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'''Émile Bizet''', {{date naissance|17|10|1920|Le Teilleul|}} et mort à Caen (Calvados) {{date décès|8|février|1983}} <ref>selon ''La Manche Libre'', 16 février 1986 ; le 9, selon ''Le Monde'', 11 février 1983.</ref>, est un homme politique de la [[Manche]], vétérinaire de profession.
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==Un défenseur du monde agricole==
==Un défenseur du monde agricole==
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Il fait ses études primaires à l'école du Teilleul, puis ses études secondaires au collège de [[Mortain]] et au [[Collège d'Avranches|collège Émile-Littré]] d'[[Avranches]] <ref  name=LML1>''La Manche Libre'', 16 février 1986. </ref>. Il entre ensuite à l'école régionale d'agriculture des Trois-Croix à Rennes <ref name=LML1/>. Diplômé de l'école Grignon à Rennes, il commence une licence de sciences dans cette ville et obtient le diplôme d'ingénieur agricole<ref name=eloge/>. En [[1942]], il est admis au concours des écoles vétérinaires. Mais, refusant le STO (Service du travail obligatoire), il entre dans la clandestinité <ref name=LML1/>. Il dirige un groupe de résistance au Teilleul durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Il est arrêté trois fois par la Gestapo, mais il réussit à s'évader et à sauver son groupe <ref name=LML1/>.
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Il milite dans plusieurs organisations, à la Jeunesse agricole catholique (JAC) notamment.
Il milite dans plusieurs organisations, à la Jeunesse agricole catholique (JAC) notamment.


Diplômé de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort en [[1947]], il s'installe l'année suivante comme vétérinaire à [[Barenton]]<ref name=eloge/>.
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Il commence sa carrière politique en [[1952]] en étant élu au conseiller municipal de Barenton, puis maire quelques jours plus tard <ref name=LML1/>. Candidat malheureux aux élections législatives de [[1956]], il est élu député en [[1962]] dans la [[Deuxième circonscription de la Manche|circonscription d'Avranches]]. Il siège au Palais Bourbon jusqu’à la fin de sa vie. Il est alors remplacé par son suppléant [[René André]].  


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Il consacre la plus large partie de son activité publique à la défense des intérêts agricoles et à la modernisation d’une agriculture dont il craint qu’elle n’entre dans le Marché commun en état d’infériorité. S’il se révèle un grand spécialiste du foncier, il œuvre aussi au renforcement de la protection sociale des agriculteurs. C’est lui qui obtient le rattachement de son département à la zone Ouest de rénovation rurale<ref name=dico/>. En [[1975]], il est le rapporteur de la commission de la production et des échanges pour la réforme du statut des fermages <ref name=LM1>''Le Monde'', 11 février 1983. </ref>. Il soutient la candidature de Michel Debré à l'[[élection présidentielle de 1981 dans la Manche|élection présidentielle de 1981]] <ref name=LM1/>. Il s'investit également à partir de [[1967]] au Conseil de l'Europe et à l'assemblée de l'Union de l'Europe occidentale. Il est également président du groupe d'étude sur le quart monde à l'Assemblée nationale et soutient l'association ATD Quart-monde<ref name=eloge/>.
Il consacre la plus large partie de son activité publique à la défense des intérêts agricoles et à la modernisation d’une agriculture dont il craint qu’elle n’entre dans le Marché commun en état d’infériorité. S’il se révèle un grand spécialiste du foncier, il œuvre aussi au renforcement de la protection sociale des agriculteurs. C’est lui qui obtient le rattachement de son département à la zone Ouest de rénovation rurale <ref name=dico/>. En [[1975]], il est le rapporteur de la commission de la production et des échanges pour la réforme du statut des fermages <ref name=LM1>''Le Monde'', 11 février 1983. </ref>. Il soutient la candidature de Michel Debré à l'[[élection présidentielle de 1981 dans la Manche|élection présidentielle de 1981]] <ref name=LM1/>. Il s'investit également à partir de [[1967]] au Conseil de l'Europe et à l'assemblée de l'Union de l'Europe occidentale. Il est également président du groupe d'étude sur le quart monde à l'Assemblée nationale et soutient l'association ATD Quart-monde <ref name=eloge/>.


Membre du MRP, il soumet une motion de soutien au général de Gaulle le [[16 mai]] [[1965]], est nettement repoussée par la fédération de la Manche<ref>« Le MRP de la Manche souhaite le dépassement des particularismes politiques », ''Le Monde'', 21 mai 1965.</ref>. Défenseur de la famille et des valeurs traditionnelles, il soutient le maire de Tours, Jean Royer, lors de l’[[élection présidentielle de 1974 dans la Manche|élection présidentielle de 1974]]<ref name=dico/>.
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Il est le père de [[Jean Bizet]], actuel sénateur-maire du Teilleul.
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Le lycée privé professionnel de [[Barenton]] porte le nom de ce défenseur du monde rural.
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Version du 10 novembre 2019 à 18:44

Émile Bizet, né au Teilleul le 17 octobre 1920 et mort à Caen (Calvados) le 8 février 1983 [1], est un homme politique de la Manche, vétérinaire de profession.

