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Victor Lecapitaine

De Wikimanche

Victor Adolphe Émile Louise Lecapitaine, né à Parigny le 1er décembre 1909 [1] et mort à Saint-Lô le 5 février 2004 [2], est une personnalité économique de la Manche.

Biographie

Le parcours de Victor Lecapitaine est indissociable de l’évolution économique du XXe siècle et exemplaire dans sa montée en puissance.

Né dans une famille de cultivateurs de Martigny, Victor Lecapitaine fait son apprentissage dès l’âge de 11 ans chez un artisan tonnelier, M. Guillotin, au bourg du Mesnillard, puis part à Caen chez le carrossier Lechat, entreprise aujourd’hui disparue.

Ayant toujours eu envie de s’installer à son compte, il reprend en 1936, route de Villedieu à Saint-Lô, les locaux des Ets Pelé pour y exercer le métier de charron avec un premier compagnon, Germain Lair. Il aménage les vachères, remorques, banneaux, et… luxe de l’époque, des charrettes anglaises.

En 1940, il est fait prisonnier et travaille en Allemagne dans les usines Mann à Nuremberg (matériel militaire et de transport). Libéré le 8 mai 1945, il revient chez ses parents, au Mesnillard avant son retour définitif dans Saint-Lô, entièrement détruite, en 1947.

Sa fille, Odette Boré, raconte qu’il allait chez les grossistes de Caen chercher des pièces et le matériel à bicyclette. La ville de Saint-Lô met à sa disposition un local en tôle ondulée route de Tessy. Victor Lecapitaine, avec le concours de son épouse Alice, qui assume avec rigueur et compétence la comptabilité, l’administration et le suivi du personnel (là aussi la complémentarité du couple est exemplaire), reprend alors son activité d’avant-guerre, mais déjà l’automobile et les tracteurs modifient le marché.

Avec son gendre, Émile Boré, originaire de Saint-Pois et venu chez Lecapitaine sur les conseils d’un autre industriel de la région, le transporteur Gallopin, les Ets Lecapitaine vont développer à partir des années 57-58, la carrosserie frigorifique pour les transporteurs de denrées périssables, Claudel, Elle & Vire, Bazin-Bariteaud, etc., sont alors les premiers clients.

D’une petite dizaine d’employés dans les années 50, l’entreprise, qui s’est installée route de Torigni, est certes toujours à caractère familial, mais elle est devenue avec 140 personnes une société qui compte dans la profession, comme ses voisins et concurrents d’Avranches, Chereau.

La création du GIE Klegefrance en 1968, avec quatre autres sociétés françaises, permet de mettre en place un bureau d’études, un centre d’essai et des moyens de gestion techniques en commun. C’est sur cette base que les Ets Lecapitaine assurent leur développement technique et commercial avec le fameux « panneau sandwich » qui permet de fournir des camions sur mesure.

Au décès accidentel d’Émile Boré en 1983, la famille Lecapitaine confie les rênes de l’entreprise à Paul Laurent qui porte les effectifs jusqu’à 250 employés dans les années 1990.

Les Ets Lecapitaine font actuellement partie du groupe international Petit Forestier et ce sont près de 450 ouvriers qui se sont installés dans les nouveaux et très fonctionnels locaux sur la zone Delta de la ville de Saint-Lô. Depuis le 9 avril 2014, Léonard Forestier en est le président et François Jacqueline, le directeur général depuis le 3 juillet 2010.

La grande fierté d’Odette Boré, la fille du «créateur», comme celle des ouvriers de la première heure, c’est de reconnaître sur la route d’un simple coup d’œil une « carrosserie Lecaptaine ». Le savoir-faire « maison » ne s’est jamais perdu !

Notes et références

  1. « Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2004.
  2. « Acte de décès n° 72 - État-civil de Saint-Lô - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 2004.

Source

Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562

Articles connexes