Barfleur
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Barfleur est une commune du département de la Manche.
- Prononciation dialectale. — API : [bar'fjø]; transcription francisée : bar-fyeu. — Les habitants sont appelés les [barfjo:'té:], bar-fyô-té.
Blason de la commune de Barfleur | Coordonnées géographiques de la mairie 49° 40' 9.11" N, 1° 15' 58.79" W (OSM) | ||||||||||
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Arrondissement | Cherbourg-Octeville | ||||||||||
Canton | Val-de-Saire | ||||||||||
Ancien canton | Quettehou | ||||||||||
Intercommunalité | CA du Cotentin | ||||||||||
Gentilé | Barfleurais(es) | ||||||||||
Population | 546 hab. (2021) | ||||||||||
Superficie | 0,6 km² | ||||||||||
Densité | 910 hab./km2 | ||||||||||
Altitude | 0 m (mini) - 8 m (maxi) | ||||||||||
Code postal | 50760 | ||||||||||
N° INSEE | 50030 | ||||||||||
Maire | Michel Mauger | ||||||||||
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Étymologie
- Voir l'article détaillé Barfleur (étymologie).
Géographie
Barfleur est situé à l'extrémité orientale de la presqu'île de Cotentin, sur le bord de la Manche.
C'est, en superficie - avec 60 hectares - la plus petite commune de la Manche. Petit port du Val de Saire, Barfleur est inscrit parmi les « plus beaux villages de France[1] ».
Histoire
La cité a été longtemps le premier port du Cotentin. Édouard le Confesseur y équipe 40 navires en 1042 pour reconquérir, vainement, la couronne d'Angleterre[2]. Guillaume le Conquérant et de nombreux barons normands y embarquent pour la bataille d'Hastings en 1066. Le duc de Normandie embarque sur Le Mora, bateau construit à Barfleur [3]. Guillaume le Roux, successeur du Conquérant, débarque à Barfleur en allant secourir le Mans, et revient en Angleterre par la même route. Henri Ier débarque au même lieu avec une flotte, en 1105[2].
Le 25 novembre 1120, le naufrage de La Blanche-Nef sur le rocher de Quillebœuf coûte la vie à de nombreux nobles anglo-normands, dont le fils de roi Henri Ier[2].
C'est encore de Barfleur qu'en 1194 s'embarque Richard Cœur de Lion, pour aller se faire couronner roi d'Angleterre. Puis, avec la domination française de la Normandie, les relations outre-Manche, et le port perd son importance au profit de Cherbourg, privilégié par les souverains français[2].
Barfleur est fortifiée au 13e siècle[2]. En juillet 1346, la ville est incendiée par la soldatesque d'Édouard III, roi d'Angleterre, débarquée à la Hougue[4]. La population est décimée par la peste noire qui sévit en Europe[5]. Barfleur est à nouveau pillé par les Anglais en 1405[2].
En 1549, Barfleur connaît une épidémie de peste. C'est du moins ce que l'on peut déduire d'une note du journal de Gilles Picot, sieur de Gouberville, en date du dimanche 12 mai 1549 : « […] apprès soupper le sieur de Castille, Thomas Drouet, nous allasmes pourmener vers la maison Auvré, nous trouvasmes missire Jacques et missire Jehan, qui nous monstrèrent leurs pépinières et leurs jardins, missire Jacques me demanda congé de loger au presbitaire la femme de Jacques Cleret qui s'en estoyt fuye de Barfleu pour la peste. » [6].
Les fortifications sont démolies à la fin du 16e siècle suite à un ordre d'Henri IV au maréchal de Matignon[2].
En 1692 a lieu la bataille de Barfleur.
En 1804, la commune de Montfarville est réunie à Barfleur et, en 1831, elle reprend son indépendance.
En 1865, c'est à Barfleur qu'est construite la première station de sauvetage sur le modèle des stations anglaises ; cette décision s'explique par le danger que représente la pointe de Barfleur.
En 1944, Barfleur est libérée quinze jours après le Débarquement, le 21 juin. Le port sert aux Alliés pour le ravitaillement des troupes.
Héraldique
De gueules au bar d'argent en pal surmonté d'une fleur de lys d'or.
Démographie
Sous l'Ancien régime
Sous l'Ancien régime, le dénombrement des populations se fait généralement par feux, c'est-à-dire par foyers. Le nombre de personnes habitant sous un même toit variant beaucoup suivant celui d'ascendants et d'enfants [7], ces données sont donc relatives, mais donnent néanmoins une idée de l'évolution démographique.
