Actions

Vaca

De Wikimanche

Dictionnaire manchois
Vaca
Friche, jachère.
Aide — Cette page est une entrée du dictionnaire manchois.

Vaca — vacâ, vacat, (dial.), n. m. ou adj. : friche, jachère ou “en friche”, “en jachère”.

Attestations écrites

Dans les glossaires et dictionnaires

Dans l'ordre chronologique.

  • vaca, 1841, Saint-Lois ? : « qui vaque, qui est vide, inoccupé. Vacance en dérive. Analogue au verbe latin » [1].
  • vaca, 1843, arrondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô, n. m. : « inoccupé, non employé; ne s'emploie guère que pour exprimer qu'un terrain est resté sans culture, en friche; quelquefois on se sert du même mot pour exprimer qu'une chose ne sert pas » [2].
  • vaca, 1849, quelque part en Normandie, adj. : « en friche, sans culture» [3].
  • vaca, vacat, terrain en vacat, 1856, Bayeux, n. m? : « terre vaine et vague » [4].
  • vacâ, [vacā], 1881, Val de Saire, n. m. : « jachère. “Tḗr en vacā” : champ inculte ou en friche » [6].
  • vacat, 1887, quelque part en Normandie : « terrain inculte, en friche […] L'on dit un vacat ou un champ en vacat » [7].

Attestations orales

Pas encore d'attestation orale.

Étymologie

Sauf erreur de lecture, vaca est inconnu du FEW[8] en tout cas avec ce sens et en Normandie. On peut cependant penser qu'on a ici une variation autour de vacance, (état de ce qui est vacant) et vague, l'adjectif qu'on emploie pour dire terrain vague, souligné par du Bois et Romdhal (voir ci-dessus en 1856 et 1881 dans le val de Saire).

Lequel vague est d'ailleurs attesté en français en 1230 avec la graphie vake, et le sens de « dénué de, dépourvu de, vide de ». Emprunté au latin classique vacuus « vide, inoccupé »; la langue hésite au Moyen-Âge entre les formes vaque et vague, cette dernière forme a triomphé par confusion avec l'autre sens de l'adjectif vague : « que l'esprit a du mal à saisir » [9].

Emplois particuliers

Locutions
  • terre en vacâ, voir ci-dessus en 1881 dans le Val de Saire.

Notes et références

  1. [1841 Houël] Ephrem Houël, Glossaire adressé au capitaine Lamarche, .
  2. [1843 Lamarche] Jérôme-Frédéric Perrette-Lamarche, « Extrait d'un dictionnaire du vieux langage, ou patois des habitants des campagnes des arrondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô », Mémoires de la société royale académique de Cherbourg,‎ , pp. 125-157 (lire en ligne).
  3. [1849 Duméril] Édélestand et Alfred Duméril, Dictionnaire du patois normand, Caen, (lire en ligne), p. 214.
  4. [1856 Du Bois] Louis du Bois, Glossaire du patois normand : augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers, Caen, A. Hardel, , 440 p. (lire en ligne), p. 359 (transcription).
  5. [1881 Joret] Charles Joret, Essai sur le patois normand du Bessin : suivi d'un dictionnaire étymologique, Paris, F. Vieweg, (lire en ligne), p. 175.
  6. [1881 Romdahl] Axel Romdahl, Glossaire du patois du Val de Saire (Manche) : suivi de remarques grammaticales, Linköping, (lire en ligne), p. 63.
  7. [1887 Moisy] Henri Moisy, Dictionnaire de patois normand, Caen, H. Delesques, (lire en ligne), p. 649.
  8. Le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch) est un ouvrage de référence sur l'étymologie des langues romanes. en apprendre plus sur le FEW.
  9. [2024 CNRTL] « vague », Centre national de ressources textuelles et lexicales, (lire en ligne).