Actions

Émile Doucet

De Wikimanche

Défilé syndical unitaire à Cherbourg en 1968. Émile doucet est au premier rang, cinquième à partir de la gauche. On comprend son surnom de « Grand Mimile », il a effectivement une tête de plus que ses voisins. À sa droite on reconnait Paul Tesson écharpe claire sous la veste.

Émile Alphonse Félix Doucet, né à Tourlaville le 7 juillet 1922 [1] et mort à Cherbourg le 16 décembre 1998 [2], est un syndicaliste ouvrier et une personnalité politique de la Manche.

Figure de proue du syndicalisme

Né à Tourlaville dans le village du Becquet, il y demeure durant toute sa vie. Il est, pendant une grande partie de la seconde moitié du XXe siècle, la figure de proue du syndicalisme ouvrier dans la Manche [3].

Il fréquente l'école communale de Tourlaville, puis entre à l'École des apprentis de la Marine [4]. Il devient électricien bobineur à l'arsenal de Cherbourg [4].

Il adhère aux Jeunesses communistes à 17 ans.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est requis par le STO [5] et travaille à Kiel (Allemagne) [4]. Il en revient le 8 mai 1945 [4].

Il adhère au Parti communiste en 1945 [6].

D’abord secrétaire général du syndicat CGT de l’arsenal de Cherbourg à partir de 1949, il est en 1951 secrétaire général de l’union départementale CGT, poste qu'il conserve jusqu'en 1977 [4]. Durant les événements de mai 1968, il joue un rôle modérateur, mais il devient pendant quelques jours le véritable « maître de Cherbourg » face à la carence des autorités [3].

Il prend sa retraite professionnelle en 1978 [4].

Il est élu maire-adjoint de Tourlaville en 1977 et effectue trois mandats [4]. Il est aussi vice-président de la Communauté urbaine de Cherbourg. Celui que tout le monde surnomme « le grand Mimile » dissimule derrière sa forte carrure un caractère bien trempé, mais tempéré, qui lui vaut souvent l’estime de ses adversaires[3]. André Rouxel, alors maire de Tourlaville, dit de lui : « Il forçait le respect. Spirituel, aimable et bon vivant, ses origines, son éducation, et la force de son engagement en ont fait un personnage aimé et respecté, quelles que soient les opinions de ses interlocuteurs. »

Il meurt à 76 ans à l'hôpital Louis-Pasteur à Cherbourg-Octeville [4]. Il est enterré au cimetière de Tourlaville [4].

Hommages

  • Une école, au Becquet, inaugurée en 2005, porte le nom du syndicaliste.
  • Le 7 juillet 2022, le PCF et la CGT avaient rendez-vous au Becquet, pour commémorer les 100 ans de la naissance d'Emile Doucet :
« Tour à tour, Nathalie Bazire, secrétaire générale de l’Union départementale CGT de la Manche ; Jean-Louis Furon, qui occupa les mêmes fonctions ; Ralph Lejamtel, au nom du parti communiste ; Bertrand Hulin et Gilbert Lepoittevin, au nom de la Ville de Cherbourg-en-Cotentin, ont évoqué les surnoms de « Mimile », « Doudou », « le grand » ou « le vrai patron de Cherbourg » à la fin de mai 1968. »[7]

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1998.
  2. « Acte de décès n° 781 - État-civil de Cherbourg - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1998.
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, éd. Eurocibles.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 et 4,8 « Émile Doucet laisse des orphelins », Ouest-France, 18 décembre 1998.
  5. STO instauré par la loi du 16 février 1943.
  6. Le Maitron (lire en ligne).
  7. La presse de la Manche, 7 juillet 2022

Article connexe