement le [[Cotentin]], l'armée américaine fait des milliers et des milliers de prisonniers, allemands notamment, mais également lituaniens, estoniens, etc.


Elle entreprend donc d'aménager des camps d'enfermement pour abriter et contrôler ces militaires vaincus.
À la fin de l'été, elle décide de ne plus les envoyer aux États-Unis et en Grande-Bretagne <ref name=Crecet1>Nathalie Lemarchand, « Étude ethnologique associée aux fouilles archéologiques du camp de La Glacerie (Manche) », Centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie (Crécet), 2009. </ref>. Elle entreprend donc d'aménager des camps d'enfermement pour abriter et contrôler ces militaires vaincus.


Le premier du genre en [[Normandie]] est créé officiellement le [[1er août|1{{er}} août]] [[1944]] à La Glacerie, au lieu-dit La Motterie <ref name=Abn>François Fichet de Clairfontaine, « Le camp de travail de prisonniers de guerre allemands 112 A », ''Archéologie en Basse-Normandie'', n° 2, octobre 2013. </ref>. Il est effectivement mis en service en octobre 1944 <ref name=Abn/>.
Le premier du genre en [[Normandie]] est créé officiellement le [[1er août|1{{er}} août]] [[1944]] à La Glacerie, au lieu-dit La Motterie <ref name=Abn>François Fichet de Clairfontaine, « Le camp de travail de prisonniers de guerre allemands 112 A », ''Archéologie en Basse-Normandie'', n° 2, octobre 2013. </ref>. Il est mis effectivement en service en octobre 1944 <ref name=Abn/>.


Le camp de prisonniers couvre une surface de 56 hectares sur lesquels sont construites plusieurs centaines de cabanes, ainsi qu'un camp de transit et un petit camp de travail <ref name=Abn/>. Il abrite 28 000 prisonniers en mai [[1945]] <ref name=Abn/>.
Le camp de prisonniers couvre une surface de 56 hectares sur lesquels sont construites plusieurs centaines de cabanes, ainsi qu'un camp de transit et un petit camp de travail <ref name=Abn/>. Il abrite 28 000 prisonniers en mai [[1945]] <ref name=Abn/>. Ils sont principalement affectés au [[port de Cherbourg]], à la reconstruction, au déminage,n ainsi qu'aux travaux agricoles <ref name=Crecet1/>.


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==Notes et références==
==Notes et références==

Version du 22 décembre 2013 à 09:32

Le camp de prisonniers de guerre de La Glacerie est une structure militaire américaine située à La Glacerie.

Après avoir débarqué à Utah Beach et conquis entièrement le Cotentin, l'armée américaine fait des milliers et des milliers de prisonniers, allemands notamment, mais également lituaniens, estoniens, etc.

À la fin de l'été, elle décide de ne plus les envoyer aux États-Unis et en Grande-Bretagne [1]. Elle entreprend donc d'aménager des camps d'enfermement pour abriter et contrôler ces militaires vaincus.

Le premier du genre en Normandie est créé officiellement le 1er août 1944 à La Glacerie, au lieu-dit La Motterie [2]. Il est mis effectivement en service en octobre 1944 [2].

Le camp de prisonniers couvre une surface de 56 hectares sur lesquels sont construites plusieurs centaines de cabanes, ainsi qu'un camp de transit et un petit camp de travail [2]. Il abrite 28 000 prisonniers en mai 1945 [2]. Ils sont principalement affectés au port de Cherbourg, à la reconstruction, au déminage,n ainsi qu'aux travaux agricoles [1].

Il est remis aux autorités françaises le 11 août 1945 [1] et fermé en octobre 1946 [3] ; les derniers prisonniers étant transférés à la caserne Rochambeau [2]. Les cabanes sont alors brûlées, les matériels récupérés ou vendus aux brocanteurs et les terrains nivelés au bulldozer [2].

En 2006, des vestiges de ce camp sont mis au jour par une équipe de l’Institut national de la recherche archéologique préventive (INRAP)[2]. À partir du 19 janvier 2009 et jusquà fin mars [1], une étude préventive est conduite par l'opérateur Oxford Archéologie Grand Ouest sur 3,7 hectares [2], soit à peine 7 % de l'ensemble. Près de 4 000 objets sont trouvés (flacons de médicaments, objets personnels, fragments de mobilier...) [4]. Ils donnent des détails inédits sur la vie au quotidien des prisonniers et révèlent l'existence d'un vaste système D au sein du camp permettant à ses occupants d'améliorer leur condition [4].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Nathalie Lemarchand, « Étude ethnologique associée aux fouilles archéologiques du camp de La Glacerie (Manche) », Centre régional de culture ethnologique et technique de Basse-Normandie (Crécet), 2009.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 et 2,7 François Fichet de Clairfontaine, « Le camp de travail de prisonniers de guerre allemands 112 A », Archéologie en Basse-Normandie, n° 2, octobre 2013.
  3. En septembre 1948, selon Nathalie Lemarchand, « Étude ethnologique associée aux fouilles archéologiques du camp de La Glacerie (Manche) », Crécet, 2009.
  4. 4,0 et 4,1 Édouard Launet, « Mémoires de terre », Libération, 11 octobre 2011.