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Version du 7 janvier 2011 à 18:53

Barfleur est une commune du département de la Manche.

  • Prononciation dialectale. — API : [bar'fjø]; transcription francisée : bar-fyeu. — Les habitants sont appelés les [barfjo:'té:], bar-fyô-té.

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Commune de Barfleur
Arrondissement Cherbourg-Octeville
Canton Quettehou
Intercommunalité Communauté de communes du Val de Saire
Gentilé Barfleurais(e)s / Barflotais(e)s
Population 653 hab.
Superficie 0,6 km²
Densité Erreur d’expression : opérateur < inattendu. hab./km2
Altitude
Code postal 50760
N° INSEE 50030
Maire Jean Deville
[[Fichier:|300px |Blason de Barfleur]]

Blason de Barfleur


Toponymie

Barfleur vu d'avion.

Attestations anciennes

  • Barbeflueth 1066/1077 [1].
  • Barbefloth 1081/1087 [2], [3].
  • Barbatum fluctum fin 11e s. [4].
  • in Barbafluctu 1109/1113 [5].
  • Barbefluet 12e s. [6].
  • Barbesfl… 1154 [7].
  • Barbifluctum 1157 [8].
  • apud Barbeflu 1164/1173 [9].
  • Barbeflo 1160/1174 [10].
  • ecclesia […] de Barefluvio 1170/1179 [11], 1202/1208 [12].
  • Barbeflo 1198 [13].
  • Barbeflet 1200 [6].
  • ecclesia de Barefleu 1208 [14].
  • Barbeflue 1227 [15].
  • ecclesia Sancti Nicolai de Barefleu 1223/1236 [16].
  • preposit[us] de Barefluctu 1242 [17].
  • apud Barefluctum 1260 [18].
  • in parrochi[a] de Barefleu 1260 [19].
  • villa de Barbefluctu; ecclesia Sancti Nicholai de Barbefluctu 1265 [20].
  • domus Dei de Barefloto 1332 [21].
  • ecclesia Sancti Nicholai de Barefluctu 1332 [22].
  • Barefluctus 1351/1352 [23].
  • Barflu 1359 [24].
  • Barfleu 1549 [25].
  • Barfieu 1553 [26].
  • Barfleu 1549 [27], 1585 [28].
  • Barfleur 1631 [29], 1635 [30], 1612/1636 [31], 1677 [32], 1693 [33].
  • Barfleur bourg 1713 [34].
  • Barfleur 1753 [35], 1753/1785 [36], 1854 [37], 1903 [38].

Étymologie

Toponyme médiéval dont aucun des deux éléments qui le constituent ne fait l'unanimité.

En ce qui concerne la finale -fleur, très fréquente en Normandie, il y a hésitation entre une origine scandinave, anglo-scandinave et anglo-saxonne. Divers arguments d'ordre phonétique font préférer, dans la plupart des cas, l'appellatif anglo-saxon flēot "estuaire, bras de mer, ruisseau" [39].

Pour ce qui est du premier élément Bar-, René Lepelley a proposé d'y voir « le scandinave barmr, sein, d'où pointe, coin, cap » [40]. Rien dans les formes anciennes ne le laisse supposer, sinon une évolution hypothétique (et ad hoc) barm- > barbe-, avec attraction supposée du mot barbe, dont on n'a aucune trace par ailleurs. Cette interprétation, que l'on ne peut pas réfuter formellement par manque d'éléments, semble néanmoins faible, et surtout reposer sur la volonté de voir dans Barfleur un toponyme scandinave [41].

La plupart des spécialistes considèrent que ce premier élément représente un anthroponyme (nom de personne), également présent dans le toponyme Barbeville, hameau à Barfleur, avec lequel il constitue un couple (le domaine rural d'une part, le cours d'eau pouvant servir de port de l'autre), et aussi commune du Calvados. On retrouve fréquemment de tels couples voisins en Normandie : cf. dans le Calvados Honfleur et Honneville, Crémanfleur et Crémanville, etc.

Pour Adigard des Gautries et Lechanteur [42], il s'agirait d'un nom de personne d'origine germanique (francique) °Barbo, malheureusement non attesté. Marie-Thérèse Morlet [43] n'analyse pas Barfleur, mais rattache le Barbeville du Calvados à une forme adjectivale féminine Barba d'un anthroponyme gallo-romain Barbus, soit Barba villa, « le domaine rural de Barbus ». L'hypothèse actuellement la plus forte semble être celle de François de Beaurepaire [6], pour qui ce premier élément est le nom d'homme roman Barbé (sobriquet médiéval, « barbu »), dont la forme latinisée est habituellement Barbatus [44].

