Actions

Bernard Beck (1914)

De Wikimanche

Bernard Beck, né à Gavray le 9 janvier 1914 et mort à Granville le 21 avril 2009, est un homme politique de la Manche.

Biographie

Élève au lycée de Coutances, il obtient la mention très bien au baccalauréat. Il devient élève à l'institut d'Agneaux. Surveillant général à Paris pour financer ses études, il obtient une licence de droit et un diplôme d'études de droit public et d'économie politique, et débute en 1937 comme rédacteur au ministère des finances. Agent de liaison lors de la Seconde Guerre mondiale, il est démobilisé et réintègre le ministère des finances où il côtoie Alain Poher.

En 1947, il entre en qualité de chargé de mission au cabinet du ministre des finances, Robert Schuman. Partageant ses valeurs démocrates-chrétiennes et proeuropéennes, il devient proche du ministre, et fait carrière au gré des nominations de Schuman, comme chef de cabinet du Président du conseil (1947-1948), chargé de mission dans le cabinet du ministre des Affaires étrangères (1948-1951) et conseiller technique auprès du garde des sceaux (1955-1956). En 1954, il est le directeur de cabinet du ministre des Travaux publics, des transports et du tourisme, Jacques Chastellain. Puis, il est appelé entre 1957 et 1958 par Alain Poher, secrétaire d'État à la marine, pour diriger son cabinet.

Entré à la Cour des comptes en mai 1948, en qualité de conseiller référendaire de 2e classe, il devient conseiller maître en 1965, et est nommé secrétaire général de l'institution entre 1961 à 1966.

Devenu président du Sénat, et à ce titre chargé de l'intérim de la Présidence de la République à la démission de Charles de Gaulle, Alain Poher nomme Bernard Beck secrétaire général de l'Élysée le 28 mai 1969 jusqu'au 20 juin suivant. À la mort de Georges Pompidou, Poher est à nouveau chargé de l'Élysée par intérim, et il l'appelle encore, du 3 avril au 27 mai 1974.

En parallèle, il siège dans les instances de l'État, telle la commission de vérification des comptes des entreprises publiques, dont il préside la section « énergie » entre 1975 à 1977, période durant laquelle il préside également la commission de redevance pour la radio-télévision.

Président de chambre, il est succède à Désiré Arnaud le 15 mai 1978 comme premier président de la Cour des comptes. Discret à cette fonction, il instaure les chambres régionales des comptes et mène notamment la nationalisation des banques lors de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Admis à la retraite le 15 octobre 1982, et accédant au titre de Premier président honoraire de la Cour des comptes, il entre au conseil municipal de Granville, adjoint jusqu'en 1988 d'Henri Baudouin, chargé des finances. Mais, il revient involontairement sur la scène politique nationale lors de la publication de l'affaire des « avions renifleurs » par le Canard Enchaîné le 21 décembre 1983. Un magistrat de la Cour des comptes ayant été chargé par le Premier ministre de contrôler les investissements d'Elf-Aquitaine sur ces appareils, qui devaient permettre de détecter de nouvelles ressources pétrolières, Bernard Beck a détruit lors de son départ en 1982 les exemplaires du rapport, ce que le secrétaire d'État au budget Henri Emmanuelli, qualifie alors de « forfaiture ». Lui se défend en indiquant que le document n'était pas un rapport officiel de la Cour, et qu'il ne mettait en cause aucun dirigeant ou homme politique.

Suite à la démission de Jean-Claude Lécossais, il remporte l'élection partielle organisée en septembre 1990. Il est élu maire le 28 septembre suivant et sauve le casino du Plat-Gousset, fait rénover les logements, aménage la route du Roc, crée la zone industrielle de Villedieu, protège le patrimoine aux abords du port, ouvre les musées Dior et Anacréon.

Il se retire à son tour des affaires municipales en 1994, au profit de Marc Verdier. Il est ensuite l'un des premiers adhérents de l'Association pour la promotion des ports de Granville s'opposant au projet d'agrandissement du port de Granville.

Il est le père d'Olivier Beck, conseiller général et maire de Montmartin-sur-Mer.

Distinction

Il est commandeur de la Légion d'honneur.

Sources

  • « Nécrologie : Bernard Beck, ancien maire », Ouest France, 23 avril 2009
  • « Grand serviteur de l’État, Bernard Beck n’est plus », La Manche libre, 2 mai 2009
  • « Disparition à Granville de Bernard Beck », La Manche libre, 2 mai 2009
  • Michel Noblecourt, « Bernard Beck, ancien premier président de la Cour des comptes », Le Monde, 30 avril 2009

Voir aussi