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Église Saint-Martin (Maupertus-sur-Mer)

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Église de Maupertus-sur-Mer.

L'église Saint-Martin est un édifice catholique de la Manche situé à Maupertus-sur-Mer.

Histoire

Sous le vocable de saint Martin, elle relève sous l'Ancien Régime du doyenné du Val de Saire et du district de Cherbourg en 1790.

Aujourd'hui, elle est intégrée à la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Saire centrée à Saint-Pierre-Église.

L'ancienne église

Une église est construite au XIIe siècle, peut-être à l'époque où vivait Hamon Le Bouteiller, bailli du Cotentin et propriétaire du fief de Maupertus. Mais ce serait un certain Henry, comte de Bessin, qui, vers 1148, aurait donné le patronage de l'église aux religieux de l'abbaye de Longues, dans le diocèse de Bayeux [1][2].

L'église, dédiée à la Sainte Vierge et à Saint Sébastien, située sur l'actuel terrain d'aviation (« sur un terrain assez élevé » [3]), se compose d'un chœur bâti sur une vigie romaine, de deux chapelles formant croisée, d'une nef et d'un clocher à bâtière. Une cloche est bénite en 1598 et échangée contre une autre en 1878.

En 1752, le chanoine Jacques Lefèvre-Duquesnoy, archidiacre du Cotentin, fait mention de la construction récente de deux chapelles et du projet de réalisation d'une sacristie derrière le chœur, qui sera réalisée entre 1756 et 1759. La nef est déjà pavée.

En 1759, le chanoine Jean François Guy de Hennot de Théville, archidiacre du Cotentin, vicaire général, rapporte que la tour, construite en 1753, menace ruine, de même que la sacristie, sans doute victime de problèmes d'humidité.

En 1764, l'église se trouve dans un bon état général.

Pendant la Révolution, l'église est dévastée par un nommé Devillère, révolutionnaire et anticlérical cherbourgeois, procureur-syndic [4], qui réalise un inventaire des ornements de l'édifice et ordonne de tout porter à Cherbourg. Mais un agent municipal de Maupertus, Charles Dorey, prend et cache les ornements. Il en perd une partie, et la cloche qui avait été enfouie n'est pas retrouvée [5].

En 1819, Charles de Gerville la décrit comme une « misérable église ».

Elle n'est déjà plus qu'une ruine à la fin du 19e siècle, si l'on en croit Louis Drouet [3]. Une dernière messe (celle de l'installation du nouveau curé) y est célébrée le 20 mars 1870 et elle disparaît complètement en 1943 lors de l'agrandissement de l'aéroport.

Les fonts baptismaux du XVIIIe siècle en bois de chêne et pierre calcaire sont toutefois conservés, de même qu'une peinture à l'huile de la même époque, représentant la remise du Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. Ils sont placés dans ...

... La nouvelle église

Charité de saint Martin, bas-relief situé autrefois derrière le choeur de l'ancienne église.

Elle est construite en 1870 dans un style 13e siècle.

L'initiative de la construction revient à l'abbé Philippe, curé de Maupertus. Les plans sont dus au chanoine Godefroy. La marquise de Brige apporte le terrain et son aide financière et les paroissiens leur force de travail. Le maire fournit gratuitement le moellon et le fermier du manoir fait les plus grands transports.

La première pierre posée à l'angle nord du transept et de la nef est bénite le 23 mars 1870. La bénédiction de l'église neuve a lieu le 10 novembre 1872 et la consécration le 20 janvier 1886 par Mgr Germain.

Elle est endommagée par trois obus lors de la Libération, en 1944. Le maire « fait remarquer au conseil qu'il serait urgent de réparer provisoirement la toiture de l'église [...] Les pluies fréquentes abîment la voûte, qui s'écroulera si la situation actuelle se prolonge pendant l'hiver » [6].

En 1989, le maire de l'époque Eugène Tirel plante un « tilleul de la Liberté » à côté de l'église [7].

L'église est toujours fermée au public.

