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« Église Saint-Martin (Cherbourg-Octeville) » : différence entre les versions

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==Bibliographie==
==Bibliographie==
*A. Montier, « L'église d'Octeville », ''La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie.'', édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 6-8
*A. Montier, « L'église d'Octeville », ''La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie.'', édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 6-8 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6480990w/f12.item ''(lire en ligne)'']
* J. Deshayes, « L'église Saint-Martin d'Octeville », ''Annuaire des cinq départements normands'', congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 151-160
* J. Deshayes, « L'église Saint-Martin d'Octeville », ''Annuaire des cinq départements normands'', congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 151-160



Version du 10 janvier 2022 à 10:09

L'église Saint-Martin d'Octeville

L'église Saint-Martin d'Octeville est un monument religieux de Cherbourg-en-Cotentin, église paroissiale historique d’Octeville.

Histoire

Construite au XIIe siècle en cailloux dans le style roman, l'église est offerte en 1160 à l'abbaye Notre-Dame du Vœu, par la reine Mathilde, après qu'elle l'ait achetée pour 120 livres angevines avec le patronage, la chapelle Saint-Éloi, les prés et les moulins qui en dépendent, auprès de Roger de Magneville. Par une charte de Vivien, évêque de Coutances, en 1205, les chanoines du Vœu desservent eux-mêmes l'église[1]. Mais la cure est pauvre, d'un décime de quinze livres, soit un revenu estimé à cent cinquante à cent soixante livres[2].

Elle est restaurée par François-Armand Fréret au cours du XIXe siècle[1].

Les trois parties originelles de l'église (clocher, chœur et abside) sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du 17 avril 1943[3][4].

Architecture

La nef et l'abside en août 2011.

La nef rectangulaire, allongée entre 1720 et 1735[4], couverte d'une charpente, s'ouvre sur un chœur étroit et profond à deux travées droites voutées. Les solides croisées d'ogives, rares dans les églises rurales de l'époque, marquent l'influence des abbayes du Vœu et de Lessay. La tour du clocher prend place au-dessus de la première travée. Le chevet est formé par une abside hémi-circulaire agrémentée de colonnes engagées[5].

L'intérieur est peu éclairé du fait de l'étroitesse des ouvertures. Les chapiteaux sculptés des travées mêlent entrelacs, masques aux figures barbares, oiseaux d'inspiration orientale[5]. La nef est complétée par deux chapelles latérales, abritant un Saint Sébastien'et une Vierge à l'Enfant sculptés par Fréret.

L'ensemble du bâtiment est couvert par une toiture en schiste sur plusieurs niveaux. Le clocher offre un profil original par un premier niveau octogonal reposant sur une base carrée, dont chacun des huit pans porte une arcature à décor géométrique, qui s'évase ensuite pour reprendre un couronnement quadrangulaire coiffé par un toit en bâtière, traditionnel dans la région[1].

Abbaye de Lessay. À comparer avec les quatre églises citées

Des historiens de l'art [6] regroupent semble-t-il à juste titre Martinvast, Octeville et Tollevast dans une même « famille d'églises », avec des arguments tant historiques qu'architecturaux.

L'église Notre-Dame à Portbail est également rapprochée de cette famille, mais avec des arguments moins convaincants.

« une famille d'églises »

« L'abbatiale de Lessay est à l'origine d'un petit groupe d'églises cotentinaises qui lui empruntent soit certains de ses volumes, soit des éléments de son plan, soit son type de voûtement.
Les trois églises du nord, Tollevast, Martinvast et Octeville, ainsi que Portbail dans une moindre mesure, ont repris, en la simplifiant, la structure de l'abside : chevet demi-circulaire rythmé par des contreforts plats (à Tollevast) ou des colonnes engagées (à Octeville) ou les deux (à Martinvast), travée carrée du chœur dominant légèrement le chevet par un gable[7] oriental, clocher central (latéral à Portbail), nef longue et étroite. C'est, en plan, le noyau de l'abbatiale de Lessay, sans le transept ni les bas-côtés; en élévation, sa réduction à un seul étage, tout en conservant extérieurement la même répartition étagée des masses : chevet, chœur, tour. A Tollevast, Martinvast et Octeville les deux travées du chœur ont adopté la voûte sur croisée d'ogives de Lessay. » [8]

