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« Élise et Paul Thomas » : différence entre les versions

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Élise et Paul Thomas forment un couple remarquable de la Manche.

Justes parmi les nations

Élise et Paul sont maraîchers à Saint-Loup, ils ont deux enfants de onze et quinze ans en 1942.

Forains, juifs polonais émigrés en France, les Rozental ont un stand au marché d'Avranches et s'entendent bien avec les paysans qui viennent y vendre leur production. Le 14 juillet 1942, deux jours avant la grande rafle de Paris, des policiers allemands arrêtent M. Rozental et son fils Jacques. Estelle, leur fille n'a alors que trois semaines, et Mme Rozental est laissée en liberté. Trois mois plus tard, fin octobre, les allemands reviennent arrêter la jeune femme, qui est internée à la prison locale avec son bébé.

C'est alors qu'intervient Élise Thomas qui connaît bien les Rozental. Son stand au marché est voisin du leur et elle garde souvent le jeune Jacques; il avait été convenu qu'elle garderait également Estelle le moment venu. La courageuse Élise n'a de cesse que les autorités de la prison lui remettent le bébé. Les Thomas s'occupent d'Estelle avec amour et dévouement pendant toute la guerre; les Rozental et le petit Jacques périssent dans les camps de l'est.

À la Libération, les Thomas décident de garder la petite fille restée seule au monde, et l'élèvent avec leurs propres enfants. Ces catholiques pratiquants ne cherchent pas à convertir Estelle, à laquelle ils expliquent qu'elle est juive.

À la mort de Paul et d'Élise Thomas, Estelle émigre en Israël mais reste en contact avec ses frères adoptifs.

Le 29 janvier 1992, Yad Washem décerne à Élise et Paul Thomas le titre de « Juste parmi les nations » à titre posthume.

Le 23 janvier 2013, Estelle Rozenthal accompagne 150 lycéens bas-normands à Auschwitz, parmi eux, des élèves du lycée Littré d'Avranches qui ont raconté son histoire en bande dessinée [1]

Notes et références

  1. « 150 lycéens de Basse-Normandie à Auschwitz », FR3 Normandie, 24 janvier 2014 (lire en ligne).

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