Actions

Annie Dupont-Beauchais

De Wikimanche

Révision datée du 8 janvier 2019 à 12:29 par Teddy (discussion | contributions) (màj)

Annie Dupont-Beauchais, né le 17 novembre 1901, est une résistante de la Manche.

Femme d’action au service de la Croix-Rouge

Son père, Paul Dupont, natif de Genêts, est d’une lignée enracinée depuis la nuit des temps dans ce fond de la baie du Mont-Saint-Michel.

Jeune diplômée infirmière, elle s’engage dans l’œuvre de la Nouvelle Étoile des enfants de France, puis très vite, dans la Croix-Rouge française. Dès 1933, elle préside l’important comité d’Argenteuil.

Pendant la période de 1939 à 1945, elle déploie une intense activité pour soulager les misères multiples qui assaillent la population civile : la disette, la malnutrition des enfants, l’absence des prisonniers, les bombardements après lesquels elle prend part, aux côtés des pompiers, aux recherches, demandant à continuer les fouilles même lorsque ceux-ci avaient décidé d’abandonner.

Parallèlement, elle entre résistance. Comme son frère, Roger Dupont, elle ne peut admettre ni la défaite, ni l'hitlérisme, ni le nazisme. Elle participe à la fondation du groupe de résistance OCM. Elle rappelait à ses petits-enfants que son engagement s’est imposé à elle comme une évidence et que, en dépit des dangers, elle n’a eu aucune hésitation. Résistante agissante, efficace, elle est toujours prête à l’action, sur simple appel pour transporter, piloter dans une ambulance des parachutistes, des blessés de la Résistance.

Après la guerre, elle préside la Croix-Rouge de la Seine-et-Oise. Prenant conscience des nombreux problèmes qui se posent à la population française, au niveau national, elle y répond en créant de multiples établissements et des services à caractère sanitaire et social. La liste des maisons « inventées » par Annie Beauchais, est longue.

Administratrice de la Croix-Rouge française, à l’échelon national, elle devient l’un des quatre membres du comité directeur restreint. Elle reçoit dans ce cadre deux distinctions rarissimes, la Florence Nightingale et la médaille d’or d’Henri Dunant.

Pendant les douloureux évènements d’Algérie, elle inspecte, crée et organise des secours pour les populations civiles des douars.

Tous les étés, elle revient dans sa maison du bord de baie, à Genêts. Elle brûle de passion pour le Mont, sa baie et émue de la dégradation de ce site prestigieux, elle est, en 1972, membre fondateur de l’Association des Amis du site de Genêts et de la baie du Mont-Saint-Michel (AGEB), puis à l’unanimité, en est désignée présidente d’honneur. Connaissant et pratiquant la baie depuis son plus jeune âge, elle mène une vigoureuse campagne pour que soient enfin prises les mesures pour l’organisation des secours et la prévention des dangers qui assureraient la sécurité des personnes en baie.

Son engagement a souvent triomphé de l’inertie et ses appels ont été des cris d’alarme salutaires. Parmi ses nombreuses autres distinctions, citons la Légion d’honneur, la médaille de la Résistance et la croix de guerre 1939-45.

Source

Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541171.