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Église Saint-Ouen (Lengronne)

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Église Saint-Ouen de Lengronne.

L'église Saint-Ouen est un édifice catholique de la Manche situé à Lengronne.

L'église paroissiale est dédiée à saint Ouen, né au 7e siècle, ami de saint Éloi et du roi Dagobert et nommé évêque de Rouen en 641. En 1854, elle dépendait de l’archidiaconé de Coutances et du doyenné de Cérences.

Elle relève, pour le culte, de la paroisse Sainte-Trinité centrée à Gavray.

Extérieur de l’église

L’église, est rectangulaire en plan [1].

Le mur du chœur et celui de la nef, vers le sud, appartiennent au 11e ou 12e siècle [1]. Quoiqu’ils aient subi des reprises, ils offrent encore quelques assises d’opus spicatum. Plusieurs contreforts ont peu de saillie, et sont aussi de la même époque. Un rang de modillons simples règne au sud, au dessous de la corniche du mur du chœur.

Le mur méridional de l’église est percé de deux portes. L’une est cintrée, et son architecture, ornée d’un triple zigzag, repose sur des colonnes romanes. L’entablement qui surmonte ces colonnes et forme imposte est festonné ou denticulé, ornement qu’on trouve souvent dans les églises romanes. L’autre porte appartient à l’époque de transition. Elle est à ogive, et présente une archivolte, pareillement ornée d’un rang de dents de scie.

Intérieur de l’église

Chœur de l'église Saint-Ouen.

Le chœur est voûté en pierre, et les arcs croisés de la voûte viennent retomber sur des colonnes engagées dont les chapiteaux sont ornés de volutes ou de fleurs enroulées. Cette partie de l’église est du 13e siècle.

L’arc triomphal est à ogive. Une autre travée voûtée, dans le même style et avec les mêmes caractères que celle du chœur, existe au-delà de celle-ci, vers la nef. Elle a sans doute fait partie d’une tour qu’on aura supprimée pour la reporter à l’occident, où elle est aujourd’hui, à l’extrémité de la nef. On lit sur cette tour le millésime de 1821. Ce doit être la date de sa construction. Toutes les fenêtres ont un arc en pleun cintre et sont et d’une époque récente [1].

La nef est voûtée en bois. Le mur absidial est droit et percé d’une fenêtre sans caractère, et qu’on a bouchée [1].

Une crédence, avec une arcade en accolade, se remarque dans le mur septentrional de la nef [1].

Mobilier

Le maître-autel peint par l'artiste coutançais Charles Rocher de Gérigné date des années 1820, il est surmonté d'un retable avec un tableau représentant la purification de la Vierge.

Le chemin de croix, composé de quatorze stations est installé en 1827.

Un aigle-lutrin, à base tripode, en bois peint date du XXe siècle.

Parmi les vitraux qui éclairent l'édifice, on remarque, dans le chœur, celui représentant le Sacré-cœur soutenant un soldat mort (mémorial de la guerre 1914-1918) réalisé en 1929 par Mazuet verrier de Bayeux. Il porte l'inscription : « Hommage des anciens combattants/ de Lengronne à leurs glorieux frères/morts pour la France 1914-1918  ».

Histoire

Patronage

Dans les 13e et 14e siècles, l’évêque de Coutances avait le patronage de l’église : ecclesie de Ingronia patronus est episcopus [1]. D’abord, le chanoine prébendé fut seul décimateur, et le curé n’avait que le casuel, ce qui lui valait 30 livres, et valet pro rectore XXX lib[1]. Plus tard, le curé eut des terres aumônées et plusieurs autres revenus. Un Thomas Lerebours, dans le cours du 14e siècle, lui devait surtout, à titre d’hommage, un pain d’un denier et une poule, unum panem unius denarii et unam gallinam [1]. Alors la dîme se partageait en deux portions.

La grande portion appartenait au chanoine prébendé, et, dans les derniers temps, il avait le patronage de l’église, présentait à la cure, et n’avait que le tiers de la dîme. L’autre portion, qui avait été donnée par les seigneurs de Chanteloup, appartenait à Robert Paynel [1].

Lorsqu’en 1338, l’évêque Guillaume de Thieuville régla, d’accord avec son chapitre, la prière capitulaire, le chanoine prébendé de Lengronne eut sept psaumes à dire, et la présentation aux bénéfices pendant quinze jours [1].

Télégraphe

Il existait un télégraphe dans l’étage supérieur de la tour sur la ligne télégraphique Avranches-Cherbourg. Il est établi sur le clocher de l'église en janvier 1835 et cesse de fonctionner en décembre 1853 ; il possèdait deux lunettes dirigées l'une sur Montpinchon et l'autre sur La Meurdraquière.

Lors de la suppression des télégraphes, en 1855, le clocher est rétabli dans son état primitif [2].

Au XXe siècle

L'édifice bénéficie de travaux en 1923 : dallage du chœur, peintures et boiseries, toitures du chœur et de la nef, boiseries du chœur et de la nef [2]

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 et 1,9 Renault, « Lengronne », Annuaire de la Manche, 1854, p. 75.
  2. 2,0 et 2,1 « Lengronne. Fichier documentaire», sur le site Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche

Liens internes

Liens externes