Du reste, on observe que dans les trois premières églises citées :

  • la lumière est chichement distribuée par d'étroites ouvertures.
  • la maçonnerie est en petit appareil pour les murs
  • la nef n'est pourvue ni de collatéraux ni de voûte
  • les chœurs sont étroits et profonds à voûtes maçonnées (pour les historiens, le terme chœur englobe dans le même ensemble l'espace sous cloche, le chœur proprement dit plus l'abside). À l'origine, les trois clochers avaient la même position entre nef et chœur, ce qui n'est plus le cas à Martinvast.
  • nombreux détails architectoniques, comme la disposition des culots, le profil des nervures, etc.

L'argument historique est que ces trois églises étaient sous le patronage de l'abbaye de Notre-Dame-du-Vœu, à Cherbourg, et construites dans la même période.

Comparaison visuelle

On remarque bien l'abside à plan semi-circulaire plus étroite et plus basse que le chœur dans les quatre cas, et le chœur plus étroit que le clocher à Octeville et Tollevast.

  • À Martinvast le clocher a été déplacé en « clocher porche ».
  • À Martinvast et Octeville, nef et transept sont des inventions du XIXe siècle.
  • Le clocher latéral de Portbail, rend la l'identification à l'école de Lessay plus problématique.

Situations

Du nord au sud : l'abbaye du Vœu, Octeville, Martinvast, Tollevast.

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Articles connexes

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Julien Deshayes, « Église Saint-Martin d'Octeville », Églises et chapelles de Cherbourg-Octeville, Art de Basse Normandie n° 130.
  2. Abbé Auguste François Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et d'Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours; suivie des actes des saints et d'un tableau historique des paroisses du diocèse, impr. de Salettes, Coutances, t. II, 1878.
  3. « Notice n°PA00110528 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  4. 4,0 et 4,1 Notice historique, ville-cherbourg.fr, consultée le 15 décembre 2012.
  5. 5,0 et 5,1 Notice historique, mondes-normands.fr.
  6. Sources pour les trois églises
    • A. Montier, « L'église de Martinvast », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie., édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 14-16 (lire en ligne)
    • Lucien Musset, « Martinvast, église paroissiale Notre-Dame », Congrès archéologique de France : séances générales tenues … par la Société française pour la conservation des monuments historiques, edit. Derache, Paris, 1966, pp. 142-146 (lire en ligne).
    • A. Montier, « L'église d'Octeville », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie., édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 6-8 (lire en ligne)
    • A. Montier, « L'église de Tollevast », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc ....Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, p.19-21 (lire en ligne)
    • Lucien Musset, « Tollevast, église paroissiale Saint-Martin », Congrès archéologique de France : séances générales tenues … par la Société française pour la conservation des monuments historiques, éd. Derache, Paris, 1966, pp. 147-153 (lire en ligne).
  7. Gable : Ensemble ornemental triangulaire. En l'occurence il s'agit plutôt d'un mur-pignon.
  8. Bernard Beck, Quand les Normands bâtissaient les églises, Coutances, Éd. OCEP, 1981.

Mobilier

Un bas-relief représentant la Cène est classé monument historique au titre des objets depuis 1908, et l'autel à retable, en bois peint et doré (début du XIXe s.) est inscrit en 1974. Les statues de saint Martin et de saint Laurent, réalisées en bois polychrome entre 1810 et 1815, sont classées depuis 1977. Elles sont attribuées à François-Armand Fréret.

Bibliographie

  • A. Montier, « L'église d'Octeville », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc.. Manche 1re [-2e] partie., édit. Lemasle et Cie, Le Havre,1899, p. 6-8 (lire en ligne)
  • J. Deshayes, « L'église Saint-Martin d'Octeville », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 151-160

Notes et références


Liens internes

Lien externe