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Émile Guépratte

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Vice-amiral Guépratte.

Émile Paul Amable Guépratte, né à Granville le 30 août 1856 [1] et mort à Brest (Finistère) le 19 novembre 1939, est une personnalité militaire de la Manche.

Le « mangeur de feu »

Il est le fils du capitaine de vaisseau Charles Guépratte (1826-1892) et d'Eugénie Jéhenne (ca 1830-1892) et le petit-fils du contre-amiral Aimable Constant Jéhenne (1899-1963 et du mathématicien Charles Guépratte (1777-1857). Il naît puis habite au 4 rue Cambernon à Granville.

Il étudie au collège de Brest (Finistère), puis entre dans la Marine en 1871 dans l'École navale de la même ville [2]. Il passe aspirant le 5 octobre 1874 et fait ses classes sur le cuirassé Reine Blanche en 1875 et sur l'aviso d'Estaing en 1876 : il a alors 20 ans et déjà cinq années d'expérience [3].

En 1877, désormais enseigne de vaisseau, il embarque sur le croiseur Duchaffault de la division navale d'Extrême-Orient pour deux ans de campagne. En 1881, il participe à la campagne de Tunisie sur le cuirassé Marengo. Il passe lieutenant de vaisseau le 15 janvier 1883 et suit les cours de l'École des défenses sous-marines de Rochefort l'année suivante : il est breveté torpilleur [3].

Le 2 septembre 1883, il se marie à Brest avec Thérèse Gourdan (1856-1890), qui lui donne trois enfants, dont Louise (1886-1919, née à Cherbourg.

En 1891, il est second du croiseur Forfait, puis passe commandant de la Caronade de la division navale d'Indochine. Il participe à la campagne du Siam en 1893. Il est promu capitaine de frégate le 10 mai 1897 et seconde le commandant du Bouvet en Méditerranée. En 1901 et 1902, il commande le Vautour qui stationne à Constantinople [4] (Empire ottoman). En 1903, il exerce des fonctions administratives à Brest auprès du contre-amiral chef d'état-major Henri De Barbeyrac Saint-Maurice [3].

Il est promu capitaine de vaisseau le 5 février 1904 et accède au rang d'officier de la Légion d'honneur. Il commande le Foudre qui effectue le transport de Cherbourg à Saïgon de deux sous-marins et de quatre petits torpilleurs en 1904, la Marseillaise en mer Méditerranée en 1905, la Jeanne-d'Arc en 1906, le second dépôt des équipages de la flotte à Brest en 1908, et le croiseur cuirassé Edgar Quinet en 1909 dont il assure la mise au point. Il passe contre-amiral le 21 septembre 1912 [5] et commande le front de mer du 2e arrondissement maritime à Brest [3].

Dans le cadre de la Première Guerre mondiale, en septembre 1914, il assure le commandement d'une flotte de deux cuirassés, le Suffren et la Vérité, en route pour le détroit des Dardanelles pour combattre les Ottomans. Il bombarde l'entrée du détroit, avec le concours d'une division anglaise, puis en force le passage le 18 mars 1915. Bien qu'il soit soutenu par les navires alliés, son audace n'est pas récompensée [3]. En plein combat, Émile Guépratte fait jouer La Marseillaise sur le pont en s’écriant : « Quelle belle mort ! » [6]. Il gagne là son surnom de « mangeur de feu ». Il récidive le 27 mars puis les 25 et 26 avril lors de la « bataille des cinq plages ». Ses initiatives le font passer définitivement dans la catégorie des « têtes brûlées » et son commandement lui est retiré [3].

Il est nommé vice-amiral le 10 octobre 1915, puis est nommé préfet maritime à Bizerte (Tunisie) où il s'emploie à la défense sous-marine. Il quitte le service actif en août 1918 à la fin de la guerre et se consacre désormais à la politique. Il est député du Finistère de 1919 à 1924 [3].

Il meurt le 19 novembre 1939 à Brest (Finistère), âgé de 83 ans. Il repose à Paris, au colombarium des Invalides.

Hommages

La frégate Guépratte.

Winston Churchill écrit de lui, en référence à l'opération des Dardanelles : « Pour votre part vous avez fait honneur à une opération de guerre, qui aurait changé l'histoire du monde si elle avait été menée avec une résolution égale à la vôtre » [3].

Une frégate française porte son nom.

Un bâtiment de l'école des fourriers de Querqueville est baptisé Guépratte.

Le 23 août 1956, Granville fête le centième anniversaire de sa naissance en accueillant l'escorteur d'escadre Guépratte, qui organise des promenades en mer [7].

Odonymes
  • Allée Guépratte : à Damgan et Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan)
  • Avenue de l'Amiral-Guépratte : à La Valette-du-Var (Var)
  • Place de l'Amiral-Guépratte : à Granville
  • Rue de l'Amiral-Guépratte : à Perros-Guirec (Côtes-d'Armor), Palaiseau (Essonne), Audierne, Brest, Carantec, Concarneau, Guipavas, Landivisiau, Le Bono, Le Conquet, Plogoff, Quimper, Trégunc (Finistère), Nancy (Meurthe-et-Moselle), Lorient (Morbihan), Metz (Moselle), Le Pradet (Var) et Alger (Algérie)

Distinction

  • Grand-croix de la Légion d'honneur [3]
  • Croix de guerre 1914-1918
  • Ordre du Service distingué (Grande-Bretagne)
  • Ordre du Bain (Grande-Bretagne)
  • Ordre de Saint-Georges (Russie)
  • Croix de guerre (Belgique)
  • Grand cordon de l'Ordre de l'Aigle blanc (Serbie)

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 159 (lire en ligne).
  2. Yves Lecouturier, Demeures célèbres de Normandie, éd. Orep, 2010.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 et 3,8 Net Marine, site internet (lire en ligne), notice consultée le 29 décembre 2011.
  4. Aujourd'hui Istanbul.
  5. André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome IX, éd. Ocep, 1989.
  6. René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, 2001.
  7. « 130 Granvillais pensionnaires du “Guépratte”... ou une croisière pour le moins inattendue », Ouest-France, 23-24 août 1956.

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