La finale en -fleur n'est pas étymologique : la forme romane régulière du nom est Barefleu, attestée dès le début du 13e siècle. Mais la syllabe fleu correspondant à la prononciation dialectale (et aussi populaire) de fleur [45], elle a subi l'attraction de ce dernier mot, et s'est vu adjoindre un -r adventice à partir du 17e siècle [46].

Géographie

Le port

C'est, en superficie - avec 60 hectares - la plus petite commune de la Manche. Petit port du Val de Saire, Barfleur est inscrit parmi les « plus beaux villages de France[47] ».

  • Longitude Ouest : 01° 15' 55
  • Latitude Nord  : 49° 40' 12

Histoire

La cité a été longtemps le premier port du Cotentin. Édouard le Confesseur y embarque en 1042 pour reconquérir la couronne d'Angleterre, ainsi que Guillaume le Conquérant et de nombreux barons normands pour la bataille d'Hastings en 1066.

Le 25 novembre 1120, le naufrage de La Blanche-Nef sur le rocher de Quillebœuf coûte la vie à de nombreux nobles anglo-normands, dont le fils de roi Henri Ier.

C'est de Barfleur qu'en 1194 s'embarqua Richard Cœur de Lion, pour aller se faire couronner roi d'Angleterre.

En 1348, la ville est incendiée par la soldatesque d'Edouard III, roi d'Angleterre encore appelé Prince noir. En cette même année, la population est décimée par la peste noire qui sévit en Europe.

En 1549, Barfleur connaît une épidémie de peste. C'est du moins ce que l'on peut déduire d'une note du journal de Gilles Picot, sieur de Gouberville, en date du dimanche 12 mai 1549 : […] apprès soupper le sieur de Castille, Thomas Drouet, nous allasmes pourmener vers la maison Auvré, nous trouvasmes missire Jacques et missire Jehan, qui nous monstrèrent leurs pépinières et leurs jardins, missire Jacques me demanda congé de loger au presbitaire la femme de Jacques Cleret qui s'en estoyt fuye de Barfleu pour la peste. [48]

En 1692 eut lieu la bataille de Barfleur.

En 1804, la commune de Montfarville fut réunie à Barfleur et, en 1831, elle reprit son indépendance.

En 1865, c'est à Barfleur que fut construite la première station de sauvetage sur le modèle des stations anglaises ; cette décision s'explique par le danger que représente la Pointe de Barfleur.

Héraldique

De gueules au bar d'argent en pal surmonté d'une fleur de lys d'or.

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
847 837 703 619 599 642 644
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Les maires

Liste des maires
Période Identité Qualité
(1813) - (1814) Pierre François Michel Salley .
(1816) Jacques Hébert .
....... - ....... Albert Hay .
....... - ....... Georges Leprail .
....... - ....... Cauchon .
1958 - 1968 Louis Debrix Commerçant
....... - ....... Pierre Boisard Antiquaire
....... - ....... Jaunet Avocat
....... - ....... Jean Villette Ingénieur
1998 - 2008 Jacques Houyvet Enseignant
2008 - ....... Jean Deville .
(....) : En exercice en cette année
À compléter

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Lieux et monuments

Personnalités liées à la commune

Naissances

Autres

Économie

Les ressources du village proviennent du port, dont les échanges avec l'Angleterre sont anciens.

Barfleur est un port de pêche vivant, notamment grâce à la production de moules de pleine mer (Blonde de Barfleur).

Culture

Sports

  • Planche à voile
  • Kite-surf
Spot : plage de l'Église
  • Club sportif de Barfleur (CSB)

Anecdote

« Le dimanche 23 août 1931, jour des régates à Barfleur, c'est l'occasion de lancer le canot. A l'équipage est venu se joindre le docteur Maurice Cabart-Danneville, sénateur de la Manche. Alors que le canot a entamé sa glissade vers l'eau, le talon du gouvernail vient heurter le bord du quai. Le choc projette deux hommes dans l'eau : un marin... et le sénateur, lequel excellent nageur ne tarde pas à remonter sur le quai. Bien que trempé, il reprend sa canne et son chapeau, remercie ses sauveteurs et salue la foule pleine d'émotion... »

Bibliographie

Livres
  • Abbé Bellot, Louis Drouet, Notice historique sur la ville de Barfleur, 1894-895, réédition Le Livre d'histoire, 2000
  • E. Hélaine, Barfleur et le phare de Gatteville
Articles
  • Albert Desile, « Barfleur : l'habit d'été et l'habit d'hiver », La Manche Libre, 25 mars 1956
  • Éric Barré, « Barfleur, port médiéval », Revue du département de la Manche, n° 136, 1992
  • Jack Lepetit-Vattier, « Aspects de l'activité du port de Barfleur et de ses environs dans le notariat du même nom », Revue du département de la Manche, n° 177, 2003
  • Alain Léauthier, « Barfleur, la mer sans triche », Marianne, n° 642, 8-14 août 2009