« Comme elle faisait un singulier et piteux effet, bâtie presque au centre de ce village antique, dont les maisons trapues, aux murailles épaisses, semblaient entourer, à regret, cette construction moderne, insignifiante autant que prétentieuse; tandis que, là-bas, leur contemporaine, abandonnée comme une lépreuse, avec des lézardes sans nombre, larges comme des plaies béantes, ne ressemblait qu'à une vaste cage ruinée, mais charmante, où les moineaux s'en donnaient dès les premières heures du jour, et chantaient les offices matinals (sic), sans lutrin et sans antiphonaire. » [8]

Curés

« L’tchuré de Maupertus disait à son vicaire : quand nous’est mal foutu, qu’ l’appétit n’en dit dière, la meillure tisane, c’est encou l’pur ju. » [9][10]

  • [1587] : François Fortin
  • [1598] : Charles Touraine
  • [1637] : Noël Touraine
  • 1673-1706 : Philippe Dubosc
  • 1706-1734 : François Simon
  • 1734-1745 : Michel Jouanne
  • 1745-1775 : Julien Mesnard
  • 1775-1780 : Michel Mahieu
  • ...
  • 1788-1819 : Lecourt
  • 1819-1823 : Lepigeon
  • 1823-1830 : Jean-Baptiste Lebrettevillois
  • 1830-1834 : François-Bonaventure Houyvet
  • 1834-1852 : François-Pierre Mariage
  • 1852-1870 : Pierre-François Lefèvre
  • 1870-1906 : Gustave-Eugène Philippe
  • ...
  • [1939] : Deméautis
  • ...
  • 1971-1998 : André Lefèvre

Fiche technique

  • Surface cadastrale : 330 m2

Situation

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Bibliographie

  • Michel Guilbert et Michel Nortier, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820 : d’après les sources contemporaines et le rapport établi en 1802 par le comte de Montalivet, préfet de la Manche, tome I, vol. II : Ancien arrondissement de Valognes (1802), Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, Saint-Lô, 2007, pp. 482-484.

Notes et références

  1. Mémoires de la société des antiquaires de Normandie, 1856, p. 188.
  2. Louis Sandret, L'ancienne église de France ou état des archevêchés et évêchés de France avant la constitution civile du clergé de 1790, province ecclésiastique de Rouen, J-B Dumoulin, Paris, 1866, p. 337.
  3. 3,0 et 3,1 Louis Drouet, Recherches historiques sur les vingt communes du canton de ST Pierre-Église, vol. 1, Cherbourg; 1893, pp. 389-397.
  4. Les districts qui avaient remplacé les anciennes élections (et avant de devenir des arrondissements) étaient dirigés par des élus formant un Conseil siégeant en session annuelle et désignant en son sein un directoire siégeant tout au long de l'année et un procureur-syndic qui était chargé de veiller à l'application de la loi. La loi du 4 décembre 1793 supprime les procureurs-syndics des districts (et des communes) et les remplace par des agents nationaux, choisis parmi eux mais après épuration par les représentants en mission. Ils doivent rendre compte, tous les dix jours, ont le droit de se déplacer, et conservent leur fonction de façon stable, contrairement aux président et secrétaire des directoires qui doivent être renouvelés tous les quinze jours. Devillère était donc un pillard légal, régulier, puisque exerçant une activité officielle dans les communes entourant Cherbourg.
  5. Pierre Lefèvre, curé de Maupertus de 1852 à 1870, C E 66 dans Michel Guibert et Michel Nortier, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820 : d'après les sources contemporaines et le rapport établi en 1802 par le comte de Montalivet, préfet de la Manche, tome 1, vol. 2 : Ancien arrondissement de Valognes (1802), Société d'histoire et d'archéologie de la Manche, Saint-Lô, 2007, p. 483, ISBN 978-2-914329-13-2).
  6. A.D.M., 1012 W 279.
  7. « Un tilleul de la Liberté », Ouest-France, 20 avril 1989
  8. Charles Canivet, La ferme des Gohel, Paris, Flammarion, 1888, p. 70.
  9. « Le curé de Maupertus disait à son vicaire : "Quand on est mal foutu, que l'appétit n'en dit guère, la meilleure des tisanes c'est encore le pur jus." »
  10. Bulletin municipal de Maupertus-sur-Mer, automne 2015.

Liens internes