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« Arnaud de Roquefeuil » : différence entre les versions

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Mobilisé en septembre [[1939]], il rejoint le 207{{e}} régiment d'artillerie de Dinan comme sous-officier et est affecté au secteur de Marville (Meuse) puis de Thionville (Moselle). Lorsque l'armée allemande lance sa grande offensive le [[10 mai]] [[1940]], il se trouve avec sa batterie sur le secteur fortifié de la Crusnes. Les soldats du train sanitaire dans lequel se trouve Roquefeuil se rendent le [[17 juin]] dans la gare de Vitrey-Vernois (Haute-Saône) et il est détenu à l'hôpital thermal militaire de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Il est libéré le [[16 septembre]] suivant pour raison militaire et revient vivre au [[château de Boucéel]], à Vergoncey <ref name=expo>Selma Turalic et Chantal Procureur, exposition « Chronique illustrée de la Manche en guerre - 1939-1945 », Archives départementales de la Manche, 2004  [http://archives.manche.fr/details-expositions.asp?card=1257477 ''(lire en ligne)''].</ref>.
Mobilisé en septembre [[1939]], il rejoint le 207{{e}} régiment d'artillerie de Dinan comme sous-officier et est affecté au secteur de Marville (Meuse) puis de Thionville (Moselle). Lorsque l'armée allemande lance sa grande offensive le [[10 mai]] [[1940]], il se trouve avec sa batterie sur le secteur fortifié de la Crusnes. Les soldats du train sanitaire dans lequel se trouve Roquefeuil se rendent le [[17 juin]] dans la gare de Vitrey-Vernois (Haute-Saône) et il est détenu à l'hôpital thermal militaire de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Il est libéré le [[16 septembre]] suivant pour raison militaire et revient vivre au [[château de Boucéel]], à Vergoncey <ref name=expo>Selma Turalic et Chantal Procureur, exposition « Chronique illustrée de la Manche en guerre - 1939-1945 », Archives départementales de la Manche, 2004  [http://archives.manche.fr/details-expositions.asp?card=1257477 ''(lire en ligne)''].</ref>.


Catholique pratiquant comme son père, gaulliste<ref name=didacdoc/>, il s'engage dans la Résistance au sein du groupe de Saint-James du réseau Libé-Nord. Il réalise des faux-papiers et renseigne des parachutistes britanniques. Le [[9 juillet]] [[1944]], ses propriétés de Boucéel et de l'Orneylie à [[Saint-Senier-de-Beuvron]] sont perquisitionnées sur dénonciation par la Gestapo, et il est arrêté avec son frère aîné François. Ils sont retenus deux semaines dans le château de [[Saint-Jean-du-Corail]] puis transférés à Alençon (Orne) fin juillet et au frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu. Après trois jours en gare de Compiègne, le train qui doit les déporter vers Buchenwald est arrêté à Peronne par les sabotages de voies. Les deux frères retrouvent la liberté le 1{{er}} septembre lors de la libération de la ville par les Américains <ref name=expo/>. Il reçoit la croix de guerre 1939-1940. En [[1953]], la carte de combattant volontaire de la Résistance lui est pourtant refusé faute d'avoir appartenu selon lui à aucun réseau ni fourni l’attestation de trois résistants homologués <ref name=didacdoc/>.
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Version du 31 juillet 2020 à 14:22

Arnaud de Roquefeuil, né à Vergoncey le 22 mars 1906 et mort dans la même commune le 3 septembre 1996, est une personnalité politique de la Manche, agriculteur de profession.

Biographie

Fils de Robert de Roquefeuil (1864-1940), fondateur de l’Association catholique de la jeunesse française [1], Arnaud de Roquefeuil se passionne pour la plaisance, fabriquant ses propres bateaux [2].

Mobilisé en septembre 1939, il rejoint le 207e régiment d'artillerie de Dinan comme sous-officier et est affecté au secteur de Marville (Meuse) puis de Thionville (Moselle). Lorsque l'armée allemande lance sa grande offensive le 10 mai 1940, il se trouve avec sa batterie sur le secteur fortifié de la Crusnes. Les soldats du train sanitaire dans lequel se trouve Roquefeuil se rendent le 17 juin dans la gare de Vitrey-Vernois (Haute-Saône) et il est détenu à l'hôpital thermal militaire de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Il est libéré le 16 septembre suivant pour raison militaire et revient vivre au château de Boucéel, à Vergoncey [3].

Catholique pratiquant comme son père, gaulliste[1], il s'engage dans la Résistance au sein du groupe de Saint-James du réseau Libé-Nord. Il réalise des faux-papiers et renseigne des parachutistes britanniques. Le 9 juillet 1944, ses propriétés de Boucéel et de l'Orneylie à Saint-Senier-de-Beuvron sont perquisitionnées sur dénonciation par la Gestapo, et il est arrêté avec son frère aîné François. Ils sont retenus deux semaines dans le château de Saint-Jean-du-Corail puis transférés à Alençon (Orne) fin juillet et au frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu. Après trois jours en gare de Compiègne, le train qui doit les déporter vers Buchenwald est arrêté à Peronne par les sabotages de voies. Les deux frères retrouvent la liberté le 1er septembre lors de la libération de la ville par les Américains [3]. Il reçoit la croix de guerre 1939-1940. En 1953, la carte de combattant volontaire de la Résistance lui est pourtant refusée faute d'avoir appartenu selon lui à aucun réseau ni fourni l’attestation de trois résistants homologués [1].

De retour en Normandie, il devient président des bouilleurs de cru de la Manche en 1945 [1], est élu conseiller municipal de Saint-Senier-de-Beuvron en mai [3], et conseiller général du canton de Saint-James en septembre [4]. Il reste en poste jusqu'en 1961 [4] puis se consacre à l'exploitation de ses propriétés, en siégeant au conseil municipal de Saint-Senier jusqu'en 1983 [3].

De 1923 à 1955, il tient une « chronique illustrée » de 287 pages dans laquelle il conserve des évènements de sa vie sous forme de bande dessinée. La partie consacrée à la Seconde Guerre mondiale fait l'objet d'une exposition par les Archives départementales de la Manche du 19 novembre 2004 au 30 janvier 2005 [3].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Deux pages d’un carnet de dessins (Vergoncey, 1944) », Didac'doc, n° 5, service pédagogique des Archives départementales de la Manche, janvier 2010.
  2. (lire en ligne).
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Selma Turalic et Chantal Procureur, exposition « Chronique illustrée de la Manche en guerre - 1939-1945 », Archives départementales de la Manche, 2004 (lire en ligne).
  4. 4,0 et 4,1 « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.