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Prison du Seigneur Commandeur de Villedieu

De Wikimanche

Mémoire du 17 août 1881 de l’architecte départemental sur l’origine et la propriété de la prison.
« L’ancienne prison de Villedieu était située à côté de la porte du Pont de Pierres et appartenait au seigneur messire Louis Vincent de Bouchet de Sourches des Montsoreau, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem commandeur de Villedieu-les-Bailleul, Villedieu-les-Poêles, Montchevreuil, Grandvilliers et annexes, brigadier des armées du Roi, lequel a fait rédiger en 1741 un papier terrier où se trouvent consignées des copies des lettres de chancellerie de Louis XIII roy de France et de Navarre, en date des 23 août 1738 et 6 février 1739.
En effet, dans ce papier terrier, on trouve deux passages qui font connaître et l’emplacement et le nom du propriétaire de la prison.
1e. Au chapitre intitulé Haute justice de Villedieu les Saultchevreuil, on trouve le passage suivant : Il (le Seigneur Commandeur) a sa prison contre la Porte du Pont de Pierres par laquelle on sort de ce bourg pour aller à la ville d’Avranches etc.
2e. Au chapitre intitulé Domaine non fieffé
Ensuite nous avons remarqué…. à côté de laquelle porte (celle du Pont de Pierres) vers l’Orient sont les prisons appartenant au dit Seigneur etc…
De 1741 à 1842 nous n’avons trouvé aucun renseignement pouvant donner indice des propriétaires de la prison mais il est à présumer que cet établissement a appartenu au Seigneur Commandeur de Villedieu jusqu’à l’abolition des privilèges de la noblesse, époque à laquelle elle est devenue la propriété de l’Etat ou du Département.
Enfin nous avons retrouvé dans une délibération du Conseil Municipal de Villedieu en date du 22 mai 1842 le passage suivant :
« Considérant que pour cause de vétusté et dans l’intérêt de la sûreté publique la maison de dépôt qui existait dans cette ville a été détruite, etc. »
Ainsi en 1842 la prison était démolie, mais nous ne savons pas à quelle date à eu lieu la démolition. Il existe encore aujourd’hui un mur qui est figuré sur le plan par un trait ponctué. Une partie du terrain environnant l’établissement appartiennent à la ville de Villedieu. En effet, le terrain compris entre la maison Benoît et la prison ne porte aucun numéro sur le plan cadastral et le sieur Benoît lui-même ne passe pas sur ce terrain pour aller à la rivière, il suit le passage figuré par un trait ponctué et sort de sa maison par l’angle Nord-Ouest.
Lorsqu’une permission de voirie donne lieu à transaction de terrain, il est d’usage à Villedieu d’estimer ce terrain à 6 francs le mètre carré.
Ce pour 15 m²46 à raison de 6 f.00 l’un 92f.76
Le présent rapport dressé à Saint-Lô le 17 août 1881, [signé] l’Architecte du département [nom illisible] »
Rapport de l’Ingénieur en chef des ponts et chaussées au préfet de la Manche le 12 septembre 1881
« Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur de vous retourner le dossier de la demande présentée par l’administration municipale de Villedieu pour obtenir la vente d’un terrain occupé autrefois par une prison aujourd’hui démolie et situé sur le bord de l’ancienne traverse de la route nationale n° 176 à Villedieu.
Cette affaire ne concerne en rien la grande voirie et j’ignore si elle intéresse les domaines, ne sachant à qui appartenait jadis la prison litigieuse.
L’ancienne traverse de la route nationale n° 176 a été déclassée entre l’église de Villedieu et la Demi-Lune par l’ordonnance royale du 4 août 1840 qui a classé une nouvelle direction à ouvrir de toutes pièces en ligne droite entre les deux points précités. Cette nouvelle direction a été ouverte de 1842 à 1844. Par conséquent, au point de vue de la grande voirie, mon service n’a rien eu à voir au terrain dont il s’agit depuis 1844 au plus tard.
Quant à son origine, tout ce qui ressort des documents existants dans mes archives, c’est que la prison en question existait en 1838. On en trouve l’indication sur un plan dressé à cette époque, alors qu’il s’agissait de modifier la direction de la traverse de la route n° 176. Ce plan fait connaître que la prison n’avait qu’un rez-de-chaussée, qu’elle était construite en pierres de taille et moellons et qu’elle était en mauvais état, mais il est muet sur le propriétaire, Etat, Département, commune ou particulier. Si l’ancienne direction de la route n° 176 avait été conservée, la prison eût due être démolie et la plus grande partie de son emplacement occupé tant par la route nationale que par une dérivation de la Sienne à ouvrir en vue de la reconstruction du pont de pierres qui se trouve à côté. Comme la route a été déplacée, on doit en conclure que la démolition de la prison n’a pas dû être le résultat d’une opération de grande voirie et que le sol en est resté à l’ancien propriétaire aujourd’hui inconnu.
Je suis avec respect, Monsieur le Préfet, votre très humble et obéissant serviteur.
L’Ingénieur en Chef [signé illisible] »

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