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Émile Dorrée

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La maison natale de Jules Barbey d'Aurevilly.

Émile Dorrée, né à Paris le 27 septembre 1883 et mort à Urville-Hague le 4 février 1959, est un peintre de la Manche, spécialisé dans les paysages.

Biographie

D'une mère originaire de Cherbourg et d'un père ferronnier, Émile Dorrée est orphelin à neuf ans et doit gagner sa vie avant d'intégrer l'académie Jullian [1].

Élève de Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury [2], il rencontre Georges Moteley lors d'un séjour dans le Cotentin. Tous deux imprégnés du souvenir de Millet, ils peignent les paysages de la Hague, Dorrée produisant Les Hauteurs de Digulleville, Les Landes de Beaumont et Les Falaises de Jobourg[1].

Il s'installe dans une maison de la vallée de la Biale, à Urville-Hague [3]. De retour à Urville après la Première Guerre mondiale et la maladie, il obtient ses premières recompenses du Salon avec Le Manoir de Hainneville, La Ferme de Teurthéville-Hague et La Place Saint-Sauveur de Bayeux qui lui vaut une médaille d'or [1].

En 1925, il publie à 300 exemplaires dans son Album de la Hague, seize dessins rehaussés à la gouache et à l'aquarelle : Le Manoir de Durécu, Les Falaises de Gréville, La Maison natale de Millet, Le Prieuré de Vauville, Les Marais de Bas, Les Dunes de Biville [1]... Ils sont très recherchées par les amateurs d’art et par les amoureux de la Hague [3].

Sociétaire du Salon des artistes français, il est élu membre titulaire de la Société nationale académique de Cherbourg le 3 décembre 1930 [4].

Il représente la Basse-Normandie avec Lucien Goubert à l'exposition universelle de 1937[1], de laquelle il repart avec une médaille d'argent.

Il restaure la grange Guéret à Nacqueville dans une style médiéval et imagine y exposer, ce qu'il fait pour ses inventions archéologiques, ferronneries, pierres et ses toiles, à l'abbaye du Vœu de Cherbourg, dont il peint un lutrin en 1941 [1].

Influencé par Adler, il délaisse un peu les paysage, pour des scènes de vie, comme Le bal du 14 juillet, place de Gaulle à Cherbourg, ou Le Jardin du Luxembourg [1].

Une de ses toiles représentant la maison de retraite de Valognes, peinte en 1930, a été vendue 5 200 € à l'hôtel Drouot à Paris. Nombre de ses œuvres figurent parmi les collections municipales de Valognes et du musée d'Équeurdreville-Hainneville.

Selon Roger-Jean Lebarbenchon, « Dorrée laisse une œuvre plus marquée par l’esthétisme visuel que par la compréhension de la société qu’il côtoya. Il voit dans la nature une « fenêtre ouverte sur la liberté », non des hommes et des femmes attachés à leur labeur ou simplement authentiques. Il est le parfait contemporain du Village Normand et de l’essor touristique de Nacqueville et d’Urville » [1].

Hommages

  • La rue où il habite à Urville est baptisée avenue Émile-Dorrée.
  • Un bâtiment de la résidence Les Aubépines à Cherbourg-Octeville porte également le nom d'Émile-Dorrée.

Distinctions

  • 1921 : prix Raigecourt-Goyon
  • 1921 : médaille de bronze du Salon des artistes français
  • 1924 : prix des paysagistes
  • 1929 : prix Corot
  • 1929 : médaille d'or du Salon des artistes français
  • 1937 : médaille d'argent à l'Exposition universelle

Bibliographie

  • Marie-Monique Bisson-Barbier, Brigitte Scart, Jean Fouace, Regards de peintres en Cotentin, XIXe-XXe siècles, Association Festivals en Cotentin, 1993.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 Roger-Jean Lebarbenchon, La Hague de la Belle Époque au nucléaire et à l'euro, Société nationale académique de Cherbourg, Cherbourg, 1998.
  2. Référence manquante.
  3. 3,0 et 3,1 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, éd. Eurocibles.
  4. Marcel Leloutre, « Nécrologie », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXVI, 1961, p. 10.

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