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Aristide Frémine

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Aristide Frémine.

Aristide Gérôme Frémine, né à Bricquebec le 16 janvier 1837 [1] et mort à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) le 5 décembre 1897, est un écrivain et un poète de la Manche.

Il est souvent associé à son frère Charles Frémine (1841-1906).

Biographie

Aristide passe la plus grande partie de son enfance à Bricquebec avant de partir faire ses études au petit séminaire de Muneville-sur-Mer où il lie amitié avec ses condisciples Siméon Luce [2], le futur grand médiéviste, et Armand Le Bailly, poète maudit dont il rédigera la biographie quelques années plus tard.

Aristide est également tenté par l'écriture, et notamment par la poésie qu'il aime à situer dans un contexte historique. En 1859 [2], il fait éditer à Cherbourg sa première plaquette de poèmes qu'il dédie à Armand Le Véel, bricquebétais comme lui, qui vient de réaliser la sculpture équestre de Napoléon Ier érigée dans le grand port du Cotentin. Il choisit cependant de suivre la voie paternelle en intégrant l'administration des contributions indirectes qui, au début des années 1860, l'envoie à Coutances, puis à Suresnes, dans le département de la Seine (aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine).

Parallèlement à sa carrière professionnelle, il continue d'écrire, aussi bien de la poésie que des nouvelles ou des romans. Il fréquente les milieux littéraires de la capitale et se lie notamment avec Paul Arène, Armand Silvestre et Camille Pelletan. Vers 1867, il héberge son frère Charles qui décide, lui, de se consacrer totalement à une carrière littéraire à Paris.

Une promotion comme receveur particulier des contributions indirectes l'oblige à quitter Suresnes qu'il appréciait énormément pour rejoindre Issy-les-Moulineaux [3]. Il publie peu de livres, ses productions littéraires voient surtout le jour dans les revues et les journaux, parfois sous forme de feuilletons. Il co-écrit aussi deux livres avec son frère Charles. Comme celui-ci, il puise une bonne partie de son inspiration dans ses souvenirs du Cotentin, et notamment de la campagne autour de Bricquebec.

En 1911, la revue L'Hippogriffe dira de lui qu'il « respirait la santé et la force », qu'il « nageait passionnément » et « marchait des journées entières, sans éprouver la moindre fatigue ». Ce « grand amateur de sports » était néanmoins un « fumeur enragé ». Il possédait d'ailleurs « une superbe collection de pipes culottées, dont il se montrait très fier » [4].

Alors qu'il ne s'était jamais plaint de soucis de santé, Aristide Frémine décède subitement le soir du 5 décembre 1897, célibataire, laissant un frère inconsolable.

Œuvres publiées

  • À Armand Levéel, son compatriote Aristide Frémine. Statue de Napoléon Ier à Cherbourg, Couppey, Cherbourg, 1859 - à lire sur Gallica
  • Lettre au R.P. Marie-Bernard, carme déchaussé, Couppey, Cherbourg, 1861.
  • Le Long du chemin (poésies 1856-1861), Frédéric Henry, Paris, 1863.
  • Bercy, ville inconnue, à trois kilomètres de Notre-Dame, Gosselin, Paris, 1866.
  • Armand Le Bailly (avec Charles Frémine), Sandoz et Fischbacher, Paris, 1877 - à lire sur Gallica
  • La Légende de Normandie (poésies), Lemerre, Paris, 1886.
  • Les Français dans les Îles de la Manche (avec Charles Frémine), Picard & Kahn, Paris, 1888.
  • Les îles anglo-normandes (avec Charles Frémine), Librairie d’Éducation nationale, Paris, 1888 (version légèrement différente de l'ouvrage précédent).
  • Une Demoiselle de campagne (roman), Lemerre, Paris, 1892, réédition Arnaud-Bellée, Coutances, 1975.
  • Un Bénédictin (roman), Ollendorff, Paris, 1902, réédition Cahiers culturels de la Manche, Saint-Lô, 2002 (roman paru en feuilleton vers 1884 sous le nom de Dom Le Prévost).

Autres œuvres

  • Une fille de Jersey, roman paru en feuilleton en 1885 (à situer)[5].
  • Monsieur Préfontaine, roman paru en feuilleton en 1887 (à situer)[5].
  • Une fille de Port-Royal, roman paru en feuilleton en 1887 (à situer)[5].
  • Le curé d'Auderville, roman inédit (une première version aurait existé dès 1865)[5].
  • Chants de l'Ouest, poésies publiées dans diverses revues (annoncé dès 1878, ce recueil était encore promis par Charles Frémine en 1905)[5].

Hommages

Une statue de Robert Delandre, inaugurée en 1929 à Bricquebec, le représente avec son frère et le sculpteur Armand Le Véel (1821-1905).

En outre, deux noms de voies de communes de la Manche commémorent Charles et Aristide Frémine :

Bibliographie

  • Pierre Leberruyer, Bricquebec et ses environs dans l’œuvre des Frémine, Impr. commerciale cherbourgeoise, 1961.
  • André Guillon, « Deux écrivains régionalistes Aristide et Charles Frémine », Revue du département de la Manche, n° 124, 1989.
  • Jean-Pierre Le Goupillot, « Aristide Frémine, Armand Le Véel et Napoléon », 1re partie, La Voix du donjon, n° 87, décembre 2015, 2me partie, La Voix du donjon, n° 88, mars 2016.

Notes et références

  1. AD50, NMD Bricquebec, 1837 – 1839 (5 Mi 586), page 24/321 Acte de naissance n° 9 (lire en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 Hermann Quéru, Quand Bricquebec honore ses poètes, Imprimerie commerciale, Cherbourg, 1964.
  3. Cette mutation n'est toutefois pas intervenue avant 1885 puisque, à cette date, il est encore promu « sur place » (d'après les Annales des Contributions indirectes).
  4. Manuel Manquez, L'Hippogriffe, avril 1911, cité dans Quand Bricquebec honore ses poètes, Imprimerie commerciale, Cherbourg, 1964.
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 En préliminaire à son dernier ouvrage Promenades et Rencontres (1905), Charles Frémine annonçait la parution prochaine des ouvrages inédits de son frère. La mort l'a empêché de mener à bien ce projet et les manuscrits ont semble-t-il disparu.

Lien externe