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Émile Glorieux

De Wikimanche

Émile Charles Glorieux, né à Paris le 7 avril 1829 [1] et mort à Cherbourg le 29 septembre 1882, est une personnalité journalistique de la Manche.

Il est le fondateur et rédacteur en chef de La Vigie de Cherbourg pendant neuf ans.

Biographie

« Né à Paris en 1829, M. Glorieux se destina d'abord à l'état militaire ; puis entraîné par son tempérament, il se jeta dans le journalisme où il a compté de véritables succès » [2].

Il collabore à plusieurs journaux de Paris [3], dont Le Courrier de Paris. En 1861, il fonde [4] La Vigie de Cherbourg avec Charles Bedelfontaine, propriétaire-gérant.

Sa première épouse, Marie Rose Vacheron, meurt à Cherbourg le 18 avril 1863, à l'âge de trente-deux ans.

Le « candidat de la nuance démocratique du Siècle et de L'Opinion nationale » se présente en 1864 aux élections pour le renouvellement du Conseil général dans le canton de Cherbourg. Il est battu par Joseph de Gasté [5]. Il est élu conseiller municipal de Cherbourg [2] en 1865, recueillant 3 199 voix [6]. Le maire sortant, Joseph Ludé, n'en obtient « que » 1 095.

Bonapartiste [7] et ennemi de la révolution, il soutient en 1868 la candidature du marquis de Piennes à la députation, en remplacement du défunt Charles Brohier de Littinière [8].

En 1870, des « changements [...] dans la propriété et dans la gérance [9] de La Vigie de Cherbourg », survenus après la mort de Charles Bedelfontaine, conduisent son rédacteur en chef à donner sa démission, le 13 juillet [10]. Il est remplacé dans ses fonctions par Eugène Petit.

Le 6 mars 1871, Glorieux se voit confier la rédaction de L'Union libérale, sous-titrée Journal de Tours et du Département d'Indre-et-Loire [11]. Mais il est très vite appelé à exercer les mêmes fonctions au Messager d'Amiens, ville où l'imprimerie Glorieux semble tourner au moins jusqu'en 1874.

Revenu à Cherbourg, il succombe à « une courte maladie » [12], à son domicile, 53 rue de la Duché. Les déclarants de son décès sont le député François La Vieille (aussi directeur politique de La Vigie) et le greffier en chef du tribunal de Cherbourg. Ses obsèques sont célébrées le 1er octobre 1882 [2].

Sa veuve fait la connaissance d'un nommé Jourdan, originaire d'Octeville, et quitte Cherbourg huit ans plus tard pour venir habiter Amiens, où il la suit, attiré par « ses cinq ou six mille francs de rente » [13]. Celui qui se fait désormais appeler Paul Jointeau la frappe à coups de talon sur la tête, lui fracassant les mâchoires inférieure et supérieure et lui crevant l'œil gauche [14]. L'assassin s'enfuit et prend le premier train pour Bruxelles, laissant sa victime pour morte [15].

Émile Glorieux avait une fille à Cherbourg, où elle s'est mariée.

Affaires judiciaires

En tant que rédacteur en chef de La Vigie, Émile Glorieux est condamné par le tribunal correctionnel de Cherbourg, dans son audience du 31 mai 1869, à deux mille francs d'amende envers le Trésor et à mille francs de dommage et intérêts envers le comte Napoléon Daru, pour avoir signé sous le pseudonyme d'Octave Langlois un article diffamatoire à son encontre, « à trois jours des élections auxquelles il se portait candidat » [16].

Le 14 juin de la même année, il est à nouveau condamné à deux cents francs d'amende pour diffamation envers M. Favier, avocat à Cherbourg [17].

En qualité de rédacteur en chef du Messager d'Amiens, il est condamné à trente-deux francs d'amende et quarante francs de dommages et intérêts « pour avoir relevé énergiquement un article du Progrès d'Amiens dans lequel l'impératrice Eugénie avait été bassement insultée » [18].

Notes et références

  1. Né à Paris dans le 10e arrondissement.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 La Vigie de Cherbourg, 1er octobre 1882.
  3. Le Siècle, 27 avril 1863.
  4. Le Figaro, 3 octobre 1882.
  5. La Gazette, 21 juin 1864.
  6. Le Siècle, 27 juillet 1865.
  7. Le Rappel, 18 août 1869.
  8. Émile Glorieux, « Élection d'un député au corps législatif, 3e circonscription de la Manche : candidat M. de Piennes, conseiller général », La Vigie de Cherbourg, 1er novembre 1868.
  9. Charles Syffert est le nouveau propriétaire-gérant du journal.
  10. La Vigie de Cherbourg, 14 juillet 1870.
  11. L'Union libérale, 14 mai 1871.
  12. La Justice, 5 octobre 1882.
  13. Le Phare des Charentes, 3 avril 1892.
  14. « Le crime d'Amiens », L'Étendard, 29 mars 1892.
  15. Le Petit Journal, 27 mars 1892.
  16. Le Constitutionnel, 5 juin 1869.
  17. La Gazette de France, 20 juin 1869.
  18. Courrier de l'Isère, 25 février 1873.