Notes

  1. Lucien Musset, Les actes de Guillaume le Conquérant et de la Reine Mathilde pour les abbayes caennaises, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie XXXVII, Caen, 1967, p. 61 § 4A.
  2. Lucien Musset, op. cit., p. 64 § 4A bis.
  3. Cette forme est datée de 1066/1079 par Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, “Les noms de communes de Normandie”, in Annales de Normandie XII (octobre 1962), § 189.
  4. Lucien Musset, op. cit., p. 19 § 125.
  5. Lucien Musset, op. cit., p. 27 § 139.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 74.
  7. Abbé V. Bourrienne, Antiquus Cartularius Ecclesiæ Baiocensis (Livre Noir), Société de l’histoire de Normandie, Rouen, A. Lestringant, Paris, Auguste Picard, t. I, 1902, p. 15, § IX.
  8. Abbé V. Bourrienne, op. cit., p. 43, § XXXV.
  9. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 431 § 290.
  10. Robert Wace, Le Roman de Rou et des ducs de Normandie, édition Frédéric Pluquet, Édouard Frère éd., Rouen, 1827, t. II, p. 348, v. 15292.
  11. Julie Fontanel, op. cit., p. 128 § 30.
  12. Julie Fontanel, op. cit., p. 134 § 35.
  13. Léchaudé D’Anisy et A. Charma, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, pars secunda, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 2e série, 6e volume (XVI), Paris, 1852, p. 71a.
  14. Léopold Delisle, Recueil de jugements de l’Échiquier de Normandie au XIIIe siècle, Paris, 1864, p. 10, § 35.
  15. Archives départementales de la Manche, cote H 2346.
  16. Julie Fontanel, op. cit., p. 411 § 273; François de Beaurepaire (loc. cit.) date cette forme de 1146, ce qui semble erroné.
  17. Léopold Delisle, op. cit., p. 10, § 35.
  18. Julie Fontanel, op. cit., p. 122 § 26.
  19. Julie Fontanel, op. cit., p. 127 § 29.
  20. Julie Fontanel, op. cit., p. 121 § 25.
  21. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 297D.
  22. ibid., p. 312B.
  23. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 379C
  24. Rôles Normands et Français et autres pièces tirées des archives de Londres par Bréquigny en 1764, 1765 et 1766, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 3e série, 3e volume (XXIII), 1e partie, Paris, 1858, p. 4a, § 30.
  25. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 4.
  26. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 22.
  27. Ibid., p. 868.
  28. Gerard Mercator (1512-1594), Britannia et Normandia cum confinibus regionibus, Duisbourg, 1585 [NBF, Collection d'Anville, cote 00456 bis.
  29. Nicolas Tassin, « Carte de Normandie », Plans et profils de Normandie, 1631 [Bibliothèque universitaire de Caen].
  30. Normandia Ducatus (carte du duché de Normandie), Atlas Van der Hagen, 1635.
  31. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
  32. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275]
  33. Greenville Collins, Chart of the channell, Manche, 1693 [BNF, Collection d'Anville, cote 00757].
  34. Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  35. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BN]
  36. Carte de Cassini.
  37. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  38. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  39. Pour la discussion à ce sujet, se reporter à la page Élément -fleur, où les différentes hypothèses sont comparées et évaluées.
  40. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 58b.
  41. Ce mot survit actuellement dans les langues scandinaves, principalement avec son sens de base de "sein" (cf. par exemple l'islandais barmur). Lorsqu'il est employé en toponymie, il a plutôt le sens de "mamelon" (cf. par exemple Barmahlíð en Islande, littéralement "la pente du mamelon".
  42. Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, art. cit., loc. cit.
  43. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 32b-33a.
  44. Il est nécessaire de garder en mémoire que l'accent aigu est inconnu au Moyen Âge, et qu'une graphie Barbe- peut tout à fait se lire Barbé-.
  45. Dès le 13e siècle, -r final a eu tendance à disparaître dans la prononciation; cette caractéristique a été parfois conservée par la langue populaire, ainsi que dans certains dialectes.
  46. La même évolution se constate pour Honfleur (anciennement Honnefleu, jusqu'au 17e siècle), et l'on rencontre un phénomène similaire dans le nom de la rue au Char à Lisieux (ancienne rue au Chat), ou encore la rue aux Ours à Paris (ancienne rue aux Oues = aux Oies).
  47. les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr.
  48. Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892; rééd. Les Éditions des Champs, Bricqueboscq, 1993, p. 10.

Voir aussi

Lien externe

49°40′08″N 1°15′52″W49.66889, -1.26444