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Bon Dumoucel

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Autoportrait de Mouchel
Poissonnerie de la Grande-Rue à Cherbourg par Mouchel 1838.

Bon Dumoucel dit Mouchel, né à Cherbourg le 8 octobre 1807 et mort dans la même commune le 14 mars 1846, est un peintre de la Manche, premier maître de Jean-François Millet.

Biographie

Élève au séminaire, il se marie à une paysanne et s'installe au Roule.

Ancien élève de David, il se spécialise dans les portraits, les miniatures, et les scènes anecdotiques. Il « a laissé quelques-unes de ses toiles à plusieurs églises de l'arrondissement, entre autres à celle de Notre-Dame-du-Roule, sa paroisse » [1].

Il est le premier maître de Jean-François Millet, auquel il refuse de donner des conseils, le laissant exprimer son inspiration et l'envoyant au musée de Cherbourg copier les tableaux exposés.

Alfred Sensier, dans l'ouvrage qu'il consacre à Jean-François Millet écrit sur Dumoncel :

« Ce Mouchel était bien le plus étrange des originaux ; rien qu'à ce titre, il mériterait une notice dans les biographies des artistes normands". Il avait été instruit au séminaire et s'était marié à une bonne paysanne qui demeurait avec lui au Roule, dans une petite vallée où il cultivait son jardin, près d'un moulin qui lui appartenait, et dont on entendait de son atelier le tictac musical. Il aimait les arts en fanatique ; Teniers, Rembrandt et Brauwer étaient ses idoles. Il aimait aussi la campagne et les animaux, et il passait des heures entières en tête à tête avec un cochon dont il prétendait comprendre le dialecte et les confidences.
Il commençait avec une grande facilité et avec un certain goût de grandes toiles qu'il n'achevait pas toujours. Les curés de village lui demandaient des tableaux d'autel qu'il exécutait lestement et qu'il donnait gratis aux églises. C'était une espèce d'anachorète au visage de saint Jean-Baptiste, illuminé et affolé par l'amour de la nature et des maîtres.
Il était dévot, puis se faisait libre-penseur, revenait ensuite au giron de l'église, en se moquant des prêtres, se confessait, se brouillait avec son curé, retournait au onfessionnal et se reculait épouvanté de ses libertés schismatiques. Il a fini par mourir dans l'impénitence, ne voulant voir « aucun homme noir » [2]. ».

Notes et références

  1. Journal de Cherbourg du 19 mars 1846.
  2. Alfred Sensier, La Vie et l'œuvre de J.-F Millet, A. Quantin, 1881.

Voir aussi