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Auguste Grandin

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Auguste Grandin.

Auguste Grandin, né à Lengronne le 13 mars 1907 et mort à Condé-sur-Vire le 29 avril 1985, est un industriel et un homme politique de la Manche.

Fondateur de la coopérative Elle-et-Vire (1945) puis de l'Union laitière normande (1962), président de la Chambre d’agriculture (1964-1974), il est la figure de proue de l'industrialisation de la filière laitière de la Manche, basée sur le mouvement coopératif. Maire de Condé-sur-Vire (1945-1977), il est député de la Manche entre 1956 et 1958.

L'industriel

Auguste Grandin s'installe à Condé-sur-Vire en 1932 après son service militaire.

Fils d'agriculteur et agriculteur lui-même, Auguste Grandin fonde le 27 décembre 1945 la Société coopérative agricole beurrière des vallées d'Elle et Vire, qui regroupe 17 agriculteurs répartis sur quatre cantons. Il construit en 1947 la beurrerie Elle & Vire, dont le succès commercial lui est dû en grande partie. Dans le même esprit corporatif, il promeut les GAEC (Groupement agricole d'exploitation en commun) dans la Manche.

En 1950, le nombre de sociétaires atteint quatre milles, la coopérative se transforme en SARL.

En 1954, il crée la coopérative de Quettreville-sur-Sienne et simultanément l’Union des beurreries de la Manche.

Il fonde et prend la présidence du puissant groupe agro-alimentaire de l'Union laitière normande (ULN) en 1962, siège qu'il occupe jusqu'en 1979. Bourreau de travail, il devient parallèlement président de la Coopérative d'utilisation de matériel agricole (CUMA), de l'Union des coopératives laitières en Normandie, du Mouvement paysan de la Manche, du Comité agricole de Torigni-sur-Vire, de la French Dairy Farmers à Londres (Royaume-Uni), de la société nationale Interlait, du groupe Fromançais SA, administrateur au bureau de la Chambre d'agriculture, à la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de la Manche (FDSEA), et des sociétés Beurlait et Négobeureuf. Il collabore également au journal La Manche Libre et à de nombreuses parutions consacrées au domaine agricole.

Il devient par la suite président de la Chambre d’agriculture, poste qu'il occupe de 1964 à 1974.

Il entend « attirer à lui les producteurs de lait de la région, en tentant de leur prouver que les paysans peuvent très bien s'organiser eux-mêmes et par les bienfaits de la coopération se soustraire à l'influence des industriels laitiers, sans pour autant tomber dans le collectivisme » [1]. Cette volonté le conduit à se présenter aux élections législatives de 1956, à la tête d'une liste du Mouvement paysan d'union sociale (MPUS). Il est élu avec 11,14 %, arrivant en quatrième position.

L'homme politique

Auguste Grandin entre au conseil municipal de Condé-sur-Vire dès 1936 puis en devient le maire au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Il occupe ce poste de 1945 à 1977.

Ses efforts pour développer sa commune se matérialisent par la construction d'un bureau de poste en 1952, d'une nouvelle mairie, inaugurée en 1954, d'une école (1954), d'une salle des fêtes et d'un cinéma. En plus de ces infrastructures communales, il décide dès 1958 de construire des lotissements et des logements HLM.

Il est élu député de la Manche le 2 janvier 1956 sur la liste du Mouvement paysan d'union sociale de la Manche (MPUS).

Il fait partie de la commission des Affaires économiques et de celle de la Reconstruction, des dommages de guerre et du logement à l'Assemblée. Durant son mandat, il dépose deux rapports sur les problèmes de droit de douanes concernant les vaccins pour animaux et la viande de cheval, douze propositions de loi et cinq propositions de résolution, relatives le plus souvent à des dispositions techniques sur le secteur agricole, et qui visent à soutenir et faciliter l'activité des exploitants agricoles et des ruraux en général. Il fait une proposition de loi en 1957 pour ramener le prix de l'essence agricole à celui du fuel et, en 1958, pour créer des bourses au bénéfice des enfants résidant à plus de quatre kilomètres d'un établissement scolaire d'études secondaires. Il demande également au gouvernement de rétablir l'intégralité des distributions de lait dans les écoles. Il intervient surtout dans les débats portant sur la politique agricole et la politique rurale.

Auguste Grandin ratifie le traité instituant la CEE (Communauté économique européenne) et vote les pouvoirs spéciaux en Algérie en 1957. Il accorde sa confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958.

Il défend son siège aux élections législatives de 1958. Il axe sa campagne « sur l'essor du secteur coopératif et la lutte contre les industriels laitiers » [1]. Il n'hésite pas à s'en prendre vivement à l'usine Claudel, à ses yeux symbole du capitalisme. Il est nettement battu dans la circonscription de Saint-Lô par Gabriel de Carville. « Peut-être le fait d'avoir trop lié (volontairement) sa candidature à ses fonctions professionnelles et à la coopérative qu'il dirigeait n'y est-il pas totalement étranger », analyse Jean Quellien[1].

Distinctions

Il est chevalier des Palmes académiques, chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre national du mérite et commandeur du Mérite agricole.

Hommages

Une place porte son nom à Condé-sur-Vire et une rue à Saint-Lô.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Jean Quellien, Les Élections dans la Manche, éd. Ocep, 1973, p. 159-160.

Lien externe