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Autel du Ham

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Autel du Ham

L'autel de Saint-Pierre du Ham est un monument cultuel de la Manche, exposé à la bibliothèque municipale de Valognes.

Provenant de l'église Saint-Pierre de l'abbaye du Ham, il s'agit de l'autel béni le 15 août 679 par saint Fromond, fondateur du sanctuaire brûlé par le chef Normand Hasting[1].

Rescapé de la destruction de l'abbaye, l'autel retrouve sa place dans l'église du Ham, bâtie vers 1080 par Arefast, frère de Gonnor, duchesse de Normandie. En 1690, il est redécouvert dans l'église du Ham, au pignon du chœur, du côté de l'épître et placé au bas de l'église sur un socle de pierre. La fabrique de l'église du Ham le vend pour 230 francs, en 1833, à l'administration départementale qui le fait installer le 17 mai de la même année dans la Bibliothèque de Valognes[1]. L'autel a été classé au titre objet des monuments historiques le 1er avril 1905[2].

L'autel se présente comme une table en pierre de calcaire d'un seul morceau, mesurant 105 cm de long sur 98 cm de large et 14,5 cm de hauteur[2]. Elle est bordée d'une moulure saillante d'environ 6 cm de large qui s'élève 1 cm environ au dessus du fond plat de la dalle. Une croix ancrée gravée au trait orne le centre de la table ; des croix nimbées occupent chaque angle de la partie concave de cette table. À gauche, le monogramme du Christ, XPE, près duquel se trouvent d'autres graffitis[1].

Détail des inscriptions.
Détail des inscriptions.

Plus vieux vestige de la foi chrétienne dans la Manche avec le baptistère de Portbail, il comporte une longue inscription gravée en vers latins, qui témoigne du culte de l'Assomption dans le Cotentin dès le VIIe siècle, soit deux cents ans avant le début de la généralisation de ce culte. Mgr Duchesne en 1885 en a proposé une transcription en français[3] :

« Le recteur de la ville de Coutances, le seigneur Fromond, pontife, en l'honneur de la bienfaisante Marie, mère du Seigneur, a dans la foi élevé ce temple et cet autel, et en a fait la dédicace solennelle à la mi-août. Que l'anniversaire de cette fête soit célébré chaque année. L'an sixième du règne de Thierry III, roi de France, l'évêque Fromond qui vit encore heureusement, entoura de murs solides ce monastère. Exerçant sa charge pastorale dans l'amour du Seigneur, il établit de la plus heureuse façon la bergerie de ses ouailles. Il voulut les mettre à l'abri de la morsure des loups dévorants. Il prit grand soin de les diriger vers les pâturages éternels du Christ, unies au chœur des vierges, avec Marie la très sainte. Avec elle. Puissent-elles vivre et exulter dans les siècles éternels. De plus, le roi a concédé le terrain pour ce couvent. Fromond a commencé lui-même la construction avant de devenir évêque... A la suite de plusieurs largesses, il lui donna encore d'autres prairies, au nombre de sept. C'est ainsi que fut fondée cette basilique en l'honneur du Seigneur. »
« Exerçant sa charge pastorale dans l'amour du Seigneur, l'évêque Fromond établit de la plus heureuse façon la bergerie de ses ouailles. Il voulut les mettre à l'abri de la morsure des loups dévorants. Il prit grand soin de les diriger vers les pâturages éternels du Christ, unies au chœur des vierges, avec Marie la très sainte... »


Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Jean-Louis Adam, Quelques notes sur Valognes, 1905.
  2. 2,0 et 2,1 Notice PM50001219 , base Palissy, Ministère de la Culture
  3. Liturgie des heures du diocèse de Coutances et Avranches, 1993. (Lire en ligne)