Un défenseur du monde agricole

Émile Bizet, vétérinaire, nait au sein d'une famille d'éleveurs [2], un milieu auquel il demeura attaché durant toute sa vie [3]. Cet homme intègre et pudique allait devenir une des grandes figures politiques de la Manche [3] .

Il fait ses études primaires à l'école du Teilleul, puis ses études secondaires au collège de Mortain et au collège Émile-Littré d'Avranches [4]. Il entre ensuite à l'école régionale d'agriculture des Trois-Croix à Rennes [4]. Diplômé de l'école Grignon à Rennes, il commence une licence de sciences dans cette ville et obtient le diplôme d'ingénieur agricole[2]. En 1942, il est admis au concours des écoles vétérinaires. Mais, refusant le STO (Service du travail obligatoire), il entre dans la clandestinité [4]. Il dirige un groupe de résistance au Teilleul durant la Seconde Guerre mondiale. Il est arrêté trois fois par la Gestapo, mais il réussit à s'évader et à sauver son groupe [4].

Il milite dans plusieurs organisations, à la Jeunesse agricole catholique (JAC) notamment.

Diplômé de l'école vétérinaire de Maisons-Alfort en 1947, il s'installe l'année suivante comme vétérinaire à Barenton [2].

Il commence sa carrière politique en 1952 en étant élu au conseiller municipal de Barenton, puis maire quelques jours plus tard [4]. Candidat malheureux aux élections législatives de 1956, il est élu député en 1962 dans la circonscription d'Avranches. Il siège au Palais Bourbon jusqu’à la fin de sa vie. Il est alors remplacé par son suppléant René André.

En 1964, il est élu conseiller général de Barenton. Il reste en poste jusqu'en 1983 [5]. Il préside la commission de l'aménagement rural du conseil régional de Basse-Normandie, le syndicat d'équipement et du développement touristique du bocage normand, le comité des Heures musicales du Mont-Saint-Michel, et est vice-président du parc naturel régional Normandie-Maine [2].

Il consacre la plus large partie de son activité publique à la défense des intérêts agricoles et à la modernisation d’une agriculture dont il craint qu’elle n’entre dans le Marché commun en état d’infériorité. S’il se révèle un grand spécialiste du foncier, il œuvre aussi au renforcement de la protection sociale des agriculteurs. C’est lui qui obtient le rattachement de son département à la zone Ouest de rénovation rurale [3]. En 1975, il est le rapporteur de la commission de la production et des échanges pour la réforme du statut des fermages [6]. Il soutient la candidature de Michel Debré à l'élection présidentielle de 1981 [6]. Il s'investit également à partir de 1967 au Conseil de l'Europe et à l'assemblée de l'Union de l'Europe occidentale. Il est également président du groupe d'étude sur le quart monde à l'Assemblée nationale et soutient l'association ATD Quart-monde [2].

Membre du MRP, il soumet une motion de soutien au général de Gaulle le 16 mai 1965, est nettement repoussée par la fédération de la Manche [7]. Défenseur de la famille et des valeurs traditionnelles, il soutient le maire de Tours, Jean Royer, lors de l’élection présidentielle de 1974 [3].

Il est le père de Jean Bizet, actuel sénateur-maire du Teilleul.

Mandats

Député de la Manche
  • 18/11/1962 - 02/04/1967 (Union des démocrates pour la République-Union pour la nouvelle République-UDT)
  • 12/03/1967 - 30/05/1968 (Union des démocrates pour la République-Union démocratique pour la V°eRépublique)
  • 23/06/1968 - 01/04/1973 (Union des démocrates pour la République-UDR)
  • 11/03/1973 - 02/04/1978 (Union des démocrates pour la République-UDR)
  • 19/03/1978 - 22/05/1981 (Rassemblement pour la République-RPR)
  • 14/06/1981 - 08/02/1983 (Rassemblement pour la République-RPR)

Hommage

Le lycée privé professionnel de Barenton porte le nom de ce défenseur du monde rural.

Notes et références

  1. Selon La Manche Libre, 16 février 1986 ; le 9, selon Le Monde, 11 février 1983.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Éloge funèbre prononcée à l'Assemblée nationale, le 13 avril 1983.
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, 2001.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 et 4,4 La Manche Libre, 16 février 1986.
  5. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  6. 6,0 et 6,1 Le Monde, 11 février 1983.
  7. « Le MRP de la Manche souhaite le dépassement des particularismes politiques », Le Monde, 21 mai 1965.