Actions

Randon

De Wikimanche

Le Randon ou ruisseau du Randon est un cours d'eau du département de la Manche.

Ce ruisseau prend sa source sur la commune de Réville, et correspond au cours supérieur du ruisseau de la Mare Barré.

Hydronymie

Attestations anciennes

  • le Randon 2009 [1].

Attestations indirectes

Celles-ci concernent un lieu-dit de Réville, longé par le Randon.

  • les Randons 1991 [2].
  • le Randon 1993 [3], 2007 [4].

Étymologie

Les attestations anciennes font défaut, et interdisent donc toute certitude. Toutefois, le type Randon se rencontre ailleurs en France, où il représente une formation d'origine gauloise.

L’un des termes désignant la frontière était le mot gaulois randa « bord, limite », attesté en France par plusieurs composés dont le plus clair est °Camminoranda « chemin qui forme la frontière », à l’origine des toponymes français Chamarandes (Haute-Marne) et Chamerandes (Ain, Saône-et-Loire). Le célèbre type toponymique °Equoranda « limite territoriale », dont l’analyse ultime est très discutée, fait également partie de cette série de composés (voir Yvrande). Cependant, la nature spécifiquement celtique de cet élément n’est pas admise par tous. Si certains, dont Jules Vendryes et Pierre-Yves Lambert, sont partisans de cette explication [5], d’autres, dont Xavier Delamarre, considèrent un emprunt lexical au germanique comme plus vraisemblable [6].

Quelle que soit l’origine linguistique exacte du terme randa, il est incontestable qu’il a été employé en gaulois, en particulier pour former des toponymes et des hydronymes. Combiné avec l'élément onno « cours d’eau » (?) ou un suffixe -on-, il peut être à l'origine d'un type °rand-onno ou °rand-on- « (cours d'eau) qui forme la frontière », également attesté en Lozère [7], [8]. La difficulté vient du fait qu'à Réville n'existe nulle frontière connue entre tribus gauloises : nous sommes en territoire unelle, et les plus proches voisins, Baiocasses ou Abrincates, sont relativement loin. Mais il pourrait également s'agir d'une limite entre vici gallo-romains, ou plus généralement d'une frontière entre deux anciennes juridictions dont nous n'avons pas d'autre traces. En tout état de cause, ceci reste une simple hypothèse, en l'absence d'attestations anciennes de l'hydronyme.

Notes et références

  1. Cadastre moderne.
  2. Carte IGN au 1 : 100 000.
  3. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  4. Carte IGN au 1 : 25 000.
  5. Cf. Jules Vendryes, Lexique Étymologique de l’Irlandais Ancien, Dublin Institute for Advances Studies, Dublin, en fascicules à partir de 1959 (réédition à partir de 1981, complétée par E.Bachellery et Pierre-Yves Lambert), p. R-7. Ce mot reposerait sur le celtique commun °ranna (cf. ancien irlandais rann, gallois rhan « part, partie, portion » < indo-européen °prsnā, dérivé de la racine °per(ǝ)- « diviser, vendre » (cf. latin pars « part »). Cf. également Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, t. II, 1969, § 817 Cγ; Jean Degavre, Lexique gaulois, Mémoires de la société belge d’études celtiques n° 10, Bruxelles, 1998, p. 348.
  6. Cf. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, Paris, 2001, p. 138. Selon cet auteur, le mot randa serait issu du germanique commun °rand- « bord » d’origine incertaine (certains germanistes y voient, inversement, un emprunt au celtique !); cf. ancien haut-allemand rant (allemand Rand), ancien saxon, ancien anglais rand (et anglais dialectal rand « bord, berge »), ancien norois rond « bord, limite ».
  7. Randon, d'abord nom d'une fortification sur le Truc de Randon à Rieutor de Randon, sur une ligne de faîte; cf. Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 143, § 2379.
  8. Une variante de cette formation semble être Radon, attestée plusieurs fois en Normandie. Cf. Dominique Fournier, Les noms de lieux du Pays d’Auge (communes, hameaux, lieux-dits), vol. 1 : Éléments pré-latins (gaulois ou transmis par le gaulois), Société historique de Lisieux, Lisieux, 2004, p. 50-51.

Lien interne