Depuis la Révolution
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793.
À partir du 21e siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[10]. En 2021, la commune comptait 546 habitants.
Administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Valognes.
- Sergenterie : Val de Saire.
Circonscriptions administratives depuis la Révolution
- District : Valognes (1790-1795).
- Arrondissement : Valognes (1800), Cherbourg (1926), Cherbourg-Octeville (2000).
- Canton : Quettehou (1790), Val-de-Saire (2015).
Les maires
Mairie
- Horaires d'ouverture
Jours | Matin | Après-midi | Coordonnées de la mairie (Pour envoyer un mail et signaler une erreur cliquez ici) | ||
Lundi | 8 h - 12 h | - |
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Mardi | 8 h - 12 h | - | |||
Mercredi | 8 h - 12 h | - | |||
Jeudi | 8 h - 12 h | - | |||
Vendredi | 8 h - 12 h | - | |||
Samedi | - | - |
Religion
Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution
Patronage
- Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Nicolas.
- Patron (présentation) : le chapitre de Coutances, et l'abbé de Notre-Dame-du-Vœu à Cherbourg, par moitié.
- Fête patronale : ?
Circonscriptions ecclésiastiques actuelles
- Diocèse : Coutances et Avranches.
- Archidiaconé : Nord.
- Doyenné : Pays de Valognes-Val de Saire.
- Paroisse : Julie-Postel du Val-de-Saire.
Lieux et monuments
- Port de pêche, centre du village.
- Village de maisons en granit et aux toits de lauze, dans la rue principale, notamment La Vicomté (17e/18e s.).
- Porte Sainte-Catherine, bordée de maisons (14e et 15e s.).
- Ancien couvent des Augustins (18e s.) : mairie.
- Église Saint-Nicolas (17e) : remaniée, massive tour carrée (17e s.), toit de schiste vert.
- Maison natale de Julie Postel, qui fonda la Congrégation des sœurs de la Miséricorde, où elle vécut trente ans.
- Maison Allexandre, implantée 3, rue St Thomas Becket, siège de l'Amirauté de Barfleur et pendant la Seconde Guerre mondiale, sur réquisition, siège de l'organisation Todt en charge de la construction du mur de l'Atlantique.
- Pointe de Barfleur.
- Plaque souvenir à l'extrémité du port.
- Plages : la Sambière, la Masse et la plage de l'Église.
- Station de sauvetage.
- Ancien colombier seigneurial.
- Chapelle du Pavé.
- Chapelle de la Bretonne : vitraux 19e s.
Personnalités liées à la commune
Naissances
- Pierre-Bernard la Mare (1753-1809), écrivain
- Jean-Adrien Queslin (1754-1821), homme politique
- Sainte Marie-Madeleine Postel (1756-1846), fondatrice de l'ordre des sœurs de la Miséricorde
- Antoine Pacquet-Beauvais (1764-1838), homme politique
- Pierre Bouin (1819-1887), personnalité politique
- Marcel Allexandre (1880-1963), écrivain régionaliste
- Charles Lepeley (1889-1970), prêtre, écrivain
- Paul Blanvillain (1891-1965), peintre
- Josette Travert (1946), enseignante
- Dany Doucet (1947), chanteuse folk
- Jérôme Houyvet (1970), photographe
Décès
- Charles Lepeley (1889-1970), prêtre, écrivain
Autres
- Thomas Becket (1117-1170), y embarque à plusieurs reprises.
- Victor Hugo (1802-1885), écrivain, y séjourne en 1836. Sa visite est l'occasion d'une algarade avec le maire Pierre Salley.
- Alfred Rossel (1841-1926), chantre du littoral, osa écrire comme parlaient nos aïeux, c'est-à-dire en patois normand.
- Henri Chardon (1861-1939), peintre, résident secondaire.
- Paul Signac (1863-1935), peintre, y a habité.
- Jules Renard (1864-1910), écrivain, y séjourne en août 1887 [13] et y écrit L'Écornifleur, d'avril à août 1890, dans la maison près de la station de sauvetage.
- Gaston Aimable Leterrier (1865-1935), médecin de 1895 à 1935, rue Saint-Thomas.
- Jean Giraudoux (1882-1944), écrivain, y rédigea Siegfried et le Limousin en août 1922 [14].
- Erwin Rommel (1891-1944), général allemand de la Seconde Guerre mondiale, séjourne dans la maison Allexandre en mai 1944.
- Georges Lefranc (1904-1985, historien, résident secondaire.
