Actions

Saphir (Q-266)

De Wikimanche

Le sous-marin Saphir de retour de mission

Le Saphir [1] est un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) construit à Cherbourg.

Histoire

La France décide à la fin des années 1970 de se doter d'un arsenal de sous-marins nucléaires d'attaque en complément des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) comme Le Redoutable. Le Rubis inaugure ce programme en 1976. Le Saphir est le second sous-marin de classe Rubis lancé par la Marine nationale. De 1983 à 1993, la France met en service six SNA de classe Rubis 3 tous construits à l'arsenal de Cherbourg : (chronologiquement avec la date de mise en service) le Rubis (1983), le Saphir (1984), le Casabianca (1987), l' Émeraude (1988), l' Améthyste (1992) et le Perle (1993). Deux sous-marins de la même classe supplémentaires étaient prévus mais leur construction fut annulée (le programme tablait même sur une flotte de dix SNA avant la fin du siècle).

Le Saphir est mis sur cale en septembre 1979. Exactement deux ans plus tard, le sous-marin est lancé dans la rade de Cherbourg devant le Premier ministre Pierre Mauroy. Il entre en service actif en 1984, un an après le Rubis.

Il est immobilisé d'octobre 1989 à mai 1991 pour être rapproché du modèle Améthyste.

Le 3 juillet 2019 le Saphir accoste au port militaire de Cherbourg terme de son dernier voyage pour y être déconstruit. Son démantèlement débute en juillet 2019 sous la maîtrise d’ouvrage de la Direction générale de l’armement (DGA) [2] Il est le premier des six SNA de la série « Rubis » à être désarmé.

Au total, le Saphir a passé treize ans en immersion et couvert 1,2 million de mille nautiques [3].

En 2021, son nez est greffé au Perle endommagé par un incendie en juin 2020[4].

Caractéristiques

La propulsion nucléaire du Saphir lui permet de rester en immersion pour une durée théorique illimitée. En effet, à la différence des sous-marins à propulsion thermique, les sous-marins à propulsion nucléaire n'ont pas besoin de remonter à la surface pour se réapprovisionner en oxygène et recharger les batteries. Deux équipages de 68 hommes (rouge et bleu) investissent en alternance le sous-marin qui peut naviguer 220 jours par an.

Caractéristiques
Type de coque Sous-marin à simple coque
Tonnage surface 2 385 t
Tonnage en plongée 2 670 t
Longueur 73,60 m
Largeur 7,60 m
Tirant d'eau 6,40 m
Vitesse en surface 25 nœuds
Vitesse en plongée 25 nœuds
Immersion maximale de sécurité 300 m
Équipage (off. + s-off. + mat.) 8 + 58
Armement 4 tubes de 533 mm + 14 torpilles de 533 mm avec panachage de F17 modèle 2 et SM 39 + Mines
Motorisation 1 réacteur à eau pressurisée + 2 turboalternateurs avec moteur électrique de propulsion de 9 500 ch + 1 moteur Diesel de 450 à 500 kW
Propulsion
Source : .- Caractéristiques, histoire et destin des sous-marins français

Armement

Différentes missions peuvent être assignées au Saphir. Sa fonction principale demeure cependant, en théorie, l'attaque et la destruction de navires ennemis. Pour cela, le SNA français dispose de missiles SM-39 ainsi que de torpilles F17 mod2 de 533 mm. Le SM-39 est une version améliorée de l'Exocet mer-mer. Il a une portée de 50 km et atteind sa cible à la vitesse de Mach 1. Le mouillage de mines fait également partie des fonctionnalités du sous-marin. Le Saphir dispose de deux radars, de trois sonars et de différents systèmes de direction et de transmission par satellite.

Le Saphir est affecté à l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque (ESNA) et est basé à Toulon.

Seuls six pays possèdent des sous-marins nucléaires. La France possède donc une arme militaire et stratégique de tout premier ordre.

L'acquisition de cette technologie par la France constitue une force de frappe et de dissuasion sans aucune pareille.

Distinction

Le 5 juin 2012, lors d’une cérémonie militaire au monument national des sous-mariniers, le Vice-amiral de Coriolis, amiral commandant les Forces Sous Marines, remet la Croix de la valeur Militaire avec palme de bronze ainsi que des récompenses individuelles. Cette distinction récompense les unités engagées pendant toute la durée du conflit libyen. Les sous-marins nucléaires d’attaque Rubis et Saphir se sont particulièrement distingués dans l’accomplissement des missions qui leur ont été confiées.

Notes et références

  1. Initialement nommé Bretagne
  2. « Dernier voyage du Saphir à Cherbourg », Ouest-France, 4 juillet 2019.
  3. Pierre Coquelin, « Cherbourg, dernière escale pour le sous-marin nucléaire “Le Saphir” », France Bleu Cotentin, site internet, 3 juillet 2019.
  4. Olivier Clerc, « 350 000 heures de travail sur La Perle », Ouest-France, 12 janvier 2009.

Liens internes