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André Groult (1910)

De Wikimanche

André Groult, né à Saint-Gilles le 28 novembre 1910 et mort à Saint-Lô le 6 juin 1944, restaurateur, est un résistant de la Manche, « Mort pour la France ».

« Celui-là, c’est un dur ! »

André Groult arrive à Saint-Lô en 1933 où il s’installe restaurateur, rue Saint-Thomas.

Dès 1942, André Groult entre dans le réseau OCM (Organisation civile et militaire) d’Alfred Glastre, secrétaire au commissariat de police. Son établissement, ainsi qu’une petite pisciculture qu’il a créée dans le vallon de la Dollée, sont les lieux de rendez-vous de la résistance saint-loise. André Groult se voit confier le secteur de Saint-Lô-Campagne avec Michel Yver de la Vigne-Bernard comme suppléant. À la fin octobre, c’est chez lui qu’a lieu une réunion à laquelle participent les plus grands noms de la résistance manchoise : Jacques Bertin de la Hautière (Moulines), Yves Gresselin (Pradel), etc. pour organiser la résistance dans le centre et sud-Manche. Le réseau Centurie formé par André Groult est devenu le réseau le plus important et reçoit successivement les renforts d’autres groupes comme « Vengeance » de Torigni-sur-Vire. Le 11 mars 1944, une réunion à Agneaux, chez Lemonnier de Gouville, prépare la logistique des groupes, mais deux jours plus tard, le 13 mars, les groupes de Torigni-sur-Vire et Guilberville sont démantelés et la Gestapo arrête une vingtaine de résistants, dont André Groult dit Maxime [1].

La Gestapo, bien renseignée par une infiltration, torture André Groult qui ne parle pas. Des témoins rescapés ont rapporté que son tortionnaire connu sous le nom de « Grand Jack » a dit de lui « Celui-là, c’est un dur ».

André Groult, qui détient caché dans sa cave, derrière un fût, depuis le 11 mars la liste des résistants de son groupe « Action » parvient à la faire remettre, par l’intermédiaire de sa femme, à Limonier, de Gouville, qui la détruit, sauvant ainsi le réseau.

André Groult meurt dans la nuit du 5 au 6 juin, dans les décombres de la prison de Saint-Lô bombardée par les avions alliés. Un rescapé indique qu’il était tellement affaibli par les séances de tortures qu’il aurait eu beaucoup de mal à survivre.

Hommages

  • Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :

Sources

  • Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562.
  • Fiche individuelle sur Mémorial Gen Web

Notes et références

  1. « “Dans ses mains menottées, l’homme tenait une casquette” Léo, 13 mars 1944 », AD50, Histoire et documents (lire en ligne), consulté le 14 mars 2019.

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