- Jean-Luc Petitrenaud (1950), critique gastronomique, y possède une maison.
Économie
Les ressources du village proviennent du port, dont les échanges avec l'Angleterre sont anciens.
Barfleur est un port de pêche vivant, notamment grâce à la production de moules de pleine mer (Blonde de Barfleur).
Transports
- Lignes Manéo
- Ligne 12 : Barfleur-Cherbourg-Octeville
- Ligne 51 : Ligne estivale du Val de Saire (juillet-août)
Jumelage
- Lyme Regis (Dorset - Royaume Uni)
Culture
- Été musical de Barfleur
- Festival Musik en Saire (musiques actuelles)
- Le film La Promeneuse d'oiseaux (2006), de Jacques Otmezguine, a été tourné en partie à Barfleur.
Sports
- Base nautique : Centre nautique de Barfleur
- Course à pied : semi-marathon de la côte des Vikings (13e édition en 2013) ; Marathon de la Pointe de Barfleur
- Football : Club sportif de Barfleur (CSB)
- Kitesurf : spot, plage de l'Église
- Planche à voile : Centre nautique de Barfleur
- Tennis (2 courts) Tél. 02 33 23 43 00
- Voile : Centre nautique de Barfleur
Anecdote
- « Le dimanche 23 août 1931, jour des régates à Barfleur, c'est l'occasion de lancer le canot. A l'équipage est venu se joindre le docteur Maurice Cabart-Danneville, sénateur de la Manche. Alors que le canot a entamé sa glissade vers l'eau, le talon du gouvernail vient heurter le bord du quai. Le choc projette deux hommes dans l'eau : un marin... et le sénateur, lequel excellent nageur ne tarde pas à remonter sur le quai. Bien que trempé, il reprend sa canne et son chapeau, remercie ses sauveteurs et salue la foule pleine d'émotion... »
Hommages
- Le Barfleur est un cargo de type liberty ship.
- Un bateau de la Brittany Ferries s'appelle le Barfleur.
Bibliographie
- par ordre chronologique de parution
- Livres
- Bernard Leblond, Naufragés sous Barfleur, éd. Notre-Dame, sd [1969]
- Abbé Bellot, Louis Drouet, Notice historique sur la ville de Barfleur, 1894-895, réédition Le Livre d'histoire, 2000
- E. Hélaine, Barfleur et le phare de Gatteville
- Philippe Pesnelle, Un Médecin du val de Saire, roman, éditions Charles Corlet, 2015
- Philippe Pesnelle, Les Chroniques de Jacques Poivre, roman, éditions Charles Corlet, 2017
- Articles
- Albert Desile, « Barfleur : l'habit d'été et l'habit d'hiver », La Manche Libre, 25 mars 1956
- Joachim Darsel, « L'amirauté de Barfleur », Revue du département de la Manche, n° 38, avril 1968, p. 102-109
- Éric Barré, « Barfleur, port médiéval », Revue du département de la Manche, n° 136, 1992
- « Barfleur, port d'échouage », Pays de Normandie, n° 28, septembre-octobre 2000, pp. 54-65.
- Jack Lepetit-Vattier, « Aspects de l'activité du port de Barfleur et de ses environs dans le notariat du même nom », Revue du département de la Manche, n° 177, 2003
- Alain Léauthier, « Barfleur, la mer sans triche », Marianne, n° 642, 8-14 août 2009
Notes et références
- ↑ les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Girault de Saint-Fargeau, Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France, 1844, p. 249.
- ↑ a. i., Cherbourg et ses environs, la Hague et le Val-de-Saire, Michel Lemonnier éditeur, Saint-Germain-en-Laye, 1964.
- ↑ Vivre au Moyen Âge : archéologie du quotidien en Normandie, 13e-15e siècles, 5 continents, 2002.
- ↑ Référence manquante
- ↑ Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892; rééd. Les Éditions des Champs, Bricqueboscq, 1993, p. 10.
- ↑ Une moyenne de 5 à 6 personnes semble cependant le chiffre le plus vraisemblable.
- ↑ Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
- ↑ Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 57a.
- ↑ Au début du 21e siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Population avant le recensement de 1962
- ↑ INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- ↑ Dominique Bussillet, « Lettres - Promenades épistolaires sur la côte normande au XIXe siècle », Les Cahiers du temps, 2001, p. 41-43.
- ↑ Hugues Plaideux, « Jean Giraudoux à Barfleur (août 1922) »,Revue de la Manche, t. 51, fasc. 206, 4e trimestre 2009, p. 2-19.