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Bataille de Saint-Lô (1944)

De Wikimanche

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« Capitale des ruines ».

La bataille de Saint-Lô est un épisode de la Seconde Guerre mondiale, qui a lieu du 15 au 18 juillet 1944.

Considérée comme stratégique pour la conquête du sud du département, la ville de Saint-Lô subit des bombardements aériens préalables à son assaut par l'armée américaine [1]. Ils ont lieu peu après le débarquement, dans la nuit qui suit du 6 au 7 juin, de 20 h jusqu'à 2 h du matin [1]. La gare ferroviaire et la centrale électrique sont prises pour cibles principales, mais les bombes tombent un peu partout, détruisant largement la ville et faisant 800 morts pour une ville de 10 000 habitants [2]. Les attaques se répètent chaque jour pendant une semaine. La ville est détruite à 90 %.

Il faut attendre plus d'un mois, le 15 juillet, pour que le XIXe corps de la première armée américaine, commandé par le général Corlett, se lance à l'assaut de la ville.

Le commandement américain dispose des unités suivantes :
- la 29e division d'infanterie, commandée par le général Charles Gerhardt, postée sur la route de Bayeux, près de Martinville.
- la 30e division d'infanterie, commandée par Leland Hobbs, placée sur la route de Périers, près du Mesnil-Durand.
- la 35e division d'infanterie, commandée par Paul Baade, postée sur la route d'Isigny.

Deux corps de l'armée allemande leur font face :
- la 352e division d'infanterie, commandée par le général Krais, qui est postée à l'ouest de la ville.
- la 3e division du 2e corps de parachutistes commandée par le général Eugen Meindl, qui se trouve à l'est.

Les Américains sont là.
Rue Torteron.

La progression américaine est difficile, particulièrement à l'est de la cité, où les combats font rage. Les soldats gagnent du terrain, souvent sous des pluies torrentielles. Solidement installés sur les points hauts de la ville, les Allemands déclenchent des tirs nourris dès qu'il détectent un mouvement de l'armée américaine. Les Américains avancent lentement, quand ils ne piétinent pas. Ils demandent alors à leur artillerie de pilonner les positions allemandes. Le 15 juillet, plusieurs positions allemandes sont anéanties. Le 16 juillet, les Américains s'emparent de la cote 122, au nord de la ville, qui leur donne une vue d'ensemble de la situation. Le 17 juillet, le major Howie, qui commande le 3e bataillon du 116e régiment d'infanterie, est tué à l'est de Saint-Lô. Le 18 juillet, les Allemands entament un repli, dont profitent les Américains pour s'infiltrer au cœur de la cité. Leur progression se fait dans une ville en ruines, rue par rue, maison par maison, avec mille précautions pour s'assurer qu'il ne reste pas de tireurs embusqués ou que le terrain n'est pas miné. En début de soirée, les Américains arrivent à proximité du cimetière et atteignent le carrefour de la Bascule (aujourd'hui rond-point du Major-Howie), où ils installent leur poste de commandement [3]. Pris sous les tirs de l'artillerie allemande, le QG américain doit se déplacer : il s'installe dans la crypte du mausolée Blanchet dans le cimetière de Saint-Lô, jusqu’au 25 juillet [3]. Saint-Lô est sous contrôle américain, mais l'artillerie allemande reste une menace.

Il faudra attendre le 25 juillet pour réduire les dernières poches de résistance allemande.

Les pertes américaines sont terribles. À elle seule, la 29e division d'infanterie recense 3 000 soldats manquants, morts, blessés, disparus ou prisonniers, la 35e division d'infanterie en compte 2 000.

Distinctions

Le 2 juin 1948, la ville de Saint-Lô se voit attribuer le titre de chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur, avec attribution de la croix de guerre avec palme. Les décorations lui sont remises le 6 juin 1948 par Vincent Auriol, président de la République, en visite dans la ville.

Hommage

Dès le 10 octobre 1944, le nom de Saint-Lô est donné à un porte-avions d'escorte, l'USS St. Lo, en souvenir de cette bataille. Entré en service en octobre 1943, il sera coulé le 25 octobre 1944 lors de la bataille du golfe de Leyte, dans les Philippines, par un avion kamikaze japonais.

Bibliographie

  • René Patry, « La bataille de Saint-Lô », Études normandes, n° 6, 1er trimestre 1952
  • Stephen Hart, The Battle of the Hedgerows : June-July 1944Zenith Imprint
  • Leo Daugherty, Battle of the Hedgerows : Bradley's First Army in Normandy, June-July 1944
  • Olivier Lahaie, « La libération de Saint-Lô », Historia, mai-juin 2004
  • Mme Moitié, « 6 juin 1944 : un témoin de Saint-Lô raconte », recueilli par Claude Quétel, Annales de Normandie, 32e année, n° 1, 1982, p. 71-82 (lire en ligne)
  • Maurice Lantier, 44 jours en 1944 pour libérer Saint-Lô : (6 juin-19 juillet 1944), Saint-Lô, 1994
  • Jacques Leclerc, Marcel Lelégard, Saint-Lô sous les bombes, éd. Charles Collet, 2003
  • Didier Lodieu, Mourir pour Saint-Lô : Juillet 1944 la bataille des haies, éditions Histoire & Collections, 2007

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Jean-Dominique Merchet, « Saint-Lô immolé », Libération, 23 juillet 2004 (lire en ligne).
  2. Le nombre fait débat. Pour certains, il serait de 450 morts, pour d'autres, il pourrait atteindre 1 500 car il y avait en ville beaucoup de réfugiés non enregistrés.
  3. 3,0 et 3,1 « Le cimetière de Saint-Lô », Regard architectural, 2017 (lire en ligne).

Liens externes