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En [[1939]], il est licencié de l’arsenal, comme le sont systématiquement les communistes ; cela ne décourage pas Achille Mesnil qui, mobilisé, fait son devoir de Français.  Après sa démobilisation, révolté de voir la France livrée aux nazis, il retrouve en septembre [[1940]] [[André Defrance]] qui organise la Résistance active dans la Manche sous l’égide du Parti communiste illégal. Ainsi, malgré les risques infinis que cela comporte pour lui et les siens, Achille Mesnil crée et anime des groupes de résistants, reçoit et distribue lui-même tracts et journaux clandestins, récupère munitions, explosifs et engins incendiaires (qui serviront plus tard à la destruction du matériel allemand entreposé dans les hangars de l'entreprise Grouard). De plus, avec son épouse et son frère, il donne asile aux militants illégaux qui se déplacent constamment d’un lieu à un autre : [[Louis Canton]], le militant des industries chimiques de Sotteville-les-Rouen ; [[Roger Bastion]], le métallurgiste caennais ; [[Henri Messager]], l’ouvrier havrais. Ils seront ses compagnons de tortures et de supplice.
En [[1939]], il est licencié de l’arsenal, comme le sont systématiquement les communistes ; cela ne décourage pas Achille Mesnil qui, mobilisé, fait son devoir de Français.  Après sa démobilisation, révolté de voir la France livrée aux nazis, il retrouve en septembre [[1940]] [[André Defrance]] qui organise la Résistance active dans la Manche sous l’égide du Parti communiste illégal. Ainsi, malgré les risques infinis que cela comporte pour lui et les siens, Achille Mesnil crée et anime des groupes de résistants, reçoit et distribue lui-même tracts et journaux clandestins, récupère munitions, explosifs et engins incendiaires (qui serviront plus tard à la destruction du matériel allemand entreposé dans les hangars de l'entreprise Grouard). De plus, avec son épouse et son frère, il donne asile aux militants illégaux qui se déplacent constamment d’un lieu à un autre : [[Louis Canton]], le militant des industries chimiques de Sotteville-les-Rouen ; [[Roger Bastion]], le métallurgiste caennais ; [[Henri Messager]], l’ouvrier havrais. Ils seront ses compagnons de tortures et de supplice.


La police française au service des hitlériens veille (affaire Pican-Cadras) <ref>''Mémoire vive'', site internet [http://www.memoirevive.org/germaine-pican-nee-morigot-31679/ ''(lire en ligne)'']. </ref>. Le [[18 février]] [[1942]], six policiers font irruption dans son domicile et l’arrêtent. Parmi eux, se distinguent particulièrement [[Henri Laniez]] chef des RG de [[Saint-Lô]] et Leymarie de Cherbourg. Dans le même temps sont arrêtés : Jules Mesnil, Louis Canton, Roger Bastion, [[Henri Messager]], [[Marie Lesage]] (belle-soeur de [[Pierre Vastel]]).
Dans un hommage prononcé en marge des cérémonies [[11 novembre]] [[1947]], André Defrance relate l’arrestation de son camarade Achille Mesnil :
 
« [] Mais la police au service du boche veillait. Police sans le concours de laquelle le nazi exécré aurait été presque impuissant. Un soir, à 21 heures, le [[18 février]] [[1942]], six gredins à la solde de HITLER faisaient irruption dans son domicile et l’arrêtaient. Parmi eux, se distinguèrent particulièrement les flics ''boches'' de langue française LANIEZ et LEYMARIE de CHERBOURG.
Un LANIEZ qui s’en est tiré avec l’indignité nationale (farce tragique) et un LEYMARIE qui peut-être exerce quiètement ses talents dans un autre endroit! Dans le même temps étaient arrêtés : Jules Mesnil, Louis Canton, Roger Bastion, Henri Messager, [[Marie Lesage]] (cette dernière camarade, belle-soeur d'un autre de nos héros, [[Pierre Vastel]]) […] ».


Malgré les nombreux sévices, subis au [[Commissariat central de police de Cherbourg-en-Cotentin|commissariat central de Cherbourg]], puis aux mains de la [[Gestapo dans la Manche|Gestapo]], aucun des suppliciés ne livre les secrets qu’il détient. Jules Mesnil, renvoyé à Cherbourg, meurt des suites des tortures.
Malgré les nombreux sévices, subis au [[Commissariat central de police de Cherbourg-en-Cotentin|commissariat central de Cherbourg]], puis aux mains de la [[Gestapo dans la Manche|Gestapo]], aucun des suppliciés ne livre les secrets qu’il détient. Jules Mesnil, renvoyé à Cherbourg, meurt des suites des tortures.


Détenu à Romainville, Achille Mesnil tombe sous les balles des nazis au Mont-Valérien le 21 septembre 1942. Selon le journal de l'aumônier allemand Franz Stock, les corps auraient été incinérés <ref name=maitron/>. 1009 résistants et otages furent fusillés au pied de la colline, les trois quarts étaient des communistes, aucun de ceux-là ne repose dans la crypte ou au Panthéon. Alors, incinéré ou pas…
Détenu à Romainville, Achille Mesnil tombe sous les balles des nazis au Mont-Valérien le 21 septembre 1942. Selon le journal de l'aumônier allemand Franz Stock, les corps auraient été incinérés <ref name=maitron/>. 1009 résistants et otages furent fusillés au pied de la colline, les trois quarts étaient des communistes, aucun de ceux-là ne repose dans la crypte ou au Panthéon.


La mention « mort pour la France » lui est attribuée par le Secrétariat général aux anciens combattants le [[16 novembre]] [[1945]].
La mention « mort pour la France » lui est attribuée par le Secrétariat général aux anciens combattants le [[16 novembre]] [[1945]].
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** Monument commémoratif "La cloche" au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine)
** Monument commémoratif "La cloche" au Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine)
** [[Prison de Saint-Lô|Monument commémoratif 1939-1945]] à [[Saint-Lô]]
** [[Prison de Saint-Lô|Monument commémoratif 1939-1945]] à [[Saint-Lô]]
* Hommage prononcé sur sa tombe par André Defrance le [[15 novembre]] 1947.


* À [[Cherbourg-en-Cotentin]], un square « Achille Mesnil » est inauguré le [[7 septembre]] [[2001]] par [[Bernard Cazeneuve]], alors maire de Cherbourg.
* À [[Cherbourg-en-Cotentin]], un square « Achille Mesnil » est inauguré le [[7 septembre]] [[2001]] par [[Bernard Cazeneuve]], alors maire de Cherbourg.
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==Lien externe==
==Lien externe==
* « Mesnil Achille », ''Le Maîtron'', site internet [https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article146321 ''(lire en ligne)'']
* « Mesnil Achille », ''Le Maitron'', site internet [https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article146321 ''(lire en ligne)'']


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Version du 13 décembre 2021 à 11:44

Achille Mesnil

Achille Louis Mesnil, né à Octeville le 27 février 1901 et mort à Suresnes (aujourd'hui Hauts-de-Seine) le 21 septembre 1942 fusillé au Mont-Valérien par les nazis, est un résistant de la Manche, « Mort pour la France ».

Biographie

Il est le fils de Louis Mesnil, ajusteur, et de Mélie Typhagne, ménagère [1].

Il se marie à Cherbourg le 16 août 1924 avec Marie Letourneur, qui lui donne trois enfants [1].

Avant la Seconde Guerre mondiale, Achille Mesnil habite Cherbourg et travaille comme charpentier en fer à l’arsenal ; c’est un militant communiste et un syndicaliste CGT. Pendant la guerre d’Espagne, prélude à la tragédie mondiale, il collecte avec son frère Jules des sommes importantes destinées aux combattants républicains espagnols et aide des réfugiés venus à Cherbourg, comme l'antifasciste allemand Karl Deck.

En 1939, il est licencié de l’arsenal, comme le sont systématiquement les communistes ; cela ne décourage pas Achille Mesnil qui, mobilisé, fait son devoir de Français. Après sa démobilisation, révolté de voir la France livrée aux nazis, il retrouve en septembre 1940 André Defrance qui organise la Résistance active dans la Manche sous l’égide du Parti communiste illégal. Ainsi, malgré les risques infinis que cela comporte pour lui et les siens, Achille Mesnil crée et anime des groupes de résistants, reçoit et distribue lui-même tracts et journaux clandestins, récupère munitions, explosifs et engins incendiaires (qui serviront plus tard à la destruction du matériel allemand entreposé dans les hangars de l'entreprise Grouard). De plus, avec son épouse et son frère, il donne asile aux militants illégaux qui se déplacent constamment d’un lieu à un autre : Louis Canton, le militant des industries chimiques de Sotteville-les-Rouen ; Roger Bastion, le métallurgiste caennais ; Henri Messager, l’ouvrier havrais. Ils seront ses compagnons de tortures et de supplice.

Dans un hommage prononcé en marge des cérémonies 11 novembre 1947, André Defrance relate l’arrestation de son camarade Achille Mesnil :

« […] Mais la police au service du boche veillait. Police sans le concours de laquelle le nazi exécré aurait été presque impuissant. Un soir, à 21 heures, le 18 février 1942, six gredins à la solde de HITLER faisaient irruption dans son domicile et l’arrêtaient. Parmi eux, se distinguèrent particulièrement les flics boches de langue française LANIEZ et LEYMARIE de CHERBOURG. Un LANIEZ qui s’en est tiré avec l’indignité nationale (farce tragique) et un LEYMARIE qui peut-être exerce quiètement ses talents dans un autre endroit! Dans le même temps étaient arrêtés : Jules Mesnil, Louis Canton, Roger Bastion, Henri Messager, Marie Lesage (cette dernière camarade, belle-soeur d'un autre de nos héros, Pierre Vastel) […] ».

Malgré les nombreux sévices, subis au commissariat central de Cherbourg, puis aux mains de la Gestapo, aucun des suppliciés ne livre les secrets qu’il détient. Jules Mesnil, renvoyé à Cherbourg, meurt des suites des tortures.

Détenu à Romainville, Achille Mesnil tombe sous les balles des nazis au Mont-Valérien le 21 septembre 1942. Selon le journal de l'aumônier allemand Franz Stock, les corps auraient été incinérés [1]. 1009 résistants et otages furent fusillés au pied de la colline, les trois quarts étaient des communistes, aucun de ceux-là ne repose dans la crypte ou au Panthéon.

La mention « mort pour la France » lui est attribuée par le Secrétariat général aux anciens combattants le 16 novembre 1945.

Plusieurs manchois seront fusillés au Mont-Valérien entre 1942 et 1943.

Sources

  • Écrits d'André Defrance : Attestation d'appartenance à la Résistance d'Achille Mesnil ; discours à sa mémoire prononcé le 15 novembre 1947.
  • Mémoire des hommes, SGA, Ministère de la Défense

Hommages

Square Achille Mesnil
  • Hommage prononcé sur sa tombe par André Defrance le 15 novembre 1947.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Claude Pennetier, « Mesnil, Achille », Le Maitron, 8 avril 2015 (lire en ligne).

Articles connexes